mardi 22 décembre 2015

Coupe d’Algérie, Une des premières leçons à tirer


L
es matches de Coupe seraient, à en croire nos confrères de tous les pays du monde où se pratique le football, des rencontres sportives qui ne répondraient à aucune logique, où les petits rivaliseraient et neutraliseraient même d’autres équipes à la réputation plus flatteuse. Un fait qui a été à l’origine d’une légende footballistique, d’une légende des gradins de stades qui donne la place de héros aux petites équipes, avec un retour vers les contes et les fables, vers Cendrillon et le Petit Poucet. 
Les 32èmes de finale qui se sont disputés le weekend dernier ont permis à de "petites équipes" ou du moins considérées comme telles parce qu’évoluant généralement dans ces "divisions inférieures" qui sont celles dont le statut hiérarchique n’est pas celui des Ligues 1 et 2  de se faire, le temps d’un match, une petite réputation. Quelques unes en ayant tenu tête à des ténors du football professionnel national, au palmarès riche en titres, et d’autres en remportant une victoire inattendue dans un contexte où la valeur est déterminée par la masse salariale et non la qualité technique et la volonté des joueurs.   
A l’issue de ce tour de qualifications qui a vu la présence des clubs de la Ligue 1, 16 clubs amateurs sont encore en lice dont 2 clubs de "Régionales" et 5 des ’"Interrogions", des équipes locales survivant dans le paysage footballistique algérien en puisant leurs effectifs dans le réservoir des joueurs du village ou de la petite ville. Des équipes dont l’existence convulsive s’appuie sur le découverte et la formation des jeunes talents locaux et dont le budget annuel représente à peine le quart du salaire mensuel moyen d’un joueur de Ligue 1.
S’il faut saluer ces équipes dont le parcours en Coupe est tributaire du tirage au sort et de quelques exploits sportifs, nous retiendrons de ces trente-deuxièmes de finale de la Coupe, le résultat de la rencontre entre la "Dream Team" qu’est l’USM Alger et le Paradou AC, une équipe des hauteurs d’Alger qui revient de l’"Enfer des divisions inférieures". Une rencontre entre une formation sportive qui s’appuie sur la puissance financière d’un groupe privé et s’inscrit comme le modèle du projet de professionnalisme algérien que veulent édifier les instances sportives nationales et internationales et une autre en reconstruction sur la base d’un projet sportif ambitieux porté également par le secteur privé.
L’USMA est un exemple de construction de club sportif qui, nous semble-t-il, présente beaucoup de ressemblances avec ce que fut l’Olympique de Marseille des années 90 (alors présidé par Bernard Tapie, l’homme d’affaires français ayant débuté sa carrière professionnelle en tant que chanteur, animateur de spectacles devenu repreneur-redresseur d’entreprises commerciales et industrielles en difficulté avant qu’il ne devienne homme politique  puis acteur de théâtre et patron de presse,) mêlant l’aisance financière et le soutien populaire des quartiers voisins de la Canebière. Un Olympique de Marseille dont le parcours fut parsemé de dérives de tout ordre. Même si sur ce plan-là et jusqu’à aujourd'hui, l’USMA est loin de se confondre avec  cet OM, on ne peut s’empêcher de penser que la surenchère salariale  pourrait bien être à l’origine à l’impair commis par Belaïli en utilisant des produits dopants.
Le PAC n’est pas et n’est plus le petit club de quartier qu’il fut. C’est certainement le club qui ne respecte pas le conformisme ambiant qui fait du tape-à-l’œil le moteur d’un professionnalisme chancelant et perdant. Il est certainement celui qui tente le mieux de s’approprier cette perception de la construction d’une entreprise sportive menée selon les règles du libéralisme économique fondé sur la démarche d’entreprises industrielles et non sur le marketing et la propagande.

Avec son ₺Académie₺ qui a fourni, dit-on, 60% de l’effectif qui a franchi ce tour qualificatif, c’est un autre modèle qui s’est imposé et s’oppose à des clubs mieux nantis et plus dispendieux. L’argent dépensé par les Zetchi ne l’a pas été en pure perte. Le club qui a appartenu à la Ligue 1 revient au premier plan grâce aux efforts des  ₺ouled famila₺, véritables  ₺enfants du club₺, pendant des ₺Minots₺ marseillais qui régénérèrent le club failli des stars ou de l’AJ Auxerre de Guy  Roux qui rivalisa très longtemps avec les plus grands clubs de France et d’Europe avec les joueurs formés dans son centre.  

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