Malheureusement, il
semblerait que selon un adage éculé « il manque toujours un sou pour faire un
franc ». Autrement dit, la perfection n’est pas de ce monde.
L’avion spécial Alger-Rio est parti. Keddar qui était en stage à Font Romeu ne
peut rejoindre Rio. Il ne dispose pas de billet. Nous supposerons (Keddar ne le
dit pas) également qu’il n’y a pas de réservation. Celui que l’on croyait être
un enfant gâté de l’athlétisme national n’en est pas un. Il fait partie des
enfants du peuple.
Nous dirons que Keddar
est confronté à un petit problème de logistique qui n’a pas été correctement
pris en charge dans le cadre de la préparation olympique. La CPO et la FAA sont
pris à défaut. La CPO est dans le viseur des chaînes de télévision. Elle
encaisse les coups sans riposter. Les membres de cette commission ont d’autres
chats à fouetter que de répondre aux accusations. Ils font, à contre cœur, le
dos rond.
Keddar ayant achevé sa
préparation ressent des difficultés à rejoindre Rio. L’avion spécial a décollé
à la fin juillet. Il explique qu’il a « été obligé de payer le billet
Paris-Rio pour disputer ces JO ». On comprend qu’il ne sache pas
comment résoudre ce problème qui se pose à lui : acheter à Paris un billet
d’avion pour se rendre à Rio. Keddar n’est pas résident en France. Il y est
simplement en stage et n’a donc pas à sa disposition la monnaie qui a cours dans
le pays : l’euro.
Il s’estime heureux
d’être pris en charge pendant sa préparation et de disposer des frais de
mission, en fait d’un peu d’argent de poche car les frais de mission sont amputés à 50% à cause justement de cette
prise en charge. Même si, depuis le
début de l’année, Keddar a cumulé les stages à l’étranger (Ethiopie, Espagne,
etc.) et n’a pas été généreux avec les faux-frais, prenant soin de ne pas
dépenser à tort et à travers les euros remis à chaque stage, son économie ne
suffit pas régler un billet en principe pris en charge par les institutions de
l’Etat algérien.
Keddar n’est pas
loquace sur le sujet. Notre confrère, comme celui qui avait interviewé Zerrifi
pour le compte d’un autre journal, fait l’impasse sur la question. Nous devons comprendre que pour
lui Paris c’est comme Alger. Sauf que Paris (capitale de la
France) n’est pas Alger (capitale de l’Algérie). Tout se paye en euros. Pas en
dinars. Encore faudrait-il les avoir ces dinars.
Personne ne connait le
prix du billet d’avion. 30 millions de centimes comme le prétendra plus tard
Brahmia après la clôture de JO et à son retour à Alger et qu’il fera la tournée
des plateaux de télévision. 55 millions de centimes tel qu’indiqué sur la
facture présentée par la fédération algérienne pour prix du billet du kiné
personnel de Toufik Makhloufi ou 150 millions, prix du billet du champion
olympique de Londres. Même le prix moyen du billet de l’avion spécial (8
millions de centimes, environ 675 euros) semble être hors de portée de Keddar.
Keddar Salim explique
que la question a été résolue grâce à Makhloufi « qui m’a aidé en réglant
la note de sa poche ». Amer, Salim Keddar ajoute qu’il n’avait pas
trop le choix : « C’était ça ou rater le déplacement au Brésil ».
On tirera comme conclusion que Toufik Makhloufi a dépanné Salim Keddar. Mais,
est-ce la vérité vraie ? Le billet d’avion de Makhloufi et celui de son
kiné ont été acquis via une agence de voyage. Pourquoi n’en a-t-il pas été de
même pour Keddar ? Fallait-il que Toufik passe pour le grand frère, pour
un héros ? Fallait-il trouver un prétexte pour pinailler avec la
CPO ? L’achat du billet de Keddar était-il, à ce moment-là la solution
palliative la plus adéquate compte tenu des circonstances ?
Etrangement, alors que
les réseaux sociaux ont tourné à plein régime pour imputer la faute à la CPO,
Keddar donne une autre version des faits.
Une version qui passera inaperçue dans le tintamarre alimenté depuis
Alger. Au point que même Makhloufi en éprouvera de l’irritation.
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