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a fédération algérienne d’athlétisme vacille sur ses fondations. Des
signes annonciateurs de débandade apparaissent montrant que certaines des
structures qui firent le bonheur et l’honneur de cette discipline sont
sérieuses ébranlées. On ne peut (ni ne doit) oublier que pendant les temps
difficiles, elle (l’athlétisme) sut, envers et contre tout et tous, se
maintenir à flots malgré les coups qui lui furent portés. Des attaques qui
visèrent particulièrement les sportives obligées de se dissimuler pour courir,
sauter ou lancer. En ces temps où la vie des hommes et des femmes étaient en
jeu, les sportives et les sportifs (Hassiba Boulmerka et Noureddine Morceli en
locomotives) tout comme les hommes et femmes de progrès et de culture, porteurs
d’une dimension de modernité haïe, ont su résister à la vague iconoclaste.
En ce temps-là, des hommes et des femmes de valeurs dirigeaient les
institutions. Ils accompagnaient, dans des expéditions périlleuses, des
délégations sportives se rendant dans toutes les régions du pays. Cela ne les empêchait pas de tirer des plans
sur la comète, d’élaborer des stratégies pour le développement de la
discipline, de réfléchir, de discuter, de débattre, de polémiquer, de se
disputer, de se déchirer pour la passion d’une vie…..puis de se retrouver
autour d’une table. Nous avons le souvenir d’une assemblée générale où deux
membres, chacun défendant farouchement ses idées, faillirent en venir aux
mains, difficilement séparés par les présents ……et de les retrouver une
demi-heure plus tard attablés, deux bières les séparant, au jardin zoologique.
Aujourd’hui, ils cristallisent toujours aussi férocement les débats.
Actuellement, tandis que des ligues de wilayas organisent des
championnats locaux, régionaux et nationaux (interclubs et épreuves combinées à
Bejaïa) ou des compétitions nationales (Tlemcen en guise de clôture du stage de
préparation des juniors potentiellement sélectionnables pour une participation
aux championnats arabes de la catégorie des – de 20 ans qui se disputerons dans
cette même ville dans une quinzaine de jours) et que les athlètes de tous âges
et de différents niveaux s’entrainent en vue des compétitions régionales,
continentales, mondiales et olympiques, la fédération n’a pas trouvé mieux que
de démontrer que les dirigeants d’antan, après s’être retirés leurs missions
dignement accomplies, n’avaient pas laissé d’héritiers…. dignes de ce nom.
La démonstration de cette affirmation, que nous n’aurions pu imaginer
dans nos moments les plus fous, se trouve dans une correspondance pompeusement intitulée
« mise au point » que la fédération d’athlétisme a
adressée à des confrères qui ont égratigné ce que nous désignerons par le
vocable de « susceptibilité mal placée ». La « mise
au point » ayant été publiée sur Facebook, nous nous permettons
d’apporter notre grain de sel. L’affaire le mérite. A vrai dire, en d’autres
circonstances nous hésiterions.
Pour éviter d’emblée toute équivoque, nous soutenons que nul ne peut
dénier à la FAA le droit de ne pas apprécier le contenu ou le ton d’un article
journalistique. Il ne s’agit non plus pour nous de nous engager dans un
corporatisme de bas étage qui ferait que nous prenions de facto la défense d’un
confrère.
L’athlétisme national que nous avons longtemps côtoyé mérite mieux que
ces polémiques pestilentielles qui prennent racines ailleurs que dans l’article
lui-même. Des polémiques qui rabaissent au final une discipline sportive qui a
fait honneur en apportant des titres et des médailles mondiales et olympiques
dans l’escarcelle nationale et en plaçant, en des temps où les conditions de
vie et sécuritaires étaient difficiles, l’élite nationale sur des podiums
disputés à des nations aux économies et aux finances plus saines et évoluant
dans un cadre pacifique.
La fédération le reconnait. Elle déclare tout de go en effet avoir
évité de s’engager dans des « polémiques stériles »
mais qu’elle n’en peut plus face à des « diffamations »,
des publications d’ « informations non fondées »,
une focalisation sur ce qui au journal « semble sensationnel »,
le tout résumé dans une phrase qui exprime le ras-le-bol de la « FAA, de ses structures et de son
président » confronté à des « informations fausses et
toujours inventées par votre journaliste ». Il est également
reproché au journal « un titre tendancieux »,
interrogatif se demandant s’il existe une fédération d’athlétisme. Les mots
sont dits, sont écrits. Le sens en est incompris.
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