L’interview
d’Abdelhamid Zerrifi montre que le cas du coureur émigré de 3 000 mètres
steeple ne pourrait être qu’un prétexte (de la part du quotidien) pour écorcher
la fédération, la déranger dans son fonctionnement très approximatif. Nous
avons vu avec nos précédentes chroniques ce que peut donner une analyse du discours empruntant
ses outils à la praxématique. En particulier, celles qui se sont penchées sur
les deux interviews accordées par Toufik Makhloufi à ce même quotidien. Deux
interviews qui perturbèrent, à la fin des années 2014 et 2015, la fédération,
le COA et le MJS.
L’avant-dernière
question posée par notre confrère aurait pu être d’un apport plus riche en
informations. Faire preuve de
perspicacité, de réactivité, accorder un plus d’attention aux réponses de « Blondin »
(un surnom accepté et revendiqué quelque part par Zerrifi) aurait permis de
donner une autre dimension à cette interview, à cette dénonciation.
Pour notre ami
journaliste, formaté à ce genre de situations, face à ces agissements faisant
partie de notre vie quotidienne, le recours de l’athlète est indubitablement la
première autorité de la fédération, le président élu.
Zerrifi nous apprend
qu’il a « appelé à maintes reprises » (donc, il n’a pas rencontré et
n’a pas parlé de vive voix avec son interlocuteur) et qu’il a été orienté vers
Bouras. Le « il » est comme
un fantôme. Le pronom personnel renvoie à un interlocuteur absent qui n’est pas
spécifié dans la réponse de Zerrifi. En toute logique, son vis-à-vis a du être
le chef de la délégation. Le premier concerné par la résolution de cette
question qui traine au point de se transformer en une manigance. C’est la
compréhension que nous devons avoir de la réponse de Zerrifi qui, telle que publiée,
mélange les cartes : « Je l’ai appelé à maintes reprises. Il m’oriente vers
Bouras ».
Lorsque l’on sait qu’Amar
Bouras est le président de la fédération, nous devons considérer que Zerrifi
connait Bouras et qu’il saurait reconnaitre sa voix. Le contraire serait inadmissible. Nous pouvons
aussi échafauder plusieurs hypothèses. La première est que le président de la
fédération s’est présenté (au téléphone) comme étant une autre personne et que
(selon une expression populaire) il l’a envoyé baladé.
La seconde serait que
Zerrifi aurait discuté réellement avec Bouras et que ce dernier l’aurait
orienté vers Brahmia, président de la CPO. Cette hypothèse qui semble aussi
valable que la première est inopérante puisque Zerrifi souhaitait recouvrer les
droits dont il a été dépossédé pendant les championnats du monde de 2015. Brahmia,
en sa qualité de président de la CPO, n’est pas concerné. Une troisième version
est possible : notre ami journaliste, dans la confusion de ce mois de
juillet 2016, a été l’auteur d’un lapsus.
Evidemment, on peut
supposer une autre éventualité (la plus évidente d’entre toutes) qui serait que
Zerrifi s’est adressé au chef de délégation qui l’a renvoyé au président de la
fédération dont on dit qu’il passe son temps à voyager à l’étranger et à
l’intérieur du pays et est en conséquence absent de son bureau qui n’existerait
pas à la FAA.
La conclusion de ce
manège est que Zerrifi a été mené en bateau. Ces contretemps, ces atermoiements
l’on conduit à tenter en vain de prendre attache avec le ministère « pour
dénoncer le malaise des athlètes et de moi-même ». En l’absence
d’informations, nous supposerons que le dossier a été clos et que Zerrifi est
encore dans l’attente de ce qui est devenu un mirage qui dure près de 18 mois
après les championnats du monde.
Le journaliste
envisage une intervention de Toufik Makhloufi, afin de résoudre cette situation
préjudiciable aux athlètes. Le leader de la sélection nationale auprès des
responsables de la fédération, du point de vue du journaliste, aurait pu
exercer une sorte d’intermédiation grâce à son statut de champion olympique,
d’idole du public algérien.
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