samedi 17 mars 2018

Ali Saidi Sief (12), En finale des Jeux Olympiques


Nous dirons que, dans l’historiographie du 1 500 m australien, Abdi Youcef rejoignit le légendaire Herbert Elliot, champion olympique de la distance aux jeux de Rome (1960).
Il ajouta d’autres lignes à son palmarès international. Parmi celles-ci, en  2010, huit ans plus tard, on retrouve une place de finaliste (6ème en 8.33.20, toujours au 3 000 m steeple) aux Jeux du Commonwealth de New Delhi.
Entre temps, en 2008, il participa également au nec plus ultra des événements sportifs, à la compétition dont rêvent tout éveillés tous les athlètes sans exception: les Jeux Olympiques.
Pour lui, ce furent les Jeux de Pékin. Il fut donc présent, avec une satisfaction certaine, deux olympiades après les Jeux auxquels participèrent ses pairs, les athlètes qui furent présents et médaillés aux Jeux de Sidney 2000. Pour en revenir à Abdi, souvenons-nous seulement qu’aux championnats du monde juniors de Sidney (1996), quatorze ans auparavant, il avait devancé les deux athlètes dont il est  question: Saïdi-Sief et Ngeny.
Ces Jeux du début du 3ème millénaire avaient été organisés sur le sol de sa nouvelle patrie. Il en fut écarté par les circonstances. Remarquons que sa nouvelle allégeance ne fut pas motivée par une sélection pour ces jeux comme on serait tenté de le croire au vu des pratiques qui ont court, depuis quelques années, au sein des pétromonarchies, en Turquie et d’autres nations occidentales.
Devant le succès de cette démarche, même les Etats-Unis y ont eu recours pour former l’équivalent de la Légion Etrangère française en recrutant des Kenyans. On observera que ces pratiques sont aussi collatéralement impactées par le fléau du dopage.
A ces Jeux de Pékin, il disputa la finale du 3 000m  steeple et se classa à la 6ème place avec un chrono de 8.16.36 (8.17.97 au premier tour) que peu d’Algériens, disposant des meilleures conditions qu’ait pu offrir le système, sans être confrontés aux embuches de toutes genres liées à l’expatriation que sont la perte/recherche de repères spatiaux, linguistiques et culturels, ont été en mesure de réaliser.
Cette place de finaliste fut bien évidemment pour Abdi Youcef l’apothéose d’une carrière sportive manquant de linéarité. La consécration tant espérée mais pas la fin d’un parcours qui dura jusqu’en…. 2016.
Nous devons imaginer que cette place de finaliste des Jeux Olympiques a dû avoir une saveur intérieure particulière. On raconte dans les chaumières facebookiennes qu’Abdi Youcef ne s’était pas coupé totalement de ses concitoyens d’antan. Il recherchait, lors de toutes les compétitions internationales auxquelles il participait, la présence des athlètes algériens, partageant sans doute avec eux  le récit ritualisé de leurs mésaventures et autres tracas avec les structures gestionnaires. A Pékin, Rabia Makhloufi, le représentant à ces Jeux de sa patrie d’origine, fut éliminé lors des séries (8ème  en 8.29.74).
Lorsque en 2016, Abdi fêta son 38ème anniversaire, il pouvait être alors considéré, sans exagération aucune, comme le dernier des Mohicans, le dernier  des internationaux algériens de sa génération encore en activité, à un niveau appréciable (8.33 en 2015) sur sa distance fétiche.
Observons par ailleurs que, contrairement à la majorité des coureurs de demi-fond, il n’est pas « monté », n’a pas fait carrière sur les distances plus longues et il ne s’est pas tourné vers les courses sur route. Même si, son parcours montre qu’il s’est aligné au départ de quelques-unes d’entre elles.
Nous devons reconnaitre que le jeune coureur considéré comme « grillé » par les experts du stade annéexe ne le fut pas autant qu’on l’avait prédit du côté du stade du 5 juillet.

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