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e football en voie de professionnalisation puis professionnel, tel
qu’il est perçu depuis une vingtaine d’années par beaucoup d’opérateurs
économiques nationaux qui ont l’investi, est - à de rares exceptions près - la
chasse gardée d’hommes d’affaires en quête de l’exposition médiatique qu’offre
sans retenue une presse sportive avide de sensationnel. Ni sponsors ni mécènes,
ils sont pour beaucoup sur la ligne de départ d’une course aux marchés et
contrats publics et autres avantages. Faire partie du Conseil d’Administration
d’une SSPA ouvre des portes qui autrement resteraient closes ou à peine
entre-ouvertes. Sans compter cette notoriété qui a conduit certains d’entre eux
à des fonctions électives dans les assemblées populaires. La « presse
people foot », dont il faut reconnaitre qu’elle est totalement
dépourvue d’états d’âme, pendant les périodes de crise financière
périodiquement rencontrées par les emblématiques clubs locaux, a mis en avant
les pressions exercées par les représentants locaux de l’Etat sur les hommes
d’affaires actionnaires des SSPA et de leurs pairs industriels bénéficiaires
d’avantages étatiques pour partager les dettes accumulées et renflouer les
caisses. L’histoire toute récente du professionnalisme montre que le football
professionnel à l’algérienne tel qu’il se décline actuellement est à la convergence
de la politique locale et des affaires dont quelques -unes semblent avoir pris
naissance dans la sphère informelle.
Les « mutins » du mouvement sportifs, ces
dirigeants et athlètes des « sports co » prétendant boycotter
les rencontres de leurs championnats respectifs n’auront sans doute pas gain de
cause auprès des pouvoirs publics. Ils ont trouvé pourtant des alliés de
première importance avec l’athlétisme, la boxe et le judo. Des disciplines
sportives dont le palmarès continental, régional, mondial et olympique rend
insignifiant celui du football. Force
restera de toute évidence à la réglementation ! Le long processus de
résolution du « conflit » se poursuivra indéfiniment
jusque, la lassitude aidant, les
représentants des sports collectifs et individuels ne reviennent plus à la
table des négociations.
Les arguments des négociateurs du mouvement sportif ne seront guère
entendus par ceux qui furent peut être, à un moment donné, leurs pairs (ou
leurs condisciples) partageant les mêmes soucis et les mêmes rèves. Le passage
dans le rang des pouvoirs publics change les hommes et la perception que l’on a
de l’univers sportif. La passion d’hier et d’avant-hier pèse peu devant les
principes juridiques que les dirigeants de clubs ne peuvent discuter. Le
conditionnement idéologique fait incontestablement son œuvre. L’éducation reçue
successivement à l’école et à l’université, l’ambiance des salles de sports
sont à l’opposé de celles des stades de football et de ces tribunes et gradins
dont les occupants sont issus de l’ «école de la rue »
sublimée par les comportements individuels et collectifs façonnés dans les
arcanes de la sphère économique informelle, un milieu où la débrouillardise
prend le pas sur toute autre considération et qui est, comme le montre les
opérations d’éradication du commerce informel engagées ces dernières années, un
chancre impossible à extirper.
Sans compter que cette manifestation de dépit n’a aucun impact
populaire. Les passionnés sont certainement nombreux mais les supporters et les
hooligans qui accompagnent si massivement le football sont bien rares. La
pression populaire qui habituellement incite les pouvoirs publics à amender ses
positions lorsque la rue footballistique et ses supplétifs gronde est nulle.
La solution existe pourtant. Il s’agit pour les sports collectifs de
s’engager résolument dans la voie du professionnalisme et que les associations
les plus représentatives se constituent en SSPA. Cependant l’aventure risque
d’être rebutante. Le football et ses folies des grandeurs, sa mégalomanie, ses
projets irréalistes est passé par là détruisant sur son passage les nobles
idéaux de morale, de respect des règles que les disciplines mineures
véhiculent. Sans compter la crédibilité qui aurait pu être accordée à ces dirigeants et
sportifs (perdue et difficile à
reconstruire) si leurs disciplines avaient été la locomotive de l’aventure
professionnelle
Le songe est réalisable…..loin de la capitale qui depuis
l’indépendance s’est accaparée de ses sports, leur a donné ses plus beaux
fleurons et leurs lettres de noblesse et….. ne peut plus subvenir à leurs
besoins.
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