L’entraîneur de
Bouraâda explique que la Técarthérapie est une forme de récupération pratiquée
par une « clinique itinérante italienne (qui) s’est installée à Rio juste pour
les Jeux olympiques, afin de gagner de l’argent et de faire de la publicité
pour ses appareils de régénération. On pouvait croiser dans cette clinique de
nombreuses stars du sport mondial dont Usain Bolt. Le COA a donc signé un
accord avec cette firme afin que nos athlètes et d’autres puissent s’y soigner
et récupérer».
Nous l’avons dit
Mahour Bacha adore les innovations. Il est à la pointe du progrès. On ne peut
décemment lui reprocher cette qualité.
Par certains (nombreux) aspects, il est l’émule d’Alberto Salazar dont le
groupe d’entrainement (le Nike Oregon Project), financé par l’équipementier
sportif Nike, explore des dimensions très litigieuses du point de vue de la
préparation et de la récupération. Ce qui leur vaut d’être soupçonnés de
pratiques dopantes. Comme Mahour Bacha et son athlète. La différence (de
taille) est que les Gallen Rupp, Mo Farah et les autres bénéficient d’AUT (autorisation
à usage thérapeutique de produits dopants) tandis que Bouraâda et Zohra
Bouras ont été impliqués dans un contrôle dopage positif à une semaine
d’intervalle.
La Técarthérapie
relève de l’électrostimulation, l’utilisation du courant électrique pour
améliorer la récupération. Nous noterons que nous n’avons pas trouvé d’études
scientifiques mais beaucoup de sites promotionnels sur le sujet. Ces sites
promouvant cette technologie indiquent qu’ « Il s’agit donc d’un appareil
d’électrothérapie ». Ce serait un procédé utilisant « plusieurs
effets tels que la condensation ou l'hyperthermie ». Ce passage du
froid (cryothérapie) au chaud (Técarthérapie) stimulera certainement la
réflexion de certains. Le choix entre l’un et l’autre.
Si l’on en croit ces sites, la Técarthérapie aurait été
« plébiscitée par des milliers de patients et de sportifs de haut niveau
pour ses bienfaits thérapeutiques ». L’une des technologies
(française) serait devenue « une
référence avec plus de 1000 Centres équipés dans le monde en moins de 2
ans ». Cette technologie
utiliserait « un courant à Haute Fréquence oscillant entre
300 KHz et 1 MHz ». L’effet induit est qu’elle accélèrerait « ₺la régénération naturelle₺ des tissus biologiques. Sa faible
intensité en fait une énergie totalement non invasive et 100% naturelle pour le
corps humain. La Técarthérapie permet aujourd’hui le traitement de nombreuses
pathologies dans les univers de la Physio, du Sport et de la Beauté ». Voila le laïus d’un de ces sites.
Mahour Bacha insiste
sur l’aspect commercial dominant lorsqu’il dit que le centre privé, dans lequel
devait se rendre Bouraâda et ses accompagnateurs, est une « clinique
itinérante italienne (qui) s’est installée à Rio juste pour les Jeux
olympiques » dont l’ambition, explique-t-il, était
« de gagner de l’argent et de faire de la publicité pour ses appareils de
régénération ». Il ne sait pas aperçu qu’il a changé de statut
passant de celui d’entraîneur à celui de représentant commercial. Un
argument limitatif des bienfaits de cette thérapie.
Nous observerons également
que contrairement à toutes informations colportées jusqu’alors
le COA (et la CPO) n’est pas réfractaire à ce qui pourrait être une bonne initiative
en faveur des athlètes algériens. Malgré tous les différents
médiatiques, Mahour Bacha reconnait que « Le COA a (….) signé un accord avec
cette firme afin que nos athlètes et d’autres puissent s’y soigner et récupérer».
Osons aussi remarquer
que la clinique privée italienne a bénéficié de la bienveillance des autorités
sportives internationales (CIO, Comité d’organisation, comités olympiques
nationaux) pour ce qui pourrait être un essai clinique (à grande échelle) sur
l’humain avec des centaines ou des milliers de cobayes.
Nous nous poserons une
autre question qui est, nous le reconnaissons, insidieuse. Abdelmalek Lahoulou
(athlète du troisième niveau), coureur de 400 mètres haies ayant couru la
demi-finale olympique, à Rio, sans la présence de son entraîneur, qui s’est
plaint des conditions de récupération, a-t-il bénéficié de ce nouveau procédé
autorisé à Bouraâda (appartenant au deuxième niveau) ?
Mahour Bacha et Bouraâda ont déjà expérimenté ce
procédé employé par des fédérations européennes de plusieurs disciplines
sportives, le centre de préparation en altitude de Font Romeu et des clubs
professionnels de football disputant les compétitions européennes les plus relevées.
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