Il est de tradition, depuis une trentaine d’années, à Constantine, « la ville aux huit ponts », d’organiser
- à l’occasion des festivités du 16
avril (Youm El Ilm), une course sur route, le « semi-marathon Abdelhamid Benbadis ».
Cette course aura lieu le samedi 25 avril. Sauf que…..l’APC de la
ville, « capitale de l’Est »
devenant pour une année (débutant justement le 16 avril) « capitale 2015 de la culture arabe »,
s’est empêtrée, nous semble-t-il, dans ses pinceaux, pour rester dans le
registre artistique et culturel.
Après avoir annulé le « semi-marathon
entre les ponts » (de création récente) qui aurait du se courir le 13 mars dernier,
elle a décidé de faire disparaitre, du calendrier de la fédération algérienne
d’athlétisme (challenge national des courses sur route) sur lequel il était
inscrit - et bénéficiait à ce titre d’une contribution financière non
négligeable - l’historique « semi
marathon Abdelhamid Benbadis » et de le remplacer, au pied levé, par
le « semi-marathon des ponts de la
ville de Constantine » ressuscité.
Sur ce plan, la décision de la commune de Constantine est aujourd’hui
irrévocable. Les placards publicitaires ont été confectionnés marquant ainsi
l’impossibilité d’un recours en arrière. Au-delà de l’aberration que constitue
la suppression d’une course sur route, considéré par la FAA comme un moyen de
développement de la pratique de la course à pied, dans une ville qui avait la chance de se démarquer des villes de sa
périphérie (El Khroub, Hamma Bouziane, Ouled Rahmoune) ou de sa proximité
(Sétif, Bordj Bou Arreridj, etc.) en organisant deux épreuves de niveaux
différents (l’une de niveau local, « la
course des ponts » et une autre de renommée nationale et
internationale, le « Benbadis »), l’APC s’est désengagée en
privilégiant la course de moindre notoriété. Il est vraisemblable aussi que,
dans le système de pensée des communicants de l’APC et des décideurs, l’apport
idéologique, philosophique et cognitif du penseur musulman constantinois
Abdelhamid Benbadis (en cette année qui voit le statut culturel de la ville
rehaussée par les manifestations qui seront organisées) est moins porteur,
moins parlant - pour les intellectuels, savants, penseurs, artistes qui
séjourneront dans la cité multimillénaire - qu’une « course entre les ponts ».
A cet état de fait pour le moins incongru, s’ajoute une anomalie pour
le moins déplaisante. Le parcours de la course n’est pas encore définitivement
arrêté et, en conséquence, la distance exacte à courir n’est pas définie. Le
tracé qui tient actuellement la corde est celui qui aurait le stade Ramdane
Benabdelmalek pour point de départ et conduirait à la place du 1er
novembre (La Brèche) -où serait tracée la ligne d’arrivée- en passant par la rue Kaddour Boumedous, la
mosquée Emir Abdelkader, le Palais de la Culture Malek Haddad et traverserait les
ponts de l’Indépendance (pont géant, trans-Rummel), et Sidi Rached.
L’organisation d’un semi-marathon, répondant aux cahiers des charges
réglementaires, oblige à ce que la course se déroule sur une distance définie
et mesurée avec exactitude. La distance réglementaire est de 21 kilomètres 095
mètres. Toute course sur route dont la distance déroge ne peut bénéficier de cette
appellation officielle. Ce sera, selon les cas existant partout sur la
planète : « 21 kilomètres
de…. », « 20 kilomètres
de…. », « 10 kilomètres de …. »
ou en toute simplicité « course sur route de … ». De toute évidence,
le pseudo « semi-marathon des ponts de la ville de Constantine »
n’est qu’une simple et petite « course de route entre les ponts de
Constantine ». L’APC devra donc revoir sa copie pour que la course qu’elle
organise mérite le label qu’elle s’est pompeusement attribuée.
Par ailleurs, nous avons appris qu’à moins de 10 jours du départ de la
course le barème des primes n’avait pas encore était élaboré. Selon des
indiscrétions, le montant global réservé à ce volet de l’organisation
atteindrait 400 000 dinars à distribuer dans les catégories qui auront été
retenues part les organisateurs. Un beau pactole pour les athlètes de l’élite
nationale qui seront grassement rémunérés pour une bonne séance d’entrainement
à « seuil » ou à « seuil + ».
Il y a lieu de s’interroger sur l’attitude des experts (cadres de la
direction des sports et de la ligue d’athlétisme) qui n’ont pas relevé ces
aberrations logiquement hors de portée des politiciens locaux.
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