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otre précédente
chronique a fait état des réactions, nous dirons mitigées ou pour le moins
protocolaires, en tout cas loin de répondre aux attentes du public désireux
d’équité sportive, des deux institutions athlétiques que sont l’Usada (agence
étatsunienne de lutte contre le dopage) et l’UKA (la fédération britannique
d’athlétisme) directement concernées par les soupçons de dopage pesant sur le
NOP et sur « Mo » Farah.
Devant les
représentants de la presse (dont nous savons qu’elle est toujours avide de
sensationnel), les deux instances sportives nationales s’en sont tenues à un
modus vivendi retrouvé très souvent dans le comportement des institutions (quel
que soit leur domaine d’activité et nationalités) consistant à ne rien
dévoiler, de ne pas laisser transparaitre des informations, à ne laisser percer
aucun indice des activités qu’elles ont pu entreprendre dans ce rôle de
supervision et de contrôle des activités qui relèvent de leurs domaines, de
leurs prérogatives.
Si en tant
qu’individu nous sommes légalement dotés de la liberté (quelquefois débridée)
de pensée et d’expression, il n’en est pas de même des personnes (surtout les
responsables) représentatives d’organismes et d’institutions, assujetties à une
certaine retenue que l’on dissimule sous l’expression, brandie à tous bouts de
champs, faisant valoir le fameux droit de réserve si opportun.
Les institutions
ne peuvent s’exprimer que dans un cadre organisé, celui de la communication
institutionnelle, via des communiqués et en organisant des conférences de
presse qui, par des intervenants dûment et statutairement mandatés, expriment
« la position officielle », nous dirons consensuelle de
l’institution traversée (on a tendance à trop souvent l’oublier) par des
opinions individuelles et des courants idéologiques (systèmes de pensées et
d’idées), divergents de la position officielle, qui s’épancheront (par la suite
ou parallèlement) en « off », en dehors des circuits
formels de communication. Ce comportement administratif (pouvant dans certaines
situations prendre une dimension bureaucratique) est souvent qualifié, par ceux
dont l’activité professionnelle est l’investigation, de « rétention
de l’information »
Il est donc
compréhensible que ces deux organismes (Usada et UKA) n’ébruitent pas (à l’emporte-pièce)
des informations, pouvant être préjudiciables à la recherche de la vérité, qui pourraient
entretenir la confusion née de rapports antagonistes entre les libertés
individuelles et les contraintes sociales, juridiques érigées en marqueurs de
l’état de droit dont se revendiquent les deux nations ici retenues.
Mark Daly s’est
donc rapproché de deux organismes nationaux dont les prérogatives, les missions
sont différentes. Sur le territoire américain, il a pris attache avec l’agence
locale (nationale) de lutte contre le dopage. Au Royaume Uni, son interlocuteur
fut la fédération britannique chargée de gérer l’athlétisme.
Dans le premier
cas, il s’agissait de comprendre, de connaitre les suites à donner (ou données)
à des signalements (d’actions, de présomptions d’actes contraires à l’éthique
sportive) portées à la connaissance de l’Usada en vertu des dispositions du
Code mondial de la lutte contre le dopage qui astreint les athlètes et leur
entourage à en faire part à qui de droit, sous peine d’être considérés comme
complices. A charge pour l’organisme d’entreprendre les investigations
nécessaires pour faire la preuve (au sens du Code) de la violation des règles
par un athlète (Galen Rupp) ou par un membre du « personnel
d’encadrement du sportif ».
Dans le second, l’intention
du journaliste est d’obtenir des explications, des informations au sujet d’une
attitude (Farah s’entraînant avec un athlète inéligible à la pratique de
compétition) proscrite. Sauf, celles de Jama et de Driouch, les autres
réactions rapportées (UKA et l’agent de Farah) ont été inappropriées.
Après avoir
disposé en l’article 10 que le sportif n’est pas autorisé à participer à
quelque titre que ce soit à une compétition ou à une autre activité sportive
durant sa période de suspension, le Code mondial du dopage prévoit que le
sportif peut recommencer à s’entraîner avec une équipe ou à utiliser les
installations d’un club ou d’une autre organisation durant les deux
derniers mois de la période de suspension prenant effet à compter de sa
notification.
Farah a été pris
en situation d’« association interdite » avec un
sportif suspendu (Driouch) à qui la sanction n’aurait pas encore été notifiée
par la fédération qatarie et par l’AMA puisque les deux athlètes étaient déjà
en stage de préparation à la date d’effet (31 décembre 2014) en un lieu
difficile d’accès.
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