lundi 28 août 2017

Samira Messad (44), Le BF implique « le » médecin

Le sportif lambda, ignorant les subtilités  de la réglementation  que nous venons de voir et donc peu protégé, pourrait bien être la première et l’unique victime, le bouc émissaire de la lutte antidopage et des statistiques qu’elle produit. Lorsqu’il n’est pas bien évidemment au cœur, l’élément essentiel dans son comportement de consommateur, d’un trafic d’adjuvants pharmaceutiques à la performance!

Le docteur Mekacher ayant affirmé que l’athlétisme fait partie des pratiques sportives particulièrement suivies (34 % des contrôles effectués au cours des 3 premiers trimestres de l’année 2015), la première possibilité (l’appartenance à la catégorie des sports non prioritaires) ne peut donc  être envisagée pour les athlètes, pour les détenteurs d’une licence délivrée par la fédération algérienne d’athlétisme. Avec un tiers des contrôles effectués, l’athlétisme est incontestablement  une  discipline sportive prioritaire dans le répertoire de la CNAD. N’oublions pas qu’il est également le premier sport olympique.

Cette dérogation exceptionnelle (qui aurait été accordée à certains athlètes) semblerait avoir permis l’ouverture d’une brèche dans le système de la lutte antidopage en Algérie. Elle aurait abouti à une approche paraissant faire partie des mœurs de l’athlétisme pratiqué à un certain niveau de performances. Une interprétation laxiste de la règle qui pourrait avoir été entérinée de facto par la CNAD et son « comité d’AUT ».

Samira Messad, dans ce qui peut ressembler à des divagations (lorsque l’on n’a pas à l’esprit cet aspect de la lutte antidopage) déclare, qu’après qu’elle eut reçu la notification de son résultat d’analyse anormal, il lui aurait été conseillé d’emprunter cette voie de disculpation consistant (dans une manœuvre d’évitement de la sanction inévitable que l’on comprend qu’elle a été précédemment éprouvée et donné des résultats probants) à se faire prescrire des produits pharmaceutiques contenant les substances incriminées dans la notification reçue et à présenter la prescription médicale adéquate lors de son audition.

Samira Messad n’a pas accordée une grande importance à la démarche qui lui a été proposée (celle de la présentation d’une AUT rétroactive) pour deux raisons essentielles. La première étant la certitude de n’avoir pas ingérer volontairement les substances trouvées dans ses analyses. La seconde est que la proposition émanait d’une personne ne faisant pas partie de son entourage immédiat même si cette personne ne lui était pas tout à fait inconnue car appartenant au milieu athlétique. Un personnage crédible, en tous points de vue, de l’instance fédérale.

C’est à ce moment de la compréhension du cas Samira Messad et de l’affaire non résolue de  l’« affaire de Moscou » que l’on peut établir un lien hypothétiquement ténu entre l’importation controversée de produits pharmaceutiques et dopants de 2013 et l’écoulement de ces mêmes produits par le biais d’ordonnances et la couverture d’AUT. L’hypothèse d’un trafic de produits dopants (diffuse jusqu’à présent) prend un peu plus de consistance.

Dans cette dualité entre ce qui est admis et ce qui est interdit, entre le « Hallal et le Haram », entre ce qui est permis aux uns et interdit aux autres, nous devons convenir qu’un censeur ne peut pas accorder beaucoup de crédit à la déclaration de l’athlète surprise (selon les règles  établies par l’AMA dont l’article 2.1) en flagrant délit de dopage.

C’est de là où on s’y attendait le moins (de l’instance fédérale elle-même) que vient une confirmation indirecte des propos tenus par Samira Messad. Cette confirmation se trouve en page 4 du PV n°08/16 - dans la partie « Divers » (consacrée - que l’on ne s’y méprenne pas - à deux des trois cas de résultats d’analyse anormal décelés lors du championnat national Open du 1er août 2015) - de la réunion du bureau fédéral qui s’est tenue, à Zeralda, le 12 janvier 2016.

Ce procès-verbal de réunion (document on ne peut plus officiel de la FAA), publié qui plus est sur le site de la fédération, indique qu’il est décidé de  « ne plus accepté les documents fournit par le médecin » (sic).


Le médecin, dont la FAA refuse officiellement, à partir de cette date du 12 janvier 2016, « les documents » (nous sommes malheureusement amenés à supposer qu’il s’agit de prescriptions médicales dont nous imaginons qu’elles conduisent à la délivrance d’AUT) n’est pas nommément désigné. 

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