lundi 9 octobre 2017

Samira Messad (69), De la manipulation dans l’air


Nous devons imaginer que ces substances supposées être dopantes ramenées, selon un ancien président de la fédération algérienne d’athlétisme ayant saisi à ce sujet les pouvoirs publics, dans les bagages de la délégation n’ont certainement pas été acquises pour être seulement conservées dans la boite à pharmacie de la fédération algérienne d’athlétisme. De toute évidence, elles devaient être écoulées d’une manière ou d’une autre. Offertes à des athlètes choisis selon des critères à découvrir, cédées gracieusement à d’autres ou vendues.
A ce niveau de la réflexion, nonobstant toutes les spéculations, nous rappellerons que la loi 13.05, encadrant la pratique sportive en Algérie, interdit la détention, l’offre, la cession, la vente, la prescription, le transport de ce type de substances. Dans la chaîne présumée de distribution délictuelle, l’importation est le premier acte d’un enchaînement répréhensible  la fois par l’éthique et par le droit sportif et pénal.
Nous conviendrons qu’au-delà de la gestion de cette question (sensible à plus d’un titre car mettant au final en cause la compétence et la capacité du département ministériel et la crédibilité des pouvoirs publics) par les organes sportifs situés en première ligne de la lutte contre le dopage, cette « affaire de Moscou » aurait dû parallèlement être confiée au pouvoir judiciaire.
Au lieu du silence pesant (et jusqu’à preuve du contraire favorable au trafic supposé de substances prohibées) qui prévaut sur ce sujet épineux de la part des instances sportives, les services de police et de la justice auraient pu confirmer la dénonciation.
L’implication des services de police aurait été ensuite suivie par les actions prévues par la loi parmi lesquelles ferait partie une plainte supplémentaire introduite par le ministère des Finances (direction générale des Douanes algériennes et Banque d’Algérie) et celui de la Santé pour infractions à la législation des importations de produits soumis à autorisation de mise sur le marché et à la gestion des deniers publics (transfert de chapitres).
Ces mêmes services des ministères de l’Intérieur et de la Justice auraient pu également infirmer la dénonciation permettant ainsi aux instances sportives concernées et ciblées par la déclaration accusatrice d’engager les procédures juridiques liées aux dénonciations calomnieuses.
Que devons-nous retenir de cette « affaire Samira Messad » qui nous tient en haleine et dont la compréhension est rendue difficile par des anomalies flagrantes perceptibles à la lecture de la maigre  documentation à laquelle nous avons eu accès?
Le 1er août 2015, Samira Messad, athlète de Bejaïa, spécialiste des courses de haies (hautes et basses) et accessoirement des épreuves combinées, est une nouvelle fois invitée à se présenter à un contrôle anti-dopage, une obligation (qu’elle a toujours passé sans anicroche ainsi que le remarqua le procès-verbal du comité d’audition et de décision) devenue au fil du temps une formalité.
Ce contrôle du 1er août 2015 se déroule dans des circonstances qui rétrospectivement instillent, font naître le doute dans l’esprit de ceux qui en prennent connaissance, mettent en question la crédibilité des résultats passés, présents et futurs et de la CNAD.
 Samira Messad raconte qu’attendant son tour de livrer ses urines et de remplir les flacons destinés aux échantillons A et B, elle a été libérée de cette obligation après de longs palabres entre les responsables du contrôle et ceux de la fédération. Indécision ou manipulation ?
Samira Messad, présente lors de ces discussions, a retenu le souvenir que le contrôle qu’elle doit subir est lié à l’éventualité d’une sélection qu’elle espère ardemment. Une sélection qui la ferait figurer parmi les membres de l’équipe nationale appelée à concourir lors des championnats  maghrébins d’athlétisme (championnats d’Afrique Zone 1).
Dans un premier temps, il aurait été considéré qu’elle ne fait pas partie de la sélection retenue par la direction technique nationale. Pour cette raison, il lui est demandé de quitter les lieux, à savoir le centre de prélèvement installé dans les vestiaires.
 Après avoir laissé le centre, tandis qu’elle se comporte comme tout athlète ayant achevé les épreuves sur lesquelles elle est engagée (conclues par deux victoires aux 100 mètres haies et aux 400 mètres haies et records personnels améliorés sur les deux distances), qu’elle est félicitée par son entourage, qu’elle discute avec les entraîneurs et dirigeants ayant apprécié ses performances, elle est invitée à revenir et reprendre le processus interrompu. 

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