Nous remarquerons encore une fois
que Bouraâda et consorts entretiennent la confusion en reléguant au second plan
(médiatique) des entraîneurs de valeur ayant participé à l’amélioration du
niveau de compétence, de la maîtrise
technique de l’athlète. Il y avait Mohamed Hocine, maintenant il s’y
ajouterait Samir Agsous.
Avec les informations (demandant
cependant confirmation) accompagnant la paternité de la « baignoire du meskine »,
Mahour Bacha ne peut plus se présenter comme le super-entraîneur qu’il prétendu
être, que certains milieux adulent et encensent comme une idole. Il n’est plus
cet entraîneur dont, dans les articles de presse, il avait revêtu la tenue de
la polyvalence. Il est devenu un entraîneur
en chef, le coordinateur d’un programme d’entraînement (portant il est vrai sur
plusieurs spécialités) réalisé grâce à l’accompagnement d’experts. Alors que,
sous d’autres cieux, ce statut est une bénédiction, serait un éloge, dans son
esprit, le reconnaitre prend la forme d’une déchéance.
Nous remarquerons également que
cette approche révolutionnaire (dans le contexte algérien prônant l’excellence
sportive via un individualisme effréné) qu’est la pluridisciplinarité a été
évoquée, à la surprise générale, par l’intéressé en personne, dans une
déclaration à la presse. Mahour Bacha a affirmé (ce qui est étrange quand on
connait le personnage) à la fois son incapacité à accompagner son athlète
au-delà du niveau de performance actuel (8 500 points) et que la réussite sportive,
dans la spécialité du décathlon, n’est permise que par une synergie des efforts
et des compétences, d’une perception multidimensionnelle de
l’entraînement.
Selon les
précisions qui nous ont été adressées au sujet de « la baignoire du meskine », la première
diffusion sur les réseaux sociaux de la
photo de la baignoire et du champion (dont on se demande parfois pourquoi il
est toujours impliqué dans des histoires à dormir debout) aurait eu lieu après les championnats du
monde de Pékin (été 2015) et aurait eu pour premier diffuseur le décathlonien
lui même. Nous serions tentés d’affirmer qu’il faut bien attirer l’attention
des autres comme on peut et que l’athlète Bouraâda semble avoir été influencé
par la mégalomanie encombrante de son environnement.
De plus
l’athlétisme algérien est en manque de héros, de champions (le seul disponible
étant Toufik Makhloufi qui également cet été s’est fait remarquer alors que les
années précédentes ses manifestations étaient hivernales). Une explication plausible à la fabrication
médiatique de vedettes en puisant dans le vivier des candidats à la gloire. Y
compris parmi ceux ayant pris leurs aises avec la philosophie olympique et
l’éthique sportive.
Ces deux informations modifient
légèrement les premières analyses et compréhension que nous avons de cette
manœuvre. Pour qu’il n’y ait aucune équivoque, nous considérons le geste de
Bouraâda comme la marque de dépit de la part d’un athlète qui s’est vu plus
grand qu’il ne l’était et la preuve (à son avantage) de son insertion dans la
modernité. Nous soupçonnons que le comportement de Bouraâda a été encouragé
d’ailleurs par son entraîneur et le président de fédération (y compris le
comité olympique, avons-nous compris de certaines déclarations télévisées) qui
ne l’ont pas laissé choir en persistant à prendre en charge sa préparation bien
qu’il ait été contrôlé positif au stanolozol, un anabolisant d’avant-hier.
Celui qui avait entraîné la chute du sprinter canadien Ben Johnson.
Sans le tapage médiatique qui
sied à tant de caciques de l’athlétisme algérien, Samir Agsous (puisque c’est à
lui que nous devrions l’idée de la « cryothérapie du meskine ») a
fait la démonstration qu’il est possible de faire œuvre utile, de faire preuve
d’esprit d’entreprise, d’améliorer le quotidien insipide des athlètes.
Au-delà des jérémiades que l’on
entend habituellement, l’entraîneur (comme beaucoup de ses pairs en d’autres
circonstances) a fait preuve d’initiative. Il est passé outre un constat
négatif et amer pour essayer de trouver une solution simple à une problématique
pouvant perdurer éternellement, s’égarer dans les tiroirs de l’univers de
la bureaucratie: trouver en premier lieu un substitut à une entreprise nécessitant
à la fois de transiter par les méandres de l’administration algérienne qui se
complait dans les atermoiements bureaucratiques et, dans un second temps, de
surmonter les embuches démultipliées par une dépense libellée en devises
(dollars ou euros).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire