Le match de la sixième journée du championnat national de Ligue 1 qui
s’est disputé au stade de Tadjenanet a été entièrement en phase avec le
football national d’aujourd’hui. Une rencontre entre un nouveau promu (le
DRB Tadjenanet), représentant du ₺professionnalisme
à l’algérienne₺ s’appuyant
sur un système économique bien loin de répondre à l’orthodoxie enseignée sur
les bancs de l’université et en droite line dans le prolongement de ces
spécificités qui font partie du ₺naturel
algérien₺, et un club
(la JSK), représentatif de cette légitimité historique, véhiculé dans les
différentes strates de la société, qu’incarne « Moh » Cherif Hannachi
et certains de ses pairs. Une rencontre entre un nouveau venu dans la planète
de l’élite du football national face à un symbole de ce même football, paré
d’une multitude de titres y compris continentaux, une référence aussi de ce qui
fut, dans les années 80-90, le ₺professionnalisme
sportif d’Etat₺ perçu
encore aujourd’hui comme constitutif des années d’or du sport algérien et la
panacée des maux d’actuels.
Comme beaucoup de matchs des championnats de Ligue 1 et 2, la
rencontre avait débuté sous les meilleurs auspices, une ambiance festive
associant les deux galeries et s’est achevée avec des échauffourées
heureusement rapidement maitrisée par les forces de l’ordre qui surent mettre à
profit le petit nombre des supporters de la JSK pour en assurer la protection.
La gravité des événements avaient conduit les correspondants de presse
a anticipé, dans le compte rendu de la rencontre, l’annonce des sanctions
sévères qui furent effectivement prononcées par la commission de
discipline : quatre matchs de suspension (dont deux avec sursis) et une
amende. Rien de bien anormal, si ce n’est qu’une lecture de la presse montre
que la sanction fut publiée dans l’actualité du club kabyle. Selon toute vraisemblance, l’information avait
une importance plus accrue à Tizi Ouzou qu’à Tadjenanet.
C’est aussi dans la presse sportive (dont les journalistes penchent, cela
est normal compte tenu de l’expérience et du temps de présence des deux équipes
dans le haut niveau national, sentimentalement plus vers la JSK que vers le
CRBT) que viennent des commentaires d’après-match qui établissent que le
résultat aurait pu être différent si les joueurs de Tizi Ouzou avaient fait
preuve de plus de concentration en fin de match. Comme de bien entendu, lorsque
le résultat ne correspond pas aux attentes, les commentaires s’appuient sur des
explications, à la limite de la stérilité ou qui du moins ne sont pas très
crédibles, faisant la part belle à des justifications plutôt subjectives alors
qu’il en existe d’autres qui sont plus objectives ou du moins mesurables ou
compréhensibles si on se donne la peine d’y penser. Mais, nous le
reconnaissons, cette explication, qui est à la portée de tous, n’est pas
souvent mise en avant. Pourtant, elle devrait l’être !
Il est incontestable que la JSK a souffert en fin de rencontre et que
Tadjenanet aurait pu s’approprier les trois points de la victoire. Beaucoup
d’autres équipes, en déplacement à Tadjenanet, rencontreront ce problème de
concentration. A moins qu’elles ne soient véritablement supérieures (sur le
plan tactique et superbement bien préparées sur le plan physique) au DRB
Tadjenanet.
Le comportement odieux des pseudo-supporters du DRBT n’avaient aucune
raison d’être. Ce n’est pas faire injure à leurs joueurs et à l’entraineur que
d’affirmer péremptoirement que leur équipe est en apprentissage du haut niveau.
Cette équipe nouvellement venue (6 matchs) dans l’élite footballistique
nationale dispose d’un avantage naturel (semblable à l’₺avantage comparatif₺
en économie) qu’un grand nombre d’équipes mieux considérées ne possède pas.
Nous citerons à titre d’exemples des équipes huppées telles que le MCA, l’USMA,
le MOB, le MCO dont la réputation n’est plus à faire. On pourra ajouter à cette
liste, pour compléter cet inventaire, dont la référence en matière de beau jeu
et de formation est reconnue de tous les observateurs, l’USMH, le NAHD, l’ASMO,
le RCA et l’USMB. De notre point de vue, seules les équipes de l’ESS, du CSC,
la JSS sauront tirer leur épingle du jeu. Elles jouissent du même avantage.
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