Sans que ce soit notre intention
première, nous avons noirci le portrait d’Ahmed Mahour Bacha. Comme nous
l’avons déjà écrit ici même, il y a chez le personnage des aspects positifs sur
lesquels nous reviendrons plus tard. Nous devons maintenant dire, à la fois pour compléter le « portrait »
que nous en avons tracé au fil des chroniques et également pour anticiper celui
que nous consacrerons à Amar Brahmia, que ces deux agitateurs de l’athlétisme
algérien ont en commun une qualité inestimable (même lorsque - ou surtout -
l’on ne partage pas leurs points de vue) d’avoir des positions, des attitudes
nettement affirmées, la capacité peu courante dans le milieu d’assumer
totalement leurs déclarations, leurs agissements, leurs actes.
Amar Bouras appartient à la
catégorie des roublards, de ceux qui agissent sous le couvert de la dissimulation,
incitant les autres à agir à sa places.
Dix-huit (18) mois après l’interview de
Constantine, il nous apprendra qu’il était un maître en matière de duplicité.
Ce sera à l’occasion d’un entrefilet que nous avons consacré à Hassiba.
Situons le contexte. Le journal
« El Hadef » venait de lancer son second titre.
Aux côtés du titre éponyme, hyperconnu qui devient « El Hadef
Actualités », nait un second titre « El Hadef
Week-end ». Le premier (distribué à Alger le samedi) offre à
ses lecteurs les résultats du week-end sportif. Le second (distribution le
mardi) présente la prochaine journée de compétition. La présentation (le format
du journal) est différente. Le premier conserve le format « tabloïd »
(qui est celui des journaux actuellement en vente sur les étals) alors le
second est de « grand format » ressuscité, (deux fois
plus grand que le tabloïd).
« El Hadef Week-end »
inaugure aussi la presse publiant des photos en couleurs (quadrichromie). Une
innovation importante permise par l’acquisition par le groupe de presse An Nasr
de rotatives de nouvelle génération. Nous sommes en 1990.
Ces deux nouveautés permirent
l’augmentation du nombre de pages consacrées à l’ « omnisports »
(toutes les disciplines sportives à l’exception du football qui occupait le
reste des pages) qui passèrent de deux (2) à l’équivalent de quatre (4) – en fait deux
pages grand format – équitablement réparties entre les « sports
individuels » et les « sports collectifs ».
A la fin de la saison 1990, nous
apprenons parmi une source implantée dans le milieu (qui ne nous avait jamais
fait défaut) que Hassiba s’apprêtait à signer une licence au Mouloudia d’Alger.
Une information qui fut confirmée par nos collègues du bureau d’Alger (notez
que les journaux de l’époque avaient leurs sièges et leurs rédactions centrales
à Alger et leurs bureaux à Constantine et que pour « El
Hadef » c’était le contraire).
Le MPA (Sonatrach ?
Djouad ? Brahmia ? Nous ne saurons le dire avec certitude) souhaitait
regrouper dans son effectif les meilleurs coureurs de demi-fond de l’époque,
plus exactement les deux valeurs montantes : Noureddine Morceli et Hassiba
Boulmerka.
L’information ayant été confirmée
par un confrère (celui couvrant l’activité football) n’ayant pas d’accointance
avec l’athlétisme, nous la publiâmes en
prenant une précaution supplémentaire celle de l’emploi du mode conditionnel qui
permet à la fois à l’auteur du texte de prendre ses distances lorsque
l’information n’est pas confirmée ou lorsqu’il réside un certain degré
d’incertitude dans sa réalisation. C’était le cas puisque Hassiba n’avait pas
signé (et ne signera pas) de licence avec le Mouloudia. Pas de réaction
officielle quant à cette brève.
Nous ne savions pas que, lorsque
viendra le temps de Facebook, son surnom sera « Le Cobra », ce
reptile de l’Asie du Sud-Est qui attend immobile sa proie, l’attaque et
immédiatement revient à sa position initiale.
Cet aspect de la personnalité de
Bouras nous le constaterons à Barcelone lors de la finale du « Grand
Prix IAAF-Mobil » (l’ancêtre de la « Diamond
League ») qui survint quelques jours après que Noureddine et
Hassiba eurent conquis les premiers titres de champion du monde de l’histoire
de l’athlétisme algérien.
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