jeudi 30 avril 2015

Meeting d’athlétisme handisport de Constantine, Un rendez-vous dérangeant



Samedi 2 mai, le stade annexe - du complexe sportif Chahid Hamlaoui qui arbore pompeusement une plaque le désignant comme ₺stade d’athlétisme₺ dont il n’a que le nom puisque les athlètes disputent l’espace qui leur est théoriquement consacré à l’impérialisme du football – accueillera une compétition d’athlétisme réservée aux athlètes aux besoins spécifiques. Cette compétition organisée par la ligue handisport de la wilaya de Constantine (avec la collaboration technique de la ligue d’athlétisme de Constantine) est la 4ème  étape d’un circuit de meetings nationaux d’athlétisme mis en place, pour le bonheur des athlètes licenciés, par la fédération algérienne d’handisports.
Après Annaba, Béjaïa, Mascara, Constantine sera donc l’hôte (avant Oran le 23 mai, et Béjaïa à nouveau ou Alger – le lieu n’a pas encore été arrêté – pour l’étape finale qui se déroulera les 4 et 5 juin) d’une série d’épreuves connaissant la participation d’athlètes essentiellement locaux et régionaux mais aussi de ceux appartenant à l’élite nationale. Si pour les premiers, il s’agit de se frotter aux meilleurs pour améliorer leurs niveaux de performance et acquérir l’expérience qui leur fait défaut, pour les seconds, l’objectif est d’évaluer leur degré de préparation et de se placer dans la liste des compétiteurs susceptibles de se rendre aux championnats d’Afrique (en septembre) et aux championnats du monde de Doha (en octobre). Une petite minorité s’attend à mieux encore, améliorer des records du monde ou leurs classements au ₺ranking₺ (classement mondial) établi par l’IPC.
Trois constantinois, athlètes de l’USH Constantine, font partie de cette dernière catégorie. Il s’agit des athlètes (connus depuis des années par le public), Karim Bettina et Nadia Medjmedj - détenteurs de titre mondiaux et paralympiques et de multiples records du monde  - figurant toujours dans le "Top five mondial" et de la jeune valeur montante du lancer de javelot (classe T 33), Asmahan Boudjaadar, dont la performance réalisée au meeting international de Doha (en début mars) à été reconnue par les instances internationales en tant que record du monde. Son objectif est d’ailleurs de renouveler sa performance.
D’Alger, de Béjaïa, d’Annaba et bien d’autres villes du pays, de nombreux athlètes feront le déplacement constantinois. Bien que placé – nous dit-on -  sous l’aile bienveillante du commissariat de « Constantine, capitale 2015 de la culture arabe » (dont le commissaire rehausserait de sa présence la compétition), ils sont confrontés à des questions quasiment insolubles de logistique dont celui de l’hébergement qui est le plus délicat à résoudre compte tenu de leurs besoins et de l’indigence financière dans laquelle ils se meuvent. Les associations handisports ne sont pas les mieux nanties et les structures d’hébergement bon marché  (auberges de jeunesse), selon des conversations téléphoniques surprises entre des dirigeants de l’handisport constantinois et leurs pairs d’autres villes à la recherche d’une aide bienfaitrice, saturées et pas toujours disposées à recevoir ces personnes.
Malgré ces avanies, les visiteurs d’un weekend semblent désireux de marquer sportivement leurs présences par des performances dignes d’intérêt. Cependant, certains d’entre eux éprouvent un sentiment fort de marginalisation né de l’impossibilité décrétée de concourir sur les installations du ₺grand stade₺ et des absences de commodités pour les invités, athlètes, accompagnateurs et dirigeants.


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