vendredi 24 février 2017

Contrat-programme (5), Mutisme et cécité du président

Selon son ministre plénipotentiaire, ce serait au mois de juillet, à l’heure de la signature du contrat-programme, que le président de  la FAA aurait appris que ses prévisions budgétaires (24 milliards de centimes) ont été réduites de, nous dit-on, 75%. La propension à l’exagération  de « notre ami » est connue. La réduction est certes importante mais n’atteint pas le niveau indiqué (légèrement supérieure à 55%).
Bien que les objectifs aient été maintenus, le président a apposé sa signature (en toute connaissance) sur le document qui l’engage vis-vis des autorités. Il sait pourtant (du moins il le devrait) que la fédération est déjà en dépassement. Le commentateur ne nous dit pas si le président de la FAA a dégagé sa responsabilité. Ce dont nous doutons. Dans notre société sportive, il est plus facile à un président de fédération de fustiger un entraîneur ou un dirigeant de ligue que d’exprimer sa pensée à un représentant du ministère et qui plus est au secrétaire général.
Les organisations algériennes ne communiquent pas. Elles ont un penchant notoire pour le culte du secret. Un mode de gestion qui pourrait bien faire partie des traditions héritées d’abord de la guerre de libération et d’un système de gouvernance depuis l’Antiquité, s’appuyant pour perdurer sur l’oralité et les pratiques clientélistes.
Pour ce qui nous concerne ici, les trois instances du mouvement sportif (FAA, COA, MJS) n’ont pas suffisamment joué cartes sur table. Cette attitude devenue normale conduit à des situations qui profitent amplement aux agitateurs et activistes du mouvement sportif. Nous avons (en partie) pu le voir avec « la crise de Rio ».
Les éléments de compréhension de TOUTE la situation n’ont pas été portés à la connaissance du grand public. Sauf, lorsqu’ils arrangeaient une des deux parties en présence à savoir le couple Mahour Bacha-Amar Bouras (le sommet de l’iceberg FAA) et la CPO/COA.
Des informations éparses ont laissé entendre que l’année 2016 a fait, en matière budgétaire, d’un traitement particulier en concentrant entre les mains de la CPO/COA la manne financière consacrée à la préparation des jeux olympiques. Les détails de cette nouvelle formule n’ont pas été divulgués.
Mais, on sait que les fonds destinés à prendre en charge la préparation des athlètes concernés par la préparation olympique (JO et JM) ont été confiés à la CPO. Nous devons comprendre que certains de ces besoins exprimés, certainement compris dans les prévisions budgétaires fédérales, ont été transférés de facto à la préparation olympique.
Souvenons-nous, dixit Amar Brahmia dans plusieurs déclarations télévisées, que la préparation olympique a été soumise et tranchée par une commission mixte MJS-COA et que la CPO a été seulement une courroie de transmission entre les différents organes décideurs dont à la base les fédérations.
Les bribes recueillie de-ci de-là semblent indiquer que la crise financière qu’a inévitablement connu le MJS a impacté l’ensemble du mouvement sportif. Selon Berraf, le président du COA, l’instance nationale olympique s’est retrouvée dans la situation de prêteur vis- vis du MJS qui aurait remboursé les fonds avancés par le COA à la fin de l’exercice 2016.
Avant sa démission au retour des JO de Rio et suite à l’épisode disciplinaire  Fezouine (président de la fédération de cyclisme), le président de la FAA a occupé les fonctions de 1er vice-président du COA et, pendant quelques semaines, celle de président par intérim du comité olympique absent pour raisons de santé grave.
De par les importantes fonctions qu’il a occupées, le président de la FAA était donc informé des tenants et aboutissants. Nous somme amenés à penser qu’il ne fut pas surpris par le contenu du contrat-programme qu’il a signé.
Rappelons aussi la doctrine (prônée selon  Mahour Bacha par Saïd Lounnas, ex-président de la fédération et directeur central au MJS) de la fédération qui serait fondatrice des politiques fédérales  depuis les années 1990. Celle-ci considère qu’il faut augmenter les dépenses à porter au compte du COA chaque fois que cela est possible et de les réduire lorsque la prise en charge est fédérale.

Le montant des dettes de la FAA - revu à la baisse (il serait, selon une situation présentée récemment en bureau fédéral, compris entre 7 et 8 milliards) – comportait (avant l’arrêt du bilan) un dépassement de 50% incompréhensible des dépenses consacrées à la préparation des équipes nationales. Les jeux méditerranéens annulés étant pris en charge par le COA au même titre que la préparation des JO. 

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