Pratiquement à la même époque,
dans un commentaire Facebook, un autre sobriquet a été attribué à Amar Bouras :
« président-docteur». Cette appellation est plus
valorisante. Ce serait donc un « Bouras », une grosse
tête bien pleine, un peu dans le genre des invités de Philippe Bouvard,
l’animateur de l’émission de télévision française, « Les grosses
têtes ». Sauf qu’Amar Bouras, contrairement à une grande majorité
de récipiendaires d’un doctorat (ou d’un PHD) d’Algérie, ne fait pas valoir ce
titre honorifique. Une preuve de modestie, sommes-nous amenés à penser de prime
abord.
Amar Bouras, docteur en sports. Nous en avions
eu écho, il y a déjà quelques mois. Une information que nous avions classée
rapidement. Sans suite. Elle n’apportait rien (si ce n’est qu’elle indiquait la
poursuite d’études postuniversitaires) car l’informateur ne pouvait la
certifiée. Lui aussi s’appuyait sur des « on-dit ».
Cependant, il y aurait lieu de se
pencher sur le mode de recrutement de l’ISTS à l’époque où il a intégré
l’établissement de formation : un niveau de classe de terminale et/ou le
bac et une attestation d’athlète membre des équipes nationales. Une attestation,
délivrée par les ligues et la fédération, dont nous avons évoqué ici même les
conditions douteuses de délivrance.
A Constantine, lorsque nous
faisons appel à nos souvenirs et à ceux des personnes qui le connurent, Amar
Bouras n’est pas réputé avoir obtenu le bac ni d’avoir fait partie des équipes
nationales. Ces détails n’ont aujourd’hui que peu d’importance et de plus,
après tant d’années écoulées, la mémoire humaine peut présenter des failles. La
seule certitude que nous puissions avoir est qu’il a suivi l’enseignement
de l’ISTS et détient le diplôme délivré, à la fin de la formation, par
l’établissement (sous tutelle du MJS) censé produire des cadres du sport de
haut niveau (durée de la formation cinq ans).
Dans un autre échange Facebook,
nous avons surpris un qualificatif (« érudit de l’ISTS »)
qui aurait mérité que nous nous arrêtions un instant si ce n’est que nous avons
des doutes sur les compétences linguistiques (en langue française) de son
auteur qui certainement a saisi au vol cette formule employée devant lui ou
traduit un état d’esprit faisant de la formation ISTS une accumulation de
savoirs. Sans compter que l’obtention d’un doctorat en sports est aussi signe
d’érudition.
Nous avons connaissance de cas de
diplômés de l’ISTS dont l’un fait prévaloir cette qualité (le docteur Ali
Hakoumi, entraîneur des frères Amar
(200-400) et Adem Hecini (400-800) au cours de la décennie 90). Un autre, Mounir
Alloui, l’ancien champion d’Afrique junior du 800 et du 1500 (1984) enseigne à
l’université de Batna après avoir enseigné à l’ITS de Constantine. Il en existe
certainement d’autres qui ont choisi la voie académique pour laquelle la
détention de ce titre est primordiale dans la progression professionnelle.
Nous observerons que l’université
algérienne (comme toutes les universités) a pour caractéristique de n’accorder
ses titres universitaires qu’aux étudiants détenteurs du diplôme du
baccalauréat ou d’un titre admis en équivalence. En particulier pour les
diplômes délivrés par les institutions de formation scolaire et universitaire
étrangères.
Selon les informations en notre
possession, Amar Bouras aurait obtenu son doctorat à Cuba, l’île des Caraïbes
où il fit de fréquents séjours, y compris pendant la préparation de Hassiba
Boulmerka. Etonnamment, certains entraîneurs, certains athlètes de ce temps-là,
des personnes connues pour leur maturité, évitant de s’immiscer dans les
discussions stériles et les polémiques, par des anecdotes souvent savoureuses
mais difficiles à accepter et à croire, décrivent un entraîneur souvent humilié,
renvoyé du stade par Hassiba qui poussait ensuite ses sparring-partners à
concocter le programme des séances d’entraînement. Le groupe d’athlètes comportaient heureusement des athlètes diplômés ou
étudiants à l’ISTS ou dans les ITS.
L’approche empruntant à
l’histoire, à la sociolinguistique, à l’ethnologie, à l’anthropologie pour la
compréhension des patronymes, pour ce qui concerne la région de Chleff, a été
un sujet de discussion avec Mohamed Hamouni (entraîneur des débuts de la
carrière sportive de Noureddine Morceli, ancien président de la FAA,
aujourd’hui député) qui a formulé devant nous, en 1992, une explication de la
réussite sportive à travers le processus de nomination et de l’appartenance
sociologique (guerriers, savants, serviteurs) au sein des Mourabitine, vecteurs
d’une réislamisation rigoriste venus des confins du Sahara occidental et Rio de
Oro qui prit la forme de la "maraboutisation" du pays à
l’époque des royaumes berbères.
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