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’est sur un site électronique consacré exclusivement à l’athlétisme (essentiellement
aux courses de demi-fond et de fond et qui fait son cheval de bataille de la
lutte contre le dopage) que nous avons trouvé les premières réactions des
officiels algériens, de ces « responsables algériens » visés
par Philippe Dupont (passant de la fonction d’entraîneur de Makhloufi à celle
d’attaché de presse et d’avocat) dans ce qui n’était au départ qu’une question
de visa. Les précédentes chroniques étaient rédigées et en instance de
publication lorsque nous en avons pris connaissance. Nous n’avons rien changé
puisqu’il n’y avait rien à changer.
On apprend, dès le surlendemain de la parution de l’interview (jeudi
10), que l’entretien accordé à « Liberté » par Philippe Dupont « a provoqué la colère des
autorités sportives locales qui ont bien du mal à contrôler la carrière du
champion olympique du 1500 qui n’a toujours pas rejoint le groupe Dupont pour
conduire sa préparation olympique ».
Comme nous, le site s’interroge sur le statut de Toufik Makhloufi en
se demandant si effectivement il est « le mal aimé », « l’ingérable »,
« l’enfant gâté ». Il observe aussi que le journaliste de
« Liberté » «ne
s’attendait sans doute pas à soulever ainsi une petite tempête diplomatique ».
Le site pour écarter toute équivoque indique plus loin que « les
propos de Philippe Dupont mué en attaché de presse ont déclenché la colère des
autorités sportives et consulaires algériennes ».
Nous rappellerons que, lors de la crise de l’année dernière,
pratiquement à la même époque, le président du comité olympique algérien avait
pris (selon les propos tenus alors par Toufik Makhloufi) la défense du coureur
en bisbille avec les structures du ministère de la jeunesse et des sports au
sujet de l’aide financière qui devait lui être attribuée en prévision des
championnats du monde de Pékin.
Cette fois-ci, contacté par un des journalistes du site électronique, le
président du comité olympique s’élève contre les propos de Philippe Dupont.
Comme cela est souvent le cas, dans ce type de situation, c’est le cacique qui
répond à ce qui semble être une ingérence, une critique des institutions
publiques. Qui n’est en fait qu’une inquiétude formulée à propos d’une
dérisoire question administrative (consulaire) qui en temps normaux n’implique
pas le recours à un tel niveau de décision.
On y apprend aussi que les deux hommes (le président du COA et Taoufik
Makhloufi) « se sont rencontrés il y a cinq jours (Ndlr. comprendre le 7
décembre, donc avant la parution de l’interview) pour tenter d’apaiser une
situation conflictuelle et délétère ». Le site indique que la
rencontre avait un double but, « à la fois pour éteindre la colère d’un
athlète en demande excessive de soutien financier illimité mais aussi et
surtout pour espérer lui remettre le pied à l’étrier ». Nous
relèverons que la question du soutien financier n’a pas été abordée par Dupont
qui s’est limité strictement à la difficulté à obtenir ce visa problématique
qui empêcherait Makhloufi de reprendre les entraînements de haut niveau.
A la lecture de la suite de l’article,
on est amené à comprendre que Makhloufi
mène une vie de pacha qui n’est plus celle d’un athlète à la quête d’un nouveau
titre olympique. On nous dit par exemple qu’il est logé, depuis près deux mois,
dans des conditions inespérées à l’hôtel Sheraton du Club des Pins, haut lieu
de la nomenklatura, et que la facture a été d’abord à la charge de la
fédération algérienne d’athlétisme puis, après épuisement des fonds alloués, du
comité olympique qui a pris le relais. Le site poursuit ironiquement (on le
comprend fort bien) en écrivant « une base d’entraînement VIP pour celui qui
ne s’entraînerait que par de simples footings dans la forêt de Bouchaoui».
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