jeudi 24 mars 2016

Jeunes talents (7), La guerre des réseaux sociaux

C
ertaines formes d’écrits journalistiques (commentaires et chroniques) confinent à la littérature. Comme les romans, les nouvelles, les essais, ils donnent du sens, un sens aux faits qui y sont relatés. Ils côtoient à tous instants la réalité, rapprochent des faits qui semblent ne pas être liés et construisent un scénario présentant un semblant de cohérence.
Un « film », diront certains, qui ne reflèterait pas la réalité, Leur Vérité. Comme si dans l’activité humaine, il n’y avait qu’une seule Vérité, celle prônait par celui qui détient momentanément la parole. Comme si l’Autre (l’auditeur ou le lecteur) ne pouvait pas se construire un Monde à partir des mêmes faits ou d’autres qui ne seraient pas à la disposition du locuteur. Comme si cet Autre ne pouvait pas participer à la construction du sens.
L’auteur et les lecteurs appartiennent à des univers dissemblables, quelque fois des « univers parallèles » comme dans la science-fiction. Des univers qui se rencontrent presque jamais car élaborés, construits au fil de la vie par des capacités intellectuelles, des connaissances acquises, un ou des modes de vie, un système de pensée (idéologie), une culture, des complexes, un rapport à la société, etc. qui font que chaque être humain est différent de son voisin, de son frère de sang.
Le produit du discours linguistique, de l’énonciation, acte individuel de production langagière par l’émetteur (l’auteur) est décrypté par une autre énonciation, celle de l’auditeur, du lecteur. Les deux énonciations n’étant pas superposables, cela donne lieu à la critique littéraire, aux polémiques et généralement aux débats pouvant selon les situations, les contextes être constructifs ou pas.
Beaucoup de ces débats sont orientés par des obsessions, des fixations maladives qui font que le monde est perçu à travers un seul et unique prisme. Celui qui vampirise l’esprit du locuteur ou du prétendu lecteur, car quelquefois, surtout sur les réseaux sociaux, certains, incapables d’apparaitre sous leur véritable visage, s’approprient l’identité d’un autre, créent un compte avec l’identité d’un autre pour lui porter préjudice en polluant le réseau d’ « amis » par des partages et commentaires insensés pour des personnes raisonnable. Comme si les autres lecteurs, membres du réseau, ne pouvaient pas reconnaitre un faux, les manigances éculées et le machiavélisme.
L’athlétisme algérien est infesté par ce triste fléau. Il semblerait que ceux que d’aucuns considèrent comme des leaders d’opinion, car, toujours visibles en n’importe quelle circonstance, se soient mis à jouer à ces jeux malsains. Soit pour conserver une sinécure, une place dans les instances nationales, soit pour y accéder. Sauf que l’un des deux protagonistes de cette pollution, sur ce que nous en connaissons, n’a pas les compétences techniques.
Nous avons eu affaire à ce genre de triste sire en la personne d’un triple champion de France du 400 mètres haies ayant vu, avec ses coéquipiers du relais 4x400 mètres français, les talons du relais algérien aux jeux méditerranéens de Bari. Son style nous est connu, certaines de ses idées également (il considère fermement que Hassiba Boulmerka était dopée et voudrait à n’importe quel prix en avoir la confirmation) nous tient ces jours-ci, un discours prenant la défense d’Adem Djamaa (qui n’a pas besoin d’être défendu par un tel olibrius  pour des « accusations » qui n’existent que dans l’esprit malvenu de certains en incapacité de comprendre ce qui ne correspond pas à leurs croyances ou certitudes et ne pas voir au-delà du bout de leur nez).

Un commentaire très « Radio Sato » qui, croyant apporter des informations complémentaires, ne savent pas distinguer un Collège US d’une University. L’erreur étant humaine, nous attendrons de personnes sérieuses (Lotfi Khaida et Abdenour Belkheir qui fut son entraîneur en sont) d’apporter les précisions qu’ils jugeront utiles pour éclairer les lecteurs à ce sujet. Par ailleurs, une rectification, une précision ne modifiera pas le fait (sans doute le plus important de notre énonciation) que les deux athlètes ont percé aux Etats Unis. Ce n’est qu’après que Abderrahmane Morceli, Ammar Brahmia, le MCA, les autorités sportives et les pouvoirs publics sont intervenus pour accompagner le champion.

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