Le dossier de sortie de Makhloufi et de son petit groupe (un
kiné et deux sparring-partners) avait longuement transité entre les bureaux de
la FAA, du COA et du MJS. Aujourd’hui, nous pourrions nous laisser à dire que
peu importe de savoir qui a été à l’origine de cette mésaventure (reléguée dans
les oubliettes mémorielles) et qui pourtant un jour devra être élucidée dans le
cadre de l’assainissement de l’environnement de la préparation des sportifs de
haut niveau. Les langues se délieront.
Il n’en reste pas moins que la « crispation »
avait eu pour motif la désignation de l’entraîneur du groupe en partance pour
la préparation en vue des championnats du monde. La suite fut que le groupe
s’envola (sans attendre la décision administrative et financière) pour les
Etats Unis où les attendait Abderrahmane Morceli n’ayant rien à voir
(organiquement) avec la préparation de Makhloufi. Il était simplement un
champion algérien des temps passés se préoccupant de la situation de la
nouvelle star de la course à pied et tentant de faciliter l’intégration dans la
société américaine du champion des temps présents. Un citoyen algérien en exil
est venu (sans sollicitation) à l’aide des
structures nationales. C’est ici qu’il faut situer l’épisode du transport de 200 000
euros dans une mallette convoyée par le DTN.
Pour ce qui concerne Bouraâda, le
blocage serait encore administratif. Il semblerait que le dossier de sortie soit bloqué suite la
désignation par la FAA de l’accompagnateur de l’athlète qui partira également sans
entraîneur mais trouvera, lorsqu’il posera le pied sur le sol cubain, son
nouvel entraîneur en attente.
Cette fois-ci, le contexte est différent. Un entraîneur
devait accompagner Makhloufi et son groupe. Ce n’est pas le cas de Bouraâda qui
va à la rencontre de son entraîneur dans une situation où toutes les conditions
de stage – à savoir celles relatives aux questions d’HTR (hébergement,
transport, restauration) - ont (en principe) étaient réglées.
Il nous semble, bien que la réglementation et la réalité ne
soient pas toujours en adéquation lors des déplacements de groupes d’athlètes
algériens (Cf. l’affaire de l’entraîneur du recordman national du 400 mètres
haies Malek Lahoulou pris en flagrant délit de présence à Alger alors qu’il
aurait dû être auprès de son athlète en stage au Qatar ainsi que d’autres affaires
du même type faisant partie dorénavant des légendes de l’athlétisme national,
les affaires de surfacturation évoquées par les uns et par les autres), que le
dossier de sortie….de devises est basé (suite à un travail de prospection
préalable) sur des factures pro-forma obtenues par voies diverses. Pour le cas
présent, il est difficile de concevoir que celle du président de la FAA (dont
la connaissance du pays serait indéniable) n’a pas été mise à profit.
Dans cette perspective, le rôle de l’accompagnateur est de
tenir la main à un champion et recordman d’Afrique de 29 ans entre l’aéroport d’Alger et le site du stage,
avec éventuellement un transit par un aéroport européen. Un adulte dont (nous
dirons par dérision) que, malgré ses nombreux voyages à travers le monde
(l’Afrique, la Chine, l’Europe, l’Amérique du Sud), il n’est pas coutumier des
voyages intercontinentaux. Il fallait donc (pour bien faire les choses dans un
contexte dont nous devons admette qu’il est inhabituel) un accompagnateur, une
sorte de chef de mission, un interlocuteur sérieux entre la fédération algérienne,
l’entraîneur cubain et les autres intervenants et qui aurait pour tâche
principale de régler les factures.
En cette période de fin de mandat, de préparation des
assemblées générales ordinaire et élective de la fédération, l’accompagnateur
initialement retenu par la fédération aurait été le président de la fédération
lui-même. Une personne incontestablement de confiance à laquelle, il serait
possible de confier la mission essentielle et fondamentale de transporteur de
fonds ou de majordome.
Il existe pourtant une solution à ce problème devenu épineux.
Elle aurait consisté à désigner celui que l’on qualifie de jeune entraîneur à
qui il a été confié la charge de maintenir à niveau les qualités physiques de
Bouraâda et de lui conserver ainsi (à Cuba et aux Etats Unis) son rôle de « baby-sitter».
Cet aspect a bien évidemment échappé à la fédération qui
(mais apparemment c’est trop demandé), en le choisissant, aurait respecté ce qui
semble être une des conditions de préparation à l’étranger (l’impossibilité de
remettre des fonds à un athlète), et aurait permis à un entraîneur dévoué de se
former et/ou de se perfectionner en observant seulement des sommités de la
discipline. Mais, nous croyons que cela est le dernier souci. Après moi le
Déluge !
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