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es plus hauts responsables du mouvement sportif international, plus
particulièrement les dirigeants (passés et présents) de la fédération
internationale de football et le président de l’UEFA (union des associations
européennes de football), dont les plus représentatifs son Joseph Blatter et
Michel Platini, sont dans des dispositions peu agréables. En effet, une bonne
vingtaine de dirigeants de la FIFA sont dans le viseur des enquêteurs du FBI et
du département de la justice américaine d’une part et de la justice suisse
d’autre part, pendant que d’autres ont été confrontés à la justice interne de
cette fédération, sa commission de discipline qui examine le comportement des
grands patrons du football mondial. Si les premiers attendent les
développements à venir qui pourraient les amener à la barre des tribunaux à
moins qu’ils n’acceptent de collaborer à la recherche de la justice et de la
vérité en dévoilant les détails de leurs turpitudes et en mettant en cause d’autres
personnes parmi leurs pairs, le comité d’éthique de la FIFA taille à coups de
machette forts opportuns dans la jungle que serait devenue cette institution
internationale footballistique.
Considérée, en raison de ses ramifications occultes, comme une
véritable maffia par ceux qui en connaissent les coulisses et en ont divulgué
(dans des enquêtes journalistiques et des publications livresques),le
fonctionnement, les malversations et autres dérives corruptives, il semblerait,
à première analyse, que c’est une opération « mains propres »
qui a été engagée pour redonner un peu de crédibilité à un organisme non
gouvernemental - aussi riche et surtout beaucoup plus puissant que certains
Etats – qui en serait aujourd’hui dénué.
La « vieille garde » de la FIFA a été décapitée alors que les
membres appelés à assurer la relève sont dans une situation de faiblesse de
plus en plus avérée. L’attribution de Coupes du monde à la Russie et au Qatar (au
détriment des Etats Unis et de la Grande Bretagne) a entraîné, on le perçoit de
plus en plus, une réaction des candidats écartés qui s’apprêtent à prendre
leurs revanches en investissant le CA de la FIFA ou en lui dictant son
orientation. En haussant la voix, au début de l’automne, les sponsors-major ont
montré la voie de la destitution de Blatter et de ses anciens alliés.
Par un curieux hasard, nous assistons à un retournement rocambolesque
de situation, une sorte d’effet boomerang ou une version footballistique de
l’arroseur arrosé. Le comité d’éthique s’en est pris à son créateur, « Sepp »
Blatter, inspiré par un autre « grand seigneur » du sport, un
ancien président du CIO, Juan Antonio Samaranch parti sur la pointe des pieds
du comité international olympique. Une situation ironique pouvant conduire à
dire que les visionnaires de la salubrité sportive rattrapés par des affaires
de gros sous, ont vu leurs réputations égratignées par des comportements qui
prennent des proportions démesurées quand elles sont pratiquées par les grands
de ce monde que sont ces hauts dirigeants du mouvement sportif proches des
milieux des affaires, des dirigeants ayant prétendu suivre les traces (avant de
diverger) du rénovateur des jeux olympiques destinés essentiellement aux
couches sociales disposant de suffisamment de temps pour pratiquer leur hobby
et désireux d’atteindre le slogan mille fois vanté d’un esprit sain dans un
corps sain qui n’a plus aucun effet dans celui des hiérarques appartenant à un
autre temps.
Par ailleurs, les deux bannis de l’univers footballistiques prennent
leurs aises avec la réglementation dont ils ont été les concepteurs ou du moins
les porteurs en un temps où ils avaient pour motivation première l’élimination
de leurs détracteurs les plus sérieux ou du moins retarder le plus possible la
réhabilitation. En envisageant, en ultime recours, de faire appel à la justice
civile – ce que la réglementation de la FIFA et des fédérations nationales interdit
formellement -, Blatter et surtout Platini, qui croit indéniablement posséder encore
un avenir dans cet univers footballistique dont il a fait son aquarium, montrent
qu’ils avaient, le long de leurs
carrières de responsables du foot, tout faux.
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