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lors que les pouvoirs publics, sans doutes incités par la diminution
des ressources financières aggravée par une politique débridée de recherche de paix
sociale, se sont engagés (enfin et après
deux crises pétrolières) dans la voie du désengagement de la prise en charge et
de la caution quasiment aveugle accordée aux délires des dirigeants sportifs
dont les extravagances les plus osées sont à mettre sur le compte des responsables
du football, une discipline sportive érigée en modèle de la dilapidation des
deniers publics et de l’assistanat.
Alors que des centaines de milliards sont engloutis dans la
réalisation (inachevée) de stades de football qui pourrait presque faire pâlir
de jalousie (sur les plans) certains des
stades abritant les rencontres du championnat d’Europe des Nations et
que des joueurs (mal ou insuffisamment formés) perçoivent des salaires fabuleux
faisant briller les yeux des binationaux évoluant dans les championnats de 2ème
et 3ème divisions françaises, les meilleurs représentants du sport
national (hormis les médaillés des championnats du monde et des jeux
olympiques), ceux exerçant leurs talents dans les autres disciplines sportives
appréhendent des lendemains incertains.
Les associations sportives dans lesquelles ils sont licenciés
survivent avec les miettes qui leurs
sont distribuées. Bien sur certaines voix se font entendre pour dire que le
cumul de ces subventions octroyées aux « sports mineurs »,
ceux qui ne s’inscrivent pas dans la vision césarienne du pain et des jeux, des
jeux du cirque qui engourdissent les esprits et transportent vers les paradis
artificiels, est supérieur à celui du sport-roi. Bien évidemment, on oublie de
mettre en avant le ratio de rentabilité (dépenses/résultats) qui n’est pas à
l’avantage de la discipline que l’on croit.
Dans la relation de crispation actuelle, les dirigeants rétifs à
l’application des nouvelles règles démontrent qu’ils se comportent comme les
dirigeants du football, comme des assistés, comme des incapables de s’élever à
la hauteur des ambitions qui sont les leurs. Pourtant, leur relative réussite
sociale est le témoin de leurs aptitudes à réussir en dehors de la sphère
sportive, à surmonter les difficultés à intégrer la vie active.
Ils sont en fait victimes de l’endoctrinement idéologique auquel ils
ont été soumis par ce que Gramsci appelait l’appareil idéologique de l’Etat et
ayant fait d’eux des sujets attendant l’aumône étatique en ne s’étant pas intéressés
aux opportunités, pourtant inscrites (depuis toujours et sans interruption) dans
la loi.
Notons également que la majorité d’entre eux (excepté ceux qui ont
fait carrière dans le monde du sport, le plus souvent sur le terrain avec des
glissements vers les tâches technico-administratives) sont des bénévoles venus
à ces fonctions managériales par la passion née de la pratique antérieure de la
discipline ou dans la perspective de l’accompagnement de leur progéniture.
Nous pouvons considérer qu’il s’agit d’une activité accessoire à
laquelle ces dirigeants se consacrent en dehors de leurs activités professionnelles
habituelles et de leurs horaires de travail. Des contraintes qui rendent
difficile la quête de ressources financières, en particulier ce que le décret
exécutif 15.74 définit comme « les revenus des opérations de
publicité, parrainage, sponsoring » de l’association sportive et « les
contributions des entreprises et organismes publics et privés ».
Il semblerait que cette possibilité ne soit envisageable avec des chances de
succès que dans les agglomérations de petite et moyenne taille où la proximité
et le sentiment d’appartenance à une même communauté sont forts et
mobilisateurs. Une explication à vérifier cependant avec les conditions de
l’émergence de clubs de bon niveau à Tadjenanet, Ain Touta, Ifri-Ouzellaguen,
Blida, Mila, etc. qui répondraient à ces critères.
Dans la liste des revenus d’une association, certains sont «à écarter
sans voir », comme dirait un joueur de belote. Il s’agit des « revenus
de biens propres ou concédés » (à comprendre sans doute comme
étant le produit de la location de biens dont l’association est sensée être propriétaire
ou dont elle a la jouissance, deux perspectives difficiles à envisager) et
« les emprunts » (auprès des établissements financiers)
impossible à obtenir en l’absence de garanties.
Il ne reste donc comme sources de financement que « les
cotisations des membres, adhérents et supporters », « les
dons et legs » et « les abonnements des membres,
adhérents et supporters », « la quote-part des produits
nets des manifestations et compétitions sportives » (billetterie)
à (ré) introduire dans l’esprit des sociétaires et des spectateurs. En fait, le
seul moyen de véritablement renflouer le compte de l’association est de mettre
en place celui qui consisterait à faire payer par le club recruteur l’effort de
formation de sportifs fourni par les clubs formateurs.
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