Cet article du code national de
la lutte contre le dopage inspiré du code mondial édicté par l’AMA parait avoir
prévu la situation que connaissent en Algérie (et en bien d’autres pays) les
affaires de dopage comme celles de Samira Messad, de Souad Aït Salem et des
cinq cyclistes. Une situation qui est celle des manquements à
l’obligation confidentialité.
Nous devons relever que le
commentaire sur l’article 14.1.5 du code national, stipule que la CNAD doit prévoir, dans ses propres règles
antidopage, « des procédures relatives à la protection des
informations confidentielles, aux moyens d’investigation et aux sanctions
relatives à la communication
inappropriée d’informations confidentielles par un employé ou un mandataire de
l’organisation antidopage ».
Il est clair que, du point de vue
de cet article 14.1.5, la règle de confidentialité n’est opposable qu’à la CNAD, à ses activités, à ce
qui se passe au sein de ses locaux et dans son groupe de collaborateurs.
La CNAD n’est en aucune façon
engagée par les dérèglements, les transgressions pouvant survenir
ultérieurement ou en dehors de sa sphère d’intervention, de son périmètre
d’activités et de responsabilités directes.
En toute légalité, la CNAD (comme
toutes les agences nationales de lutte antidopage de par le monde) ne voit pas
au-delà de ses obligations et se comporte en Ponce Pilate se lavant les mains des errements, des actes et
déclarations des autres.
Toutefois, si elle n’est pas
responsable des fuites provenant des autres institutions sportives, la CNAD est
cependant mise dans l’obligation de s’organiser, de se donner les moyens
procéduraux pour parer aux « fuites » conduisant
à ces rumeurs dont nous avons tant parlé et qui fleurissent en quantité
quasiment industrielle. Des rumeurs qui, en fin de compte, ternissent sa
respectabilité et non celle des fédérations et autres instances sportives non
assujetties à ces règles.
Un examen des dispositions dont
elle se serait dotée devrait éclairer les modalités prises pour une application par les autres acteurs
(fédérations, ministère de la jeunesse, comité olympique).
Donc, depuis le 6 décembre,
Samira Messad est une athlète dopée et sanctionnée. Comme à toutes les autres parties, le code national lui accorde
la possibilité de déposer un pourvoi devant la commission d’appel de la CNAD qui est le premier recours possible
(en vertu de l’article 13.2.2) pour un athlète de niveau national.
A l’annonce de la sanction de 12 mois de suspension, Samira Messad,
abattue par une éventualité qu’elle n’avait pas considéré à sa juste importance,
a d’abord tempêté, rué dans les brancards, puis fait des pieds et des mains
pour comprendre et ensuite trouver la possibilité de faire effacer la sanction.
Une pratique faisant partie des mœurs algériennes. Nous savons que ceux auprès
de qui elle s’est informée, qu’elle a contacté l’ont dissuadé de faire appel à
la décision.
Amar Bouras, le président de la fédération, a été un de ceux vers
lequel elle a été orientée. Pour qu’il lui accorde un éventuel pardon prenant
la forme d’un étouffement, une non-application de la sanction prononcée. Le
père de Zahra Bouras s’est voilé dans les oripeaux de président respectueux de
la réglementation.
Il lui fit connaitre sa position de père outragé par la même infamie
infligée à sa fille Zahra. Il lui indiqua qu’il avait été dans l’incapacité,
quelques deux années plutôt, de faire changer la décision de suspension de deux
ans prononcée. Samira Messad fut éconduite. Sans ménagement comme le montre les
commentaires de Bouras sur les réseaux sociaux!
Samira Messad retiendra de ce refus que si la fille du président a été
suspendue pendant deux années, elle aurait continué à bénéficier des avantages
liés au statut d’athlètes d’élite. Zahra Bouras détenait le titre de championne
d’Afrique du 800, prétendait au doublé et à battre le record national de
l’icône du demi-fond féminin algérien, Hassiba Boulmerka.
Larbi Bouraâda profita aussi des largesses fédérales. Cet athlète, spécialiste
du décathlon, était entraîné par Ahmed Mahour Bacha, l’ami et compagnon de
route du président Bouras. Cet entraîneur fut celui de Zahra Bouras avant que
n’intervienne une séparation suivie du passage de la spécialiste de 400-800
sous la coupe de son père. Quelques mois
avant le contrôle positif des deux champions.
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