mardi 5 avril 2016

Des entraîneurs (8), Les représailles du D.T.N.

N
ous avions l’intention de clôturer nos séries de chroniques portant sur l’athlétisme quand le destin nous a mis sur la route (du côté de Chevalley où nous étions arrêté pour nous rafraichir avant de prendre le chemin du retour) d’un groupe de personnes appartenant sans aucun doute à la famille de l’athlétisme puisque en discutant avec excitation. Des personnes que nous n’avons pu identifier car trop jeunes pour appartenir aux athlètes d’hier.
Au cœur de leur discussion pour le moins animée un fait mineur mais très révélateur des mentalités régnant au sein de la fédération algérienne d’athlétisme. Mais qui sont également celles qui prévalent dans notre société. Une société où chacun des membres qui la constitue fait valoir, chaque fois que l’opportunité se présente, sa prétention à détenir une part du pouvoir décisionnaire. Une société où chacun s’il n’est pas émir se prétend vizir. En fonction également de son humeur du moment et des événements qui ont précédé.
La discussion passionnante, hachée par de nombreuses interruptions, pour permettre à chacun des jeunes formant un quintette d’apporter son grain de sel, portait sur la décision du directeur technique national (D.T.N.) de ne pas faire délivrer un document demandé par un athlète (donc l’un des leurs) l’ayant sollicité pour la constitution d’un dossier de demande de visa Schengen lui permettant de participer (dès l’ouverture de la saison compétitive) en Europe à des meetings d’athlétisme afin de réaliser les minimas de participation aux jeux olympiques de Rio de Janeiro.
Intrigué, nous avons suivi avec attention la discussion. Sans intervenir, attentif à un débat où la richesse des informations détenues par ces jeunes a été étonnante. Il est naturel qu’à force d’entendre « des vertes et des pas mures » (une expression singulière, surtout en français, dans la bouche d’un jeune adulte), on reproduise la formule que même les bambins emploient : « normal !» pour signifier en fait que plus rien ne surprend.
Au cours de cette longue discussion (elle nous a semblé interminable tant les informations étaient données au compte-goutte), nous avons appris que l’athlète en question était Ramzi Abdenouz de retour de son long stage de préparation en Ethiopie (un mois et demi) avec un trio d’athlètes algériens (Bettiche, Hattat et Belferrar) qui s’était entraîné (avec un groupe d’une quarantaine de coureurs de différentes nationalités) sous la coupe du coach Aden Jama, avec la bénédiction de la fédération qui avait accompli les formalités de visa pour ce pays de la « Corne de l’Afrique ».
Si les jeunes athlètes n’ont pas remis en cause la décision de ne pas délivrer le document, c’est le prétexte justificateur (et surtout la manière) qui a fait mouche dans leurs esprits encore en formation. Le rejet de la demande, à en croire la discussion entendue, a été transmise par un tiers (dont nous n’avons pu déterminer s’il s’agissait d’une personne proche de Ramzi Abdenouz ou mandaté par lui) qui s’est fait une obligation de rapporter l’intégralité du message que nous résumerons par : « Tu n’auras pas l’attestation à cause des déclarations de ton père et parce que je ne m’entends pas avec lui ». Ramzi qui attendait dans les couloirs de la FAA eut rapidement une réponse qui fit le tour des coins et recoins où l’on apprécie ce genre de situation.

Il semblerait, selon ce jeunes gens, que MONSIEUR le D.T.N. n’ait pas goûté que Réda Abdenouz (un coureur de l’équipe nationale, finaliste du 800 mètres des Jeux olympiques de Barcelone à une époque où un chrono à 1.45 avait un sens à l’international, neveu d’El Hachemi lui aussi leader du demi-fond long algérien lorsque les athlètes algériens côtoyaient les sommets mondiaux en cross-country) déclare avoir pris en charge financièrement le stage de son fils en terre éthiopienne. Si l’on peut comprendre (même difficilement) cette réaction d’humeur, les jeunes athlètes se sont demandés (ce qui est à leur honneur)  s’il était humainement possible pour le bien de la discipline de faire supporter au fils (inscrit en master mais ayant privilégié cette saison l’ambition de courir aux jeux olympiques aux études) l’attitude du père dont ils dirent (ce que nous ignorions) qu’il avait démissionné de la D.T.N., après 5 années d’exercice, pour aller exercer au Qatar, en raison de leurs antagonismes.     

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