mardi 1 décembre 2015

L’IAAF secouée par les affaires, Le rôle d’Interpol dans les investigations


D
ans les affaires de corruption, d’extorsions de fonds sur un fond de dopage dans lesquelles sont impliqués directement ou indirectement les plus importants responsables de l’IAAF - dont son président, jusqu’au 20 août dernier, le Sénégalais Lamine Diack (ainsi que son conseiller en markéting et son conseiller juridique qui sont respectivement son fils et son compatriote ainsi que  le médecin français responsable depuis deux décennies du département de la lutte contre le dopage) – et ceux de la fédération russe (ARAF),  puis tout récemment (depuis la fin du premier trimestre de l’année 2015) dans le conflit d’intérêts né de la candidature de l’équipementier sportif américain Nike (25 milliards d’euros de chiffre d’affaire) installé à une centaine de kilomètres d’Eugène qui organisera en 2021 les « Mondiaux d’athlétisme » et Sébastian Coe, ancien premier vice-président de l’institution athlétique élu président à la place de son mentor, le rôle des services d’investigations n’ont pas été mis en valeur.  Contrairement à une croyance fortement répandue et insuffisamment médiatisée, l’acteur principal de ce dévoilement n’est pas l’AMA (agence mondiale de la lutte contre le dopage), ni la commission indépendante mise sur pied par cette agence pour examiner les tenants et aboutissants des accusations portées par des « lanceurs d’alertes », athlètes, entraineurs, agents d’athlètes russes (contrôlés positivement à des produits dopants et, à ce titre, suspendus, à des degrés divers, de toute activité athlétique rémunératrices) contre les dirigeants de leur pays.
Un site français d’informations  électroniques spécialisé en athlétisme et médiatisant toutes les informations relatives  au dopage dont il a fait sa bête noire, dans une récente livraison, fait remarquer qu’Interpol (organisme international chargé de coordonner l’action policière sur toute la planète) aurait une part (directe ou indirecte) dans les  investigations qui ont conduit au résultat que l’on connait présentement sur ces affaires.
Dans l’affaire du « dopage systématisé russe »,  qualifié par certains de « dopage d’Etat », Gunther Younger a été le pilier de la commission indépendante de l’AMA. Les informations que nous avons pu collecter à ce sujet indiquent que ce policier allemand, spécialiste en cybercriminalité ayant exercé ses activités policières dans le land de Bavière, a joué un rôle déterminant dans la suspension de la Fédération d’athlétisme de Russie. Ce que l’on ne savait pas (au moment de l’éclatement de l’affaire russe) c’est que Günter Younger a longtemps assumé la responsabilité de la lutte contre la drogue au sein d’Interpol et que,  dans ce cadre, qu’il avait rencontré l’américain Dick Pound (ancien président de l’AMA) à qui a été confié la présidence de la commission d’investigations) qui s’est tourné vers ce policier allemand pour l’enquête sur le dopage en Russie et la découverte des preuves des dérives.
Ce spécialiste de la drogue, comptant  à son bilan quelques affaires d’infiltration et de démantèlement de gros trafics dans plusieurs pays, se serait immergé totalement dans l’athlétisme russe. Selon ses déclarations à un  journaliste de « The Independent », Il avoue que cet univers lui est apparu différent de celui du crime organisé : « Habituellement, les criminels dissimulent leurs agissements. Là, j’ai entendu des athlètes dire qu’ils s’en moquaient car il n’y aurait aucune conséquence à cette enquête».
La seconde intervention d’Interpol est celle qui concerne la relation entre Sébastian Coe et Nike, brutalement interrompue jeudi dernier dans une tentative de diminuer le tumulte entourant le favoritisme qui a entouré l’attribution des Mondiaux 2021 à Eugène.
L’accusation de favoritisme a été déclenchée par  Björn Eriksson, président de la fédération suédoise d’athlétisme et porteur du projet de candidature de Göteborg Il fut, pendant deux années (1994-1996), le président d’Interpol. La candidature  n’a jamais pu être présentée à l’IAAF. Lamine Diack et le conseil de l’IAAF (dont Sébastian était le premier vice président) désignaient en avril 2015 (anticipant de près de 18 mois le choix qui aurait du être fait en novembre 2016) Eugene comme site d’accueil, sans qu’aucune autre ville ne puisse proposer son projet. Björn Eriksson n’avait pas dissimulé sa déception et son exaspération de voir les règles bafouées.

Quelques mois plus tard, « la rupture chevaleresque » de Sébastian Coe d’avec Nike est une sorte de revanche pour le président de la fédération suédoise. Björn Eriksson  n’y serait pour rien puisque ce serait un email miraculeusement ( ?) obtenu par la BBC qui a révélé le rôle de Coe dans cette désignation. Cela n’empêche qu’aujourd’hui on affirme que Björn Eriksson avait menacé d’investigations Sébastian Coe …

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