mercredi 14 octobre 2015

Salaires impayés, Khaled Gourmi n’est pas une bonne poire


 Les salaires impayés sont la principale pomme de discorde entre les joueurs et leurs clubs. Il ne se passe pas un jour sans que cette question ne soit évoquée dans les colonnes de la presse sportive nationale. On sait tous aujourd’hui que les joueurs (surpayés soit dit en passant mais à qui on ne peut reprocher de percevoir des salaires aussi élevés que ceux qui leur sont proposés et consignés dans des contrats de travail négociés avec des dirigeants de clubs conscients, nous semble-t-il, des conséquences que ces salaires auront sur les finances et le fonctionnement  du club) sont près à tout (comme tout autre travailleur, serait-il payé au SMIG)  lorsqu’il s’agit de défendre leur beefsteak, ce salaire qui n’arrive pas à la fin du mois.
Tous les moyens pour faire bouger les dirigeants sont bons. Faire grève, quitter les lieux de stage ou d’entraînement, se présenter au stade en tenue civile et ne pas se mettre en tenue de sport, ne pas se présenter à un match, s’absenter sous des prétextes, aussi spécieux les uns que les autres, aux entraînements et aux matchs, etc.  font partie de l’arsenal dont ils disposent. Un seul n’a pas été employé jusqu’à présent, bien que celui-ci soit tout à fait légal et légitime : déposer une requête collective auprès de la CRL lorsqu’on est encore en activité au sein du club.
Le dépôt d’une plainte auprès de cette commission de résolution des litiges se fait généralement lorsque le joueur n’est plus engagé contractuellement avec le club  ou lorsque le joueur veut se désengager, obtenir à bon compte sa libération avant l’heure, avant que le contrat soit arrivé à son terme.
Khaled Gourmi, anciennement joueur de l’Entente sportive de Sétif et actuellement dans l’effectif du Mouloudia d’Alger a attendu, selon les informations qui nous parviennent, une quinzaine de mois pour faire valoir ses droits sur quatre mois de salaires impayés. C’est ce que les dirigeants qu’ils le veuillent ou pas, qu’ils alertent leurs plumes ou pas, considèrent comme un impair de la part du joueur qui devrait, selon leur point de vue, se laisser plumer comme une alouette. Sans rien dire.
Khaled Gourmi a été, convenons en, plus que patient. Attendre plus d’un an, près d’un milliard de centimes (les correspondants de la presse nationale de Sétif précisent qu’il s’agit de 880 millions de centimes) n’est pas à la portée d’un joueur impétueux. Il faut voir dans cette attente qui n’a que trop duré qu’une forme de respect aux couleurs d’un club qui ne mérite pas le déshonneur qui lui est fait.
Il est évident qu’aucun des responsables de cette Entente n’aurait attendu aussi longtemps un tel magot et qui, aujourd’hui par des journalistes à leur solde,  se présentent en donneur de leçons. Ces honorables dirigeants espéraient-ils que Gourmi efface une ardoise aussi importante ? Peut-on reprocher à un joueur de rejoindre un club qui lui propose mieux et que l’on n’a pas su retenir à la fin de son contrat ? Pourquoi n’ont-ils pas su régler ce passif en proposant et en respectant (ce qui est mieux mais malheureusement impossible pour des responsables en permanence insolvables) un calendrier de paiement qui se serait étalé dans le temps et aurait satisfait les deux parties ? Réclamer ses droits est-ce un acte d’ingratitude ?
Dans le plaidoyer présenté en faveur de l’Entente et de ses dirigeants, des arguments démontrent en fait que l’on prend les supporters pour des naïfs qui s’ils étaient placés dans la même situation que Khaled Gourmi n’auraient pas bondi sur l’opportunité d’augmenter leurs salaires mensuels de 60 millions de centimes.
Le plus risible dans cette affaire est cette surprise feinte des proches de l’ESS, toujours à en croire les échos venus d’Aïn Foura, qui pourtant savaient la réputation du joueur qui aurait été taxé, du temps où il évoluait dans l’équipe, de syndicaliste.  

La CRL en examinant ce dossier, en étudiant les arguments des deux parties, prendra une décision qui ne satisfera personne. L’essentiel est que les dirigeants comprennent qu’il existe une législation à respecter scrupuleusement et que le paiement des salaires à échéance en fait partie.    

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