Nous devons postuler que, de par ses fonctions au sein de la
fédération, le président Dib a pris connaissance de cette correspondance. Nous
devons aussi nous demander par quel biais il fut informé. Celui de la
fédération ou du ministère ? La perspective de la prise de connaissance de
l’ensemble des événements semble bien réelle au vu du rôle qui sera le sien
lors des élections fédérale et olympique.
Les deux présidences (clôturées sur des résultats contradictoires :
élection à la présidence de la FAA, échec pour la présidence du COA) lui
étaient offertes sur un plateau par le secrétaire général de la FAA (écartant
pour un motif ou un autre, tous les candidats) et par les cadres du ministère
dont on connait le rôle dans l’après AGE du comité olympique.
S’il en eut connaissance, le président de la FAA, inspecteur à la DJS
de Tlemcen, l’ignora superbement. En effet, l’une des premières décisions
prises par le président Dib (quasiment dès son installation) fut de mettre fin
(unilatéralement) aux fonctions d’Ahmed Boubrit.
Plus tard, au début de l’automne 2017, il fut à l’origine d’un conflit
majeur, avec les membres du bureau fédéral, en s’opposant frontalement à leur
volonté de ne plus reconnaitre Rezki Azaoun en tant que secrétaire général. Là
encore, il semblerait que la procédure décrite par le ministère de la jeunesse
et des sports a conduit à un clash.
La réunion du 4 août 2013 fut intéressante en tous points de vue. Elle
fut celle qui, en plus de maintenir Boubrit à son poste, dévoila publiquement et
sans aucune honte (sans doute le sentiment de l’impunité fondée sur la
souveraineté des institutions sportives que sont l’assemblée générale de la FAA
et le bureau fédéral élu) que « Messieurs Mahour Bacha Ahmed,
Rahmani Miloud, Hadj Lazib Othmane,
Bouraâda Larbi » ont été en stage du 20 juillet 2013 au 05 août
2013 à Leverkusen (Allemagne).
Une information d’apparemment peu d’importance si ce n’est qu’elle met
à jour et entérine un fait majeur qui
est que Larbi Bouraâda a pris part à un stage de la FAA. Le décathlonien
avait été suspendu, pour une durée de deux années prenant effet à compter du 12
juin 2012, pour dopage au stanozolol.
De par sa fonction de DTN, Ahmed Boubrit ne pouvait ignorer cette
situation réglementairement illicite. Il avait donc cautionné la présence d’un
athlète suspendu pour dopage dans un stage organisé et financé par la
fédération et les pouvoirs publics.
Malgré la réglementation nationale et internationale ! On peut aisément
croire que ce ne fut pas sous l’influence d’Amar Bouras, président de la
fédération, et d’Ahmed Mahour Bacha, entraîneur national omnipotent et accessoirement
entraîneur de l’athlète suspendu.
Le bilan d’Ahmed Boubrit, à la tête de la direction technique
nationale, est bien maigre. Il est toutefois marqué par quelques événements
saillants.
Le premier événement marquant à porter au bilan de Boubrit, directeur
technique national, est le recul du niveau de performance masqué par les
chronos, les titres et les médailles de Toufik Makhloufi, devenu le fameux
arbre qui cache non pas la forêt mais
l’avancée du désert.
Le second est la recrudescence des cas présumés de dopage, thèmes
récurrents de ces innombrables rumeurs qui ont envahi la sphère. Il y a aussi,
dans le même contexte, les apparitions éclairs et les disparitions aussi
rapides de jeunes coureurs de demi-fond.
Une situation qui incite (à entendre la citation du nom de Salim
Keddar dans l’interview diffusée sur « Annahar Tv »)
à se demander s’ils n’auraient pas été des cobayes d’une politique qui se
poursuivrait jusqu’à aujourd’hui.
Le nom d’un jeune coureur prometteur sur 800 mètres, appartenant
depuis le début de la saison dernière à un groupe privilégié, est suspecté de dopage au
championnat national Open 2017. Il est arrivé à nos oreilles qu’il s’est
intéressé cet automne à la procédure introductive à l’audition par la CNAD.
Le troisième est l’apparition sur la place publique, en particulier
sur les écrans des chaînes de télévision satellitaires et les colonnes de la
presse écrite appartenant aux mêmes groupes de presse, de polémiques polluant
les relations au sein de l’élite et avec les entraîneurs n’appartenant pas à la
caste privilégiée.
Nous compterons parmi les épisodes révélateurs des relations
conflictuelles qu’entretenait Boubrit avec les autres, le rôle qu’il tint, à la
fin des années 2013 et 2014, lors du déballage médiatique qui eut lieu entre Toufik
Makhloufi, d’une part, la fédération algérienne d’athlétisme, le MJS et/ou le
COA, d’autre part (cf. Sous l’olivier n° 49, 86 et 204 à 211).
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