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u cours des premiers jours du mois de décembre, l’assemblée générale
des actionnaires de la SSPA/CSC a décidé de la recapitalisation de la société
commerciale qui gère les affaires du club de la ville aux huit ponts qui fait
vibrer le cœur de milliers de Sanafirs, les supporters invétérés des « Verts
et Noirs ».
La résolution, telle qu’elle a été annoncée dans la presse, à l’époque
où elle a été votée, a permis de constater une multiplication par 2.5 du
capital initial de la SSPA qui était de 24 milliards de centimes. Par cette
opération, qui doit conduire si elle est bien gérée à un assainissement provisoire
(si les réflexes antérieurs persistent) de la situation financière de la
société par actions et des dettes enregistrées, le capital social par cette de
recapitalisation (augmentation du capital) est porté à 60 milliards de
centimes.
L’information, dont la portée est indéniablement de première importance,
est - comme c’est le cas lorsqu’elle est diffusée par les milieux médiatiques
proches des dirigeants constantinois du club - tronquée, incomplète si ce n’est
manipulée. Bien plus, cette même information ne permet pas aux supporters de se
projeter dans l’avenir ou de se retrouver dans le présent. Surtout, quand ils
doivent se remémorer certains détails
qui ont bruité, il y a quelques semaines ou mois, sur les cachoteries de ces
mêmes dirigeants.
Une certitude cependant, cette augmentation du capital n’est pas la
suite d’une activité ₺normale₺ qui aurait permis à la société
d’engranger, au fil des exercices comptables, des bénéfices et de dégager ce
que les comptables nomment les ₺réserves₺. Il est en effet de
notoriété publique que l’ensemble des clubs de football professionnels
algériens sont déficitaires et que tous sont confrontés à des situations
financières difficiles et que les joueurs (principaux salariés) sont dans
l’attente de plusieurs mensualités et primes de matchs. On sait également que
le montant des dettes augmente régulièrement.
La presse sportive locale
donne cependant une information méritant que l’on s’y arrête. En l’état actuel
du processus d’augmentation du capital social, la répartition des actions est
maintenue en l’état ante donnant 75% des actions à l’actionnaire majoritaire
(groupe Tassili) et 25% à un groupe de 6 actionnaires composé de Chenni,
Fersado, Haddad, Boulhabib, Boukhezra et Souilah. Par ailleurs, ces
actionnaires disposeraient d’un délai d’un mois (à dater de la réunion) pour
souscrire aux nouvelles actions créées et en libérer le montant. Passé le délai
fixé (échéance le 5 janvier, dernier délai), l’actionnaire principal serait
obligé s’en porter acquéreur ce qui aurait pour conséquence de porter sa
participation à 99, 99%.
Pour l’instant, nous
n’approfondirons pas la réflexion. Nous laissons le soin aux lecteurs de le
faire. Et, reviendrons sur le sujet dans le courant de la première quinzaine du
mois de janvier, quand le processus de recapitalisation sera entièrement
formalisé et authentifié.
L’information
journalistique publiée laisse cependant pantois. Le scénario décrit laisse
entendre que ce serait quasiment un ultimatum qui aurait été intimé à ces
actionnaires minoritaires qui, dans l’hypothèse où ils ne souscriraient pas à
la recapitalisation, seraient dans l’obligation de se désister des actions
qu’ils détiennent pour que Tassili détienne 99,99% des actions. Nous
observerons que la loi (code du commerce) n’oblige pas les actionnaires à
souscrire aux nouvelles actions émises ou à se défaire de celles qui sont en
leur possession. En restant sur leur position actuelle, les 6 actionnaires en
question ne représenteront non pas 0.01% mais 10% du capital social. Ils
perdront 15% du cumul des voix (et du pouvoir décisionnel minime, il faut en
convenir) qu’ils détenaient et ne seront redevables devant les créanciers de la
société qu’à hauteur de leur participation à partir de l’authentification (devant notaire) du
nouveau contrat d’actionnariat. La nouveauté ne réside pas dans la répartition
de l’actionnariat que tous, dans le landernau constantinois, attendaient et
même appelaient de tous leurs vœux mais dans la dépossession du pouvoir
exécutif des caciques sanafiriens.
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