mercredi 28 septembre 2016

Polémiques (21), Pathologie de la compétence

Les mythes de l’athlétisme algérien (nous restreignons sciemment notre réflexion à seulement ceux qui sont impliqués dans la polémique actuelle) consacrent trois entraîneurs : Ahmed Mahour Bacha, Amar Bouras, représentatifs de la politique fédérale telle que définie par Saïd Lounnas, d’une part et Amar Brahmia dont nous dirons qu’il fut à la tête de file, le leader d’un groupe d’entraîneurs constituant l’ossature du Mouloudia, d’autre part. Tous les autres entraîneurs (sans exception y compris ceux qui participent à leurs réussites médiatiques) sont relégués dans leurs ombres. Amar Brahmia, sous le couvert du groupe d’athlètes du Mouloudia qu’il a managé, n’a pas permis (il faut malheureusement le constater) la pleine reconnaissance sociale des techniciens du club.
Le premier, et certainement le plus connu, à avoir subi ce sort (désagréable et à la limite désobligeant) a été Abderrahmane Morceli dont le rôle auprès de son champion de frère (Noureddine) n’est pas réellement explicité. C’est ici la confusion des statuts et des affectations qui est (en partie, du moins pour ce cas) la cause de l’amnésie. Abderrahmane étant perçu sous les couleurs de l’ASSN alors que Noureddine (à partir de 1990-1991) et Brahmia étaient au MPA. Mais, les trois se retrouvaient dans le « groupe Brahmia », une association d’intérêts sans statut juridique défini.
Ahmed Mahour Bacha (qui a le chic d’appuyer là où ça peut faire mal) a rappelé dernièrement le souci protocolaire occasionné en 1991 lors de la remise des récompenses octroyées par l’Etat aux entraîneurs des athlètes médaillés (et finalistes) des championnats du monde de Tokyo : Bouras (Boulmerka et Brahmi), Mahour Bacha (Azzizi). Quant à l’entraîneur de Morceli, il aurait fallu choisir entre Brahmia, Abderrahmane Morceli ou Ted Banks, l’entraîneur de Noureddine au Riverside Collège. Au-delà de l’éthique (remettre à qui de droit ce à quoi il a droit) ne cherchons pas trop (comme on dit dans les milieux populaires et dans la langue qui y a cours) d’où venait "la piqure" qui mit en ébullition le ministère de la jeunesse et des sports.
Le "groupe fédéral ", n’est pas exempt de cette pathologie. Beaucoup de choses se racontent, à l’heure où le soleil s’estompe, sur le véritable niveau de compétence de Bouras qui n’aurait été qu’un entraîneur de paille. Comme nous le disions, ces cancans sont tenus sans doute pour entretenir la confusion qui est une spécialité avérée du milieu de l’athlétisme algérien.
Mahour Bacha n’est pas épargné. Il faut dire qu’avec sa manie (partagée par ses amis Facebook) d’être prolifique sur les réseaux sociaux, il donne (pour qui voudrait lui nuire) les bâtons pour le battre. Le cas Mohamed Hocine, encore frais dans les mémoires puisque datant des jeux olympiques de Rio, est sans doute présentement le plus significatif. Celui-ci fut d’abord l’entraîneur qui remplaça (dans des circonstances qui nous sont inconnues mais dont on serine qu’elles furent rocambolesques) Aït Amar (l’entraîneur qui mena la triple-sauteuse Baya Rahouli des petites catégories au niveau mondial) pour obtenir le statut d’entraîneur spécialiste des sauts et le label (attribué par la « cour du bureau fédéral ») d’expert.
Il est devenu par la suite, plus particulièrement ces dernières années, un entraîneur au profil difficilement cernable en évoluant (selon les situations médiatiques, les interlocuteurs et les intérêts des uns et des autres) entre les fonctions d’entraîneur de Larbi Bourraâda, entraîneur-adjoint ou assistant de l’entraîneur de Bourraâda et, cerise sur le gâteau, manager au sein de la fédération.
Cette fonction interchangeable à souhait et à volonté a été mise à profit, à de multiples reprises, depuis le début de l’année 2016.  La page Facebook officielle de la FAA s’est quelque fois mise de la partie pour souffler sur les braises et/ou entretenir la flamme qui détruit la discipline. A se demander si ce n’est pas l’indice d’une politique de la terre brûlée, une sorte d’ « après nous le Déluge », d’impossible retour à la situation ante.

Le "groupe fédéral" et le "groupe Mouloudia" ont aujourd’hui en commun une caractéristique commune, celle d’être formés de « diplômés » dont les anciens athlètes du club passés par les filières ITS et ISTS dans le cadre de l’insertion (conversion) professionnelle. Il n’empêche que lorsque les "bulles" fédérale et mouloudéenne se sont constituées, chacune repliée sur elle-même, le corps des entraîneurs du Mouloudia était hétéroclite mais doté d’un avantage appréciable, celui du développement personnel des techniciens par l’entremise d’un compagnonnage non formalisé, l’acquisition du savoir-faire par la présence des anciens et l’esprit club très vivace.

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