mercredi 9 décembre 2015

Renaissance du football, Les trompettes de la renommée retentissent à nouveau



A
vec la dernière qualification de l’équipe nationale U 23 (qui cumule diverses appellations dont celles des « Olympiques » ou des « joueurs locaux ») à ce « carré d’As », ces demi-finales qui pourraient leur permettre d’intégrer le trio des équipes africaines qui disputeront la phase finale des Jeux Olympiques 2016 dont le déroulement au pays de la samba et du carnaval de Rio de Janeiro suscite beaucoup d’intérêt, les laudateurs occasionnels du football national se sont dressés sur leurs ergots pour souffler dans la trompette de la renommée footballistique. Une renommée factice qui vient s’ajouter (en dépit de tous les aléas recensés au cours du dernier demi siècle) à celle plus réelles de deux autres équipes nationales qui elles ne répondent pas aux standards nationaux en vigueur : les « A » composée à majorité de joueurs « importés » et labellisés Algériens  après avoir été formés dans les centres des clubs professionnels étrangers et de quelques joueurs locaux ayant suivi un « perfectionnement » hors des frontières nationales et « les militaires » qui poursuivent une tradition fortement implantée dans les rangs du sport militaire qui, depuis des décennies, présente sans discontinuer, dans toutes les disciplines sportives,  des champions que le sport civil se plait ensuite, sans vergogne, à récupérer.
Nous n’occulterons pas que, depuis deux années, la FAF s’est donnée les moyens de réussir le challenge de la qualification aux Jeux Olympiques inaccessibles depuis les JO de 1980 (Moscou) en regroupant régulièrement les meilleurs joueurs du championnat national en dépit des récriminations des dirigeants et des entraîneurs de clubs (à la fois incapables de former de bons joueurs, de les conserver ou de tirer profit financièrement de leurs talents) se retrouvant démunis de leurs meilleurs joueurs (appelés en regroupement de l’EN olympique ou militaire) pendant quelques séances d’entrainement hebdomadaires ou mensuelles dispensées au niveau du club. Ce programme de perfectionnement des joueurs a, sans attendre le résultat final de ce tournoi, montré une énième fois que le talent existe et qu’il s’agit simplement de lui donner les moyens de s’exprimer. Un constat maintes fois réitéré sans avoir d’effets sur la réalité.
La dernière aventure des Olympiques et leur parcours inespéré a décilé les yeux des responsables fédéraux. A voix basse, dans les coursives de Delly Ibrahim et du CTN de Sidi Moussa, on laisse entendre (sans trop se faire entendre de peur d’être entendu et de perturber le fonctionnement « normal ») que l’on  envisagerait de ressusciter la défunte « Académie de la FAF » (née de l’idée mise sur pied par l’ « Académie du PAC ») dont quelques anciens locataires ont été retenus dans cette équipe des U 23 afin de pallier aux défaillances des clubs .

A nouveau, il n’est jamais trop tard bien faire, on prend conscience que la formation (ou ses substituts) donne des résultats seulement perceptibles dans la durée. Il faut dire également que les dirigeants fédéraux sont allés à bonne école des gestionnaires du football algérien. Ayant dormi pendant des années sur un moelleux matelas d’une trentaine de milliards de centimes supplémentaire par année, ils se rendent finalement compte que le centre technique national de Sidi Moussa doit être redimensionné, agrandi, adapté à de nouvelles perspectives que l’on avait écarté d’un revers de la main, pour accueillir les futures pousses des équipes nationales. Imbus de leurs illusions formatées par les apparences trompeuses que mettent en avant des instances sportives internationales au service (et à la botte) des multinationales, nos dirigeants ont fait l’impasse pendant des années sur le socle fondateur de la pratique sportive. L’élargissement de la base de pratiquants qui s’est réduite comme une peau de chagrin n’a jamais été le souci principal des structures du football (clubs, ligues, fédération) qui, de temps à autre, lorsque la crise des moyens et essentiellement des résultats se fait pressante, se souviennent de l’existence d’un vivier négligé (le sport scolaire et le sport universitaire), organisent des assises nationales et contractent des partenariats.      

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