vendredi 11 décembre 2015

Recapitalisation du CSC, Des informations tronquées ou manipulées



A
u cours des premiers jours du mois de décembre, l’assemblée générale des actionnaires de la SSPA/CSC a décidé de la recapitalisation de la société commerciale qui gère les affaires du club de la ville aux huit ponts qui fait vibrer le cœur de milliers de Sanafirs, les supporters invétérés des « Verts et Noirs ».
La résolution, telle qu’elle a été annoncée dans la presse, à l’époque où elle a été votée, a permis de constater une multiplication par 2.5 du capital initial de la SSPA qui était de 24 milliards de centimes. Par cette opération, qui doit conduire si elle est bien gérée à un assainissement provisoire (si les réflexes antérieurs persistent) de la situation financière de la société par actions et des dettes enregistrées, le capital social par cette de recapitalisation (augmentation du capital) est porté à 60 milliards de centimes.
L’information, dont la portée est indéniablement de première importance, est - comme c’est le cas lorsqu’elle est diffusée par les milieux médiatiques proches des dirigeants constantinois du club - tronquée, incomplète si ce n’est manipulée. Bien plus, cette même information ne permet pas aux supporters de se projeter dans l’avenir ou de se retrouver dans le présent. Surtout, quand ils doivent  se remémorer certains détails qui ont bruité, il y a quelques semaines ou mois, sur les cachoteries de ces mêmes dirigeants.
Une certitude cependant, cette augmentation du capital n’est pas la suite d’une activité ₺normale₺ qui aurait permis à la société d’engranger, au fil des exercices comptables, des bénéfices et de dégager ce que les comptables nomment les ₺réserves₺. Il est en effet de notoriété publique que l’ensemble des clubs de football professionnels algériens sont déficitaires et que tous sont confrontés à des situations financières difficiles et que les joueurs (principaux salariés) sont dans l’attente de plusieurs mensualités et primes de matchs. On sait également que le montant des dettes augmente régulièrement.
La presse sportive locale donne cependant une information méritant que l’on s’y arrête. En l’état actuel du processus d’augmentation du capital social, la répartition des actions est maintenue en l’état ante donnant 75% des actions à l’actionnaire majoritaire (groupe Tassili) et 25% à un groupe de 6 actionnaires composé de Chenni, Fersado, Haddad, Boulhabib, Boukhezra et Souilah. Par ailleurs, ces actionnaires disposeraient d’un délai d’un mois (à dater de la réunion) pour souscrire aux nouvelles actions créées et en libérer le montant. Passé le délai fixé (échéance le 5 janvier, dernier délai), l’actionnaire principal serait obligé s’en porter acquéreur ce qui aurait pour conséquence de porter sa participation à 99, 99%.
Pour l’instant, nous n’approfondirons pas la réflexion. Nous laissons le soin aux lecteurs de le faire. Et, reviendrons sur le sujet dans le courant de la première quinzaine du mois de janvier, quand le processus de recapitalisation sera entièrement formalisé et authentifié.

L’information journalistique publiée laisse cependant pantois. Le scénario décrit laisse entendre que ce serait quasiment un ultimatum qui aurait été intimé à ces actionnaires minoritaires qui, dans l’hypothèse où ils ne souscriraient pas à la recapitalisation, seraient dans l’obligation de se désister des actions qu’ils détiennent pour que Tassili détienne 99,99% des actions. Nous observerons que la loi (code du commerce) n’oblige pas les actionnaires à souscrire aux nouvelles actions émises ou à se défaire de celles qui sont en leur possession. En restant sur leur position actuelle, les 6 actionnaires en question ne représenteront non pas 0.01% mais 10% du capital social. Ils perdront 15% du cumul des voix (et du pouvoir décisionnel minime, il faut en convenir) qu’ils détenaient et ne seront redevables devant les créanciers de la société qu’à hauteur de leur participation à partir  de l’authentification (devant notaire) du nouveau contrat d’actionnariat. La nouveauté ne réside pas dans la répartition de l’actionnariat que tous, dans le landernau constantinois, attendaient et même appelaient de tous leurs vœux mais dans la dépossession du pouvoir exécutif des caciques sanafiriens.      

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