dimanche 18 octobre 2015

Dopage en athlétisme, Les Marocains en premières lignes


Lorsque l’on évoque l’athlétisme marocain, on ne peut s’empêcher de citer la longue liste des athlètes qui ont fait de ce pays voisin une des grandes nations de l’athlétisme mondial, en particulier dans les courses (masculines et féminines) de demi-fond sur piste (800, 1500, 3 000, 5 000, 10 000 et 3 000 steeple) et les courses sur routes (semi-marathon et marathon). Les athlètes marocains, pendant des années, ont été des rivaux à la hauteur des athlètes de la Corne de l’Afrique (Kenya et Ethiopie).
On ne pourrait incontestablement faire l’impasse sur Nawel El Moutawakel, la première athlète arabe médaillée d’or olympique sur le 400 mètres haies des JO de Los Angeles en 1984, actuellement membre de l’IAAF et du CIO. Si les Moulay Brahim Boutayeb, Nezha Bidouane, Salah Hissou ne sont plus  très connus aujourd’hui, en dehors du cercle des amateurs de la discipline reine des jeux olympiques (malgré un palmarès que revendiqueraient beaucoup d’athlètes de très haut niveau), deux noms ressortent immanquablement : Saïd Aouita et  Hichem El Guerroudj qui ont porté haut les couleurs du royaume et fait vibrer de bonheur les téléspectateurs arabes et de tant d’autres pays. Des athlètes de très haut niveau qui ont fait naitre des vocations et participer à la médiatisation de ce sport.
On pourrait y ajouter Khalid Skah, grand coureur de cross et champion de 10 000 mètres devant l’Eternel, dont l’image malheureusement fut déteinte par une citation devant les autorités sportives mondiales comme pourvoyeur de produits dopants. Selon les dénonciations portées à la connaissance de l’IAAF, de l’agence mondiale anti dopage et de la fédération française d’athlétisme, au début des années 2000 (une dizaine d’athlètes franco-marocains ou leurs proches avait été épinglée par des contrôles anti-dopage), cet ancien grand coureur de cross aurait eu  pour terrain de chasse le centre de préparation en altitude d’Ifrane tant apprécié par les coureurs de demi-fond et de fond d’Europe et d’Algérie aussi bien pour ses bienfaits en oxygène que pour la présence massive de coureurs de qualité ainsi que, cela reste à vérifier, de la disponibilité à profusion de ces produits qui boostent les performances.  
On ne parle guère aujourd’hui des pratiques de dopage des athlètes marocains. La chose semble établie.  En effet, les athlètes de ce  pays fournissent l’un des plus forts contingents d’athlètes suspendus inscrits sur la liste du 25 septembre 2015 publiée par l’IAAF. Cette liste, qui n’est pas celle des athlètes nobélisables (loin sans faut), en recensent 15. Soit une unité de moins que le Kenya (16) que l’on cite chaque fois que l’on aborde la question et qui occupe la troisième place d’un podium où figure la Russie (29) à la première place et (on n’en parle très peu sans doute parce qu’elle ne focalise pas l’attention par le niveau de performance de ses athlètes) l’Inde (26) au second rang. Au contraire bien sur de la Russie et du Kenya qui accaparent les titres et médailles aux championnats du monde et aux Jeux Olympiques
Au royaume de la tricherie et de l’éthique sportive violentée, on retrouve également (dans l’ordre d’un classement des nations non fourni par l’IAAF et que n’avons pas achevé) ex-æquo la Turquie et le Brésil (11 suspensions) suivies de l’Italie (10), la France (8), les USA (6), l’Ukraine, et la Suède (5) ainsi que l’Arabie Saoudite (4).
Cela fait d’ailleurs bien des années que la réputation des athlètes marocains est entachée.  Nous l’avons ici même relevé en nous intéressant au cas de Hind Dehiba-Chahyd qui s’est vue remettre une médaille de bronze après que les trois athlètes qui l’avaient précédé aux championnats du monde en salle d’Istanbul (2012), grande ville d’un pays  qui n’est pas indemne de tous reproches dans le domaine du dopage.
Les coureurs marocains, depuis quelques années, ont formé des cohortes de coureurs et de coureuses disposant d’une bonne formation de base écumant les meetings et les  courses sur route d’Europe (France, Espagne, Italie, Belgique) et même des Etats Unis, prenant quelques fois (si ce n’est souvent) la nationalité des pays où ils se sont installés. Deux franco-marocains figurent sur la liste IAAF.



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