La fonction de secrétaire général, laissée provisoirement vacante par
Azaoun, est confiée au…DTN, Ahmed Boubrit. Celui-ci est un des cadres permanents
affectés par le ministère de la jeunesse et des sports à la fédération
algérienne d’athlétisme. A ce titre, il occupait une des fonctions organiques
prévus par les statuts de la fédération
algérienne d’athlétisme.
Avec cette nomination, il devient de fait - par la double casquette (de
DTN et de secrétaire général par intérim) qu’il porte maintenant - le véritable
patron de la fédération algérienne d’athlétisme. Il a la main mise sur les deux
piliers fondamentaux de la fédération : le volet technique, c’est-à-dire
l’élite nationale et la logistique, la gestion
des moyens, des ressources humaines et financières.
Nous avons vu que dans l’interview par téléphone, diffusée par la
chaine de télévision « Annahar TV », alors que
se déroulent les championnats du monde d’athlétisme de Pékin, Boubrit disait ne
pas être concerné par le cas de dopage, relevé 48 heures plus tôt, de Samira
Messad. Selon les déclarations à chaud, cette athlète n’appartenait pas au
groupe très restreint des athlètes internationaux et des athlètes de haut
niveau disputant les championnats du monde.
Depuis sa nomination en sa qualité de secrétaire général par intérim, Ahmed
Boubrit est en charge de ce dossier des plus délicats. De par ses fonctions de
DTN, il avait déjà eu à faire face aux multiples rumeurs (vraies ou fausses,
cela n’a guère d’importance) qui surgirent à propos des pratiques de dopage qui
seraient employées par le très haut niveau algérien. Dans le cadre de ses
fonctions, il se devait de défendre et
promouvoir ses représentants de l’athlétisme algérien.
A postériori, on a le sentiment qu’il n’avait pas su (ou pu, la
question reste pendante) éviter les commérages que produisirent inévitablement
les relations des athlètes algériens avec les groupes controversés
d’entraînement étrangers. On ne sort pas indemnes des contacts avec Aden Jama
et ses athlètes et des sessions d’entraînements organisées sur les
installations de nations sur lesquelles pèsent de forts soupçons de pratiques
systématisées de dopage (Kenya, en Ethiopie ou
Maroc). Au contraire, il semble s’y être fourvoyé en connaissance de
cause. Il est incontestablement prisonnier du milieu.
Pour Boubrit, cette nomination est comme l’apothéose de sa carrière. Aucun
cadre permanent de la fédération n’avait cumulé entre ses mains autant de
pouvoir. Il en est à son deuxième mandat à la tête de la DTN. Ces huit années à
la tête de l’élite athlétique algérienne ont été mouvementées et peu
productives sur le plan des résultats.
Au cours de ces deux mandats, il a affronté, avec
l’aide du groupe formé par certains entraîneurs de l’élite nationale que l’on
dit proches de la préparation biologique, plusieurs tentatives de destitution. Les
noms de ces entraîneurs sont connus du milieu athlétique pour avoir été en
relations, à plusieurs reprises, avec Jama ou pour avoir été impliqués dans des
affaires scabreuses aux relents de scandales médiatiques. Il était déjà en
poste en 2012, lors des contrôles positifs de Réda Megdoud, Zahra Bouras.
L’un d’entre ces entraineurs de haut niveau qu’il côtoie
au quotidien (décrit par ses nombreux contradicteurs comme le plus impliqué
dans le phénomène du dopage en Algérie) s’enorgueillit, avec l’arrogance qui
fait partie de son personnage, dans un commentaire (à une chronique consacrée à
ce thème : Sous l’olivier n° 263:
La méthode Aden Jama, Pas aussi révolutionnaire qu’elle le parait) publié sur
son mur Facebook, d’avoir mis en relation un de ces entraineurs de haut
niveau avec Jama.
Ce qui s’en est suivi (participation à des stages financés
par la FAA et/ou la CPO en des lieux où la présence de Jama est attestée) est
un fait qui ne pouvait être réalisable qu’avec la collaboration du DTN et du secrétaire
général de la fédération algérienne d’athlétisme : le premier en entérinant
la proposition (les programmes de stage et de compétitions) et le second en actionnant
la procédure des dossiers de sortie y afférent.
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