Les quelques centaines de mètres séparant la CNAD de la FAA n’ont pas,
selon nous, allongé outre mesure le délai de distribution du courrier.
L’article 13.7.2 du code national antidoping, portant sur les « Appels
en vertu de l’article 13.2.2 » relatifs aux sanctions prononcées
par la CNAD à l’encontre d’athlètes de niveau national prévoit, que le « délai pour déposer un appel devant le comité d’appel
antidopage national sera de vingt et un jours à compter de la date de la
réception de la décision par la partie appelante ».
La fédération algérienne d’athlétisme fait partie des parties
appelantes. Elle a marqué sa volonté de faire appel lors de sa réunion du 12
janvier. Nous conviendrons que, en considération de cet article 13.7.2, les
délais prescrits pour que la fédération fasse appel sont incontestablement
dépassés de quelques jours.
Pire, cette situation montre l’incompétence flagrante sur le sujet du
dopage. Reconnaissons qu’elle n’a jamais rencontré ce genre de situation. A
l’exception de deux membres de ses membres. Le président de la fédération et le
DTN sont en effet sensés disposés d’une expérience sur le sujet ou du moins d’avoir
procédé antérieurement à une exploration documentaire de la question.
Dans leurs vécus respectifs, nous trouvons une relation pratique avec la
question. Le président a connu les désagréments causés par la « mésaventure »
de sa fille et sans doute sur les moyens de trouver une issue favorable à
l’intérêt paternel.
Le DTN, quant à lui, même s’il n’était pas directement concerné par le
sujet, aurait dû être motivé, en tant que responsable de la super-élite, par le questionnement simplement intellectuel
né des circonstances auquel il fut certainement confronté par le cas des trois athlètes
internationaux contrôlés positifs en 2012 : Réda Megdoud, Zahra Bouras et
Larbi Bouraâda. En tant que cadre permanent de la fédération, nous pensons que
ne serait-ce qu’en termes de conduite à tenir, de positionnement à assumer par l’instance
nationale vis-à-vis des autres intervenants (athlètes, IAAF, AMA), il aurait dû
être interpellé.
Nous ajouterons à ce duo formé par le président alors en exercice de
la FAA et l’ex- DTN, celui qui était alors le premier vice-président du bureau
fédéral, détenteur également de la qualité de président de la commission des
affaires juridiques, normalement consulté sur une situation nouvelle, l’actuel
président élu de la fédération, Abdelhakim Dib.
En toute transparence (officiellement, pourrait-on dire), la fédération
algérienne d’athlétisme n’a pas fait appel de la décision.
La CNAD, dans la décision que prendra plus tard la commission d’appel, ne marque pas la trace d’un recours
formulé par la FAA. C’est un autre organisme, l’agence mondiale antidopage
(AMA) qui est l’appelant. C’est l’AMA qui a réagi. Pas la FAA.
Pourtant, selon le code national de la lutte contre le dopage, la
fédération est une des parties habilitées à faire appel. Le code national la
positionne au premier rang, juste après le sportif sanctionné. Il considère la
fédération comme étant la première organisation attachée par la préservation de
sa réputation et de celle des athlètes qui l’on représentés dignement en
championnats du monde ou aux jeux olympiques.
On sait par ailleurs que cette réputation a été ternie à la fois par
les trois cas de dopage enregistrés (dont celui remarquable de la fille du
président) au printemps 2012 et par la mise en garde qui lui aurait été adressée
par la fédération internationale d’athlétisme. Le cas Samira Messad était une
opportunité de redorer son blason.
Nous allons considérer, pour nous permettre d’allonger le délai
d’appel, que la fédération algérienne d’athlétisme « n’était pas
partie aux procédures ayant mené à la décision visée par l’appel ».
A ce titre, un suivi administratif simplement correct du dossier
Samira Messad lui permettait de demander à la CNAD, dans les 15 jours ayant
suivi la notification de la décision de sanction, une copie du dossier sur
lequel la commission de discipline a basé sa décision.
La formulation de cette demande, dans le délai normal de 15 jours, ci-dessus
indiqué, après réception de la notification de la sanction, a pour conséquence principale,
dans le cadre de notre préoccupation présente, de faire bénéficier la FAA d’un
délai supplémentaire de 21 jours.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire