mercredi 4 octobre 2017

Samira Messad (66), De la protection des 5 cyclistes dopés

Laissons libre cours à nos pensées. Selon le corpus journalistique, les cyclistes internationaux algériens étaient en stage de préparation (d’une durée d’un mois) à l’étranger lorsque les résultats anormaux ont été connus par la CNAD, lorsque l’information lui est parvenue.
L’article du 12 septembre (qui rapporte les informations relatives à ce stage) indique que les 5 cyclistes seront de retour le lendemain de la parution de l’article (13 septembre). On se surprend en premier lieu à croire que les cinq coureurs incriminés sont l’objet d’un rapatriement anticipé conséquence de la « bombe » qui a explosé sur les hauteurs d’Alger tant à la CNAD qu’au cœur de la fédération de cyclisme. La suite montrera qu’il n’en rien !
Rien ne nous interdit de penser (la lecture de l’article nous y incite au contraire) que les 5 coureurs cyclistes sont revenus au pays avec la délégation de 23 coureurs-stagiaires.
Une partie de cette délégation devait prendre ses dispositions matérielles pour se rendre à Bergen (Norvège) où se disputeront, quelques jours plus tard (du 17 au 24 septembre 2017), les championnats du monde de la discipline. Les concernés par ces championnats auront à peine le temps de défaire puis de refaire leurs bagages.
Le temps de l’escale à Alger est court. Rentrés le 13 septembre, ils remontent dans l’avion pour être présent à Bergen le 17 septembre. Les sportifs de haut niveau sont comme des saltimbanques. Toujours par monts et par vaux.
Outre l’information relative au retour des sportifs dopés, une seconde information (bien que  paraissant secondaire) est à relever. Elle n’apparait pratiquement pas lors de la lecture habituellement rapide que nous avons des articles de presse. Mais, lorsqu’elle est repérée, elle éclaire le contexte délicat, presque inavouable. Ce ne sont pas les 23 cyclistes en préparation sur le sol ibérique qui reprendront l’avion pour se déplacer en Norvège.
On nous apprend que ces championnats du monde connaitront le forfait de l’équipe nationale « seniors » et que la participation algérienne sera limitée à seulement trois jeunes cyclistes (U23). Il ne nous est  malheureusement pas dit si le forfait des seniors est consécutif à la notification adressée aux 5 cyclistes ou si elle a amputé la délégation des U23. La situation (cinq coureurs mis hors course) incite à envisager l’une de ces deux hypothèses.
Le statut des 15 autres stagiaires donnent aussi matière à réflexion que ce soit sur le plan de la planification sportive que sur celui de la gestion des moyens financiers en temps de crise financière. D’autres échéances internationales de l’E.N figurent au calendrier au mois d’octobre. La première compétition internationale prévue est le championnat arabe qui se déroulera au Maroc du 1er au 6 octobre 2017. La suivante est le Tour d’Algérie programmé douze jours plus tard, du 18 au 24 octobre.
Les résultats d’analyse anormaux de cinq sportifs contrôlés le même jour dans la même épreuve sportive ont été connus par la CNAD vers le 15 août. Moins d’une semaine plus tard, la fédération algérienne de cyclisme est normalement informée de cette situation inhabituelle.
Nous remarquerons aussi que les 5 cyclistes concernés n’ont pas été rappelés après que la fédération  eut pris connaissance du résultat anormal (vers le 20 août). Le fonctionnement de cette situation de crise, aux accents d’une certaine normalité disparue des mœurs sportives, aurait voulu que les cinq cyclistes fassent l’objet d’une suspension provisoire prononcée par la fédération algérienne. Une suspension à titre préventif, de simple précaution, préservant les droits de chacun.
Cette précaution qui n’a pas été prise dévoile des velléités de protection de faits indéfendables. Un élément d’appréciation favorisant l’idée diffuse de l’existence d’un système étatique de dopage similaire par bien des aspects à celui découvert en Russie mais s’il n’a pour seul objet de protéger la réputation de l’E.N salie par cette avanie.
Nous observerons néanmoins que décider d’une suspension provisoire prononcée à l’encontre de cinq sportifs de haut niveau et ensuite faire suivre cette décision par leurs rapatriements, injustifiables sans invoquer le prétexte inavouable du dopage à taire tant que la procédure n’a pas aboutie, avait de très fortes chances de conduire à une polémique stérile dans les sphères cycliste, sportive et médiatique déjà enflammées par la guerre des clans entre les partisans du MJS et ceux du COA.


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