mercredi 25 octobre 2017

Samira Messad (78), Les fédérations à la source des rumeurs ?

Cet article du code national de la lutte contre le dopage inspiré du code mondial édicté par l’AMA parait avoir prévu la situation que connaissent en Algérie (et en bien d’autres pays) les affaires de dopage comme celles de Samira Messad, de Souad Aït Salem et des cinq cyclistes. Une situation qui est celle  des manquements à l’obligation confidentialité.
Nous devons relever que le commentaire sur l’article 14.1.5 du code national, stipule que la CNAD  doit prévoir, dans ses propres règles antidopage, « des procédures relatives à la protection des informations confidentielles, aux moyens d’investigation et aux sanctions relatives à la    communication inappropriée d’informations confidentielles par un employé ou un mandataire de l’organisation antidopage ».
Il est clair que, du point de vue de cet article 14.1.5, la règle de confidentialité n’est  opposable qu’à la CNAD, à ses activités, à ce qui se passe au sein de ses locaux et dans son groupe de collaborateurs.
La CNAD n’est en aucune façon engagée par les dérèglements, les transgressions pouvant survenir ultérieurement ou en dehors de sa sphère d’intervention, de son périmètre d’activités et de responsabilités directes.
En toute légalité, la CNAD (comme toutes les agences nationales de lutte antidopage de par le monde) ne voit pas au-delà de ses obligations et se comporte en Ponce Pilate se  lavant les mains des errements, des actes et déclarations des autres.
Toutefois, si elle n’est pas responsable des fuites provenant des autres institutions sportives, la CNAD est cependant mise dans l’obligation de s’organiser, de se donner les moyens procéduraux pour   parer aux « fuites » conduisant à ces rumeurs dont nous avons tant parlé et qui fleurissent en quantité quasiment industrielle. Des rumeurs qui, en fin de compte, ternissent sa respectabilité et non celle des fédérations et autres instances sportives non assujetties à ces règles.  
Un examen des dispositions dont elle se serait dotée devrait éclairer les modalités prises pour une  application par les autres acteurs (fédérations, ministère de la jeunesse, comité olympique).
Donc, depuis le 6 décembre, Samira Messad est une athlète dopée et sanctionnée. Comme à toutes les  autres parties, le code national lui accorde la possibilité de déposer un pourvoi devant la commission d’appel  de la CNAD qui est le premier recours possible (en vertu de l’article 13.2.2) pour un athlète de niveau national.
A l’annonce de la sanction de 12 mois de suspension, Samira Messad, abattue par une éventualité qu’elle n’avait pas considéré à sa juste importance, a d’abord tempêté, rué dans les brancards, puis fait des pieds et des mains pour comprendre et ensuite trouver la possibilité de faire effacer la sanction. Une pratique faisant partie des mœurs algériennes. Nous savons que ceux auprès de qui elle s’est informée, qu’elle a contacté l’ont dissuadé de faire appel à la décision.

Amar Bouras, le président de la fédération, a été un de ceux vers lequel elle a été orientée. Pour qu’il lui accorde un éventuel pardon prenant la forme d’un étouffement, une non-application de la sanction prononcée. Le père de Zahra Bouras s’est voilé dans les oripeaux de président respectueux de la réglementation.

Il lui fit connaitre sa position de père outragé par la même infamie infligée à sa fille Zahra. Il lui indiqua qu’il avait été dans l’incapacité, quelques deux années plutôt, de faire changer la décision de suspension de deux ans prononcée. Samira Messad fut éconduite. Sans ménagement comme le montre les commentaires de Bouras sur les réseaux sociaux!

Samira Messad retiendra de ce refus que si la fille du président a été suspendue pendant deux années, elle aurait continué à bénéficier des avantages liés au statut d’athlètes d’élite. Zahra Bouras détenait le titre de championne d’Afrique du 800, prétendait au doublé et à battre le record national de l’icône du demi-fond féminin algérien, Hassiba Boulmerka.

Larbi Bouraâda profita aussi des largesses fédérales. Cet athlète, spécialiste du décathlon, était entraîné par Ahmed Mahour Bacha, l’ami et compagnon de route du président Bouras. Cet entraîneur fut celui de Zahra Bouras avant que n’intervienne une séparation suivie du passage de la spécialiste de 400-800 sous la coupe de son père.  Quelques mois avant le contrôle positif des deux champions.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire