mercredi 26 octobre 2016

Polémiques (41), L’aveu de Mahour Bacha


Nous remarquerons encore une fois que Bouraâda et consorts entretiennent la confusion en reléguant au second plan (médiatique) des entraîneurs de valeur ayant participé à l’amélioration du niveau de compétence, de la maîtrise  technique de l’athlète. Il y avait Mohamed Hocine, maintenant il s’y ajouterait Samir Agsous.
Avec les informations (demandant cependant confirmation) accompagnant la paternité de la « baignoire du meskine », Mahour Bacha ne peut plus se présenter comme le super-entraîneur qu’il prétendu être, que certains milieux adulent et encensent comme une idole. Il n’est plus cet entraîneur dont, dans les articles de presse, il avait revêtu la tenue de la polyvalence.  Il est devenu un entraîneur en chef, le coordinateur d’un programme d’entraînement (portant il est vrai sur plusieurs spécialités) réalisé grâce à l’accompagnement d’experts. Alors que, sous d’autres cieux, ce statut est une bénédiction, serait un éloge, dans son esprit, le reconnaitre prend la forme d’une déchéance.
Nous remarquerons également que cette approche révolutionnaire (dans le contexte algérien prônant l’excellence sportive via un individualisme effréné) qu’est la pluridisciplinarité a été évoquée, à la surprise générale, par l’intéressé en personne, dans une déclaration à la presse. Mahour Bacha a affirmé (ce qui est étrange quand on connait le personnage) à la fois son incapacité à accompagner son athlète au-delà du niveau de performance actuel (8 500 points) et que la réussite sportive, dans la spécialité du décathlon, n’est permise que par une synergie des efforts et des compétences, d’une perception multidimensionnelle de l’entraînement. 
Selon les précisions qui nous ont été adressées au sujet  de « la baignoire du meskine », la première diffusion sur les  réseaux sociaux de la photo de la baignoire et du champion (dont on se demande parfois pourquoi il est toujours impliqué dans des histoires à dormir debout)  aurait eu lieu après les championnats du monde de Pékin (été 2015) et aurait eu pour premier diffuseur le décathlonien lui même. Nous serions tentés d’affirmer qu’il faut bien attirer l’attention des autres comme on peut et que l’athlète Bouraâda semble avoir été influencé par la mégalomanie encombrante de son environnement.
De plus l’athlétisme algérien est en manque de héros, de champions (le seul disponible étant Toufik Makhloufi qui également cet été s’est fait remarquer alors que les années précédentes ses manifestations étaient hivernales).  Une explication plausible à la fabrication médiatique de vedettes en puisant dans le vivier des candidats à la gloire. Y compris parmi ceux ayant pris leurs aises avec la philosophie olympique et l’éthique sportive.
Ces deux informations modifient légèrement les premières analyses et compréhension que nous avons de cette manœuvre. Pour qu’il n’y ait aucune équivoque, nous considérons le geste de Bouraâda comme la marque de dépit de la part d’un athlète qui s’est vu plus grand qu’il ne l’était et la preuve (à son avantage) de son insertion dans la modernité. Nous soupçonnons que le comportement de Bouraâda a été encouragé d’ailleurs par son entraîneur et le président de fédération (y compris le comité olympique, avons-nous compris de certaines déclarations télévisées) qui ne l’ont pas laissé choir en persistant à prendre en charge sa préparation bien qu’il ait été contrôlé positif au stanolozol, un anabolisant d’avant-hier. Celui qui avait entraîné la chute du sprinter canadien Ben Johnson. 
Sans le tapage médiatique qui sied à tant de caciques de l’athlétisme algérien, Samir Agsous (puisque c’est à lui que nous devrions l’idée de la « cryothérapie du meskine ») a fait la démonstration qu’il est possible de faire œuvre utile, de faire preuve d’esprit d’entreprise, d’améliorer le quotidien insipide des athlètes.
Au-delà des jérémiades que l’on entend habituellement, l’entraîneur (comme beaucoup de ses pairs en d’autres circonstances) a fait preuve d’initiative. Il est passé outre un constat négatif et amer pour essayer de trouver une solution simple à une problématique pouvant perdurer éternellement, s’égarer dans les tiroirs de l’univers de la bureaucratie: trouver en premier lieu un substitut à une entreprise nécessitant à la fois de transiter par les méandres de l’administration algérienne qui se complait dans les atermoiements bureaucratiques et, dans un second temps, de surmonter les embuches démultipliées par une dépense libellée en devises (dollars ou euros).


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