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our démolir l’interview accordée (publiée jeudi 10 décembre) par
Philippe Dupont au quotidien national « Liberté » qui était
avant tout l’expression de inquiétude ressentie par un entraîneur (français) en
charge de la préparation de Toufik Makhloufi, champion olympique (algérien) du
1 500 mètres, et s’interrogeait sur la difficulté à obtenir un visa, le
président du comité olympique algérien s’est adressé à un site électronique
spécialisé en athlétisme (à la demande des journalistes de ce site) pour
expliquer qu’il s’agissait en fait d’une question de prise en charge financière
qui ne serait pas à la hauteur des attentes exagérées de l’athlète et d’une
justification des dépenses engagées. Une relecture de l’interview et de nos
précédentes chroniques montre qu’il n’en
est rien.
Le journaliste observe que Taoufik Makhloufi « n’a
pas créé le lien affectif » avec le peuple algérien. Le champion
olympique de 2012 ne serait plus portée par la dynamique qu’avait entraîné sa
victoire inattendue (souvenons nous des quiproquos et des interrogations
acerbes, sur fond de soupçons de dopage, qu’avaient suscité son abandon au 800
mètres et sa participation à la finale
du 1 500 mètres). La réaction populaire (qui se fiche éperdument de
l’athlétisme en dehors des victoires) prétendument
négative est expliquée en partie « par le manque de résultats depuis sa
médaille d’or olympique » et par « ses jérémiades permanentes sur
des aspects financiers » qui irriteraient des Algériens « en
souffrance ».
On revient immanquablement aux discours économique et politique qui
ont cours actuellement en Algérie, l’austérité résultant de la diminution de la
rente pétrolière, et à ce leitmotiv qu’est la justification des frais engagés
que l’on brandit lors de la reddition des comptes. Le président du comité olympique
national ne cache pas qu’il (Toufik Makhloufi) «a beaucoup d’avantages, tous les
avantages possibles de la part de l’Etat ».
Ce que les Algériens ne savent pas et que les journalistes algériens
ne connaissent est dévoilé dans la presse française : « le champion olympique cadeauté en biens
immobiliers lors de son sacre londonien, toucherait un salaire de cadre évalué
à 1 000 euros mensuels de la part de la Sonatrach, une rétribution de 1 400
euros mensuelle sur des fonds ministériels de la MJS, un contrat évalué à 120
000 euros annuel avec l’opérateur Mobilis sans oublier un pool de partenaires
privés et ses primes de meeting ». Tout l’argumentaire employé habituellement
pour discréditer un homme politique ou d’un homme d’affaires gênant. Sauf que
là, il s’agit simplement d’un coureur à pied qui, par sa notoriété et ses gains,
rivalise (avec une certaine réussite sportive) avec les millionnaires du
football professionnel à l’algérienne.
Alors qu’il est appuyé avec une certaine insistance sur la désinvolture
avec laquelle le champion gère sa carrière internationale, on se surprend à
lire que le retard dans l’obtention du visa pour la France ne serait qu’une
mauvaise excuse puisque, selon le président du COA « son dossier a été traité dans
les meilleurs délais propres aux demandes formulées par les personnalités».
Ce ne serait donc qu’une tempête dans un verre d’eau. Dupont ce serait fourvoyé
dans un combat qui ne le concerne pas ou aurait été induit en erreur pas son
poulain.
Ce comportement (de l’athlète) aurait pour motivations listées par le
site un manque de sérieux de l’athlète qui occasionnerait un retard (par
rapport à la programmation envoyée par Dupont) dans sa préparation, un manque
de motivation à reprendre le haut niveau ou une réticence à entreprendre un
entraînement intensif qui serait devenu une mode, lors des cycles hivernaux, et
que l’on retrouverait dans les programmes de certains coureurs de demi-fond.
Une affirmation qui confirmerait que Toufik Makhloufi n’en fait qu’à sa tête.
Faisant référence à un correspondant anonyme, affirmant sans aucun détour
que « nous, Algériens, nous sommes habitués aux médailles d’or» alors
que nous sommes en attente du champion qui nous les rapportera et comme si nos
bilans des championnats du monde et des jeux olympiques en regorgeaient, s’écrie
que « Dupont, c’est le bouclier de Makhloufi » et que ce sont
« toujours les mêmes problèmes, les mêmes histoires avec les mêmes
excuses inventées de toutes pièces ». Et cette sentence
définitive : « il prépare sa chute ».
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