samedi 18 février 2017

Larbi Bouraâda (1), Retard à l’allumage

Depuis sa séparation d’avec Ahmed Mahour Bacha, Larbi Bouraâda est en plein brouillard. Après une période d’incertitude totale quant au choix (à la désignation en réalité) du nouvel entraîneur devant le conduire sur le podium des championnats du monde qui se disputeront cet été à Londres, il avait repris l’entrainement avec un jeune entraîneur algérien chargé de l’accompagner dans la préparation dite d’ « entretien ». Une préparation par laquelle il était appelé à conserver les qualités acquises avec son  précédent coach considéré comme l’expert algérien des épreuves combinées.
En fait, il était demandé à ce jeune entraîneur de faire la « nounou » (de répétiteur) d’un champion, d’un recordman d’Afrique, d’un finaliste des championnats du monde et des jeux olympiques… en vacances. Avant que les choses sérieuses ne commencent.
Certaines rumeurs, en fin d’année 2016, avant que ne soit connu le nom de l’entraineur, avaient laissé entendre que cette « période d’intérim » (avant confirmation quasiment acquise au vu du rôle qu’aurait joué par cet entraîneur dans les évènements de l’été) pouvait être confiée à « Mouh » Hocine, l’éternel entraîneur-adjoint ou entraîneur-assistant de Mahour Bacha et accompagnateur (souvent clandestin) du duo aux frais de la fédération. Selon tous les plans et scénarii, cet entraîneur est un de ceux  sensés connaitre le mieux l’athlète et donc en capacité de poursuivre l’œuvre de leur mentor.
Selon des indiscrétions plus récentes, « Mouh » Hocine  n’était guère intéressé. Il aurait été en pourparlers avec la fédération d’Arabie Saoudite qu’il aurait rejoint en catimini depuis quelques jours.
 Les autorités publiques, après le résultat honorable des jeux olympiques de Rio (2016), confirmant celui des championnats du monde de Pékin (2015), s’étaient engagées publiquement à assurer à Bouraâda les moyens pour réaliser son potentiel. Cette partie de l’engagement semble avoir été respectée. La fédération algérienne a choisi un entraîneur parmi ceux figurant sur une « short-list » de coaches étrangers de réputation mondiale  comportant un ukrainien et un cubain proposé par le président de la FAA en personne.
Remarquons que le processus de sélection de l’entraîneur avait été préalablement orienté par Ahmed Mahour Bacha qui, en confiant la préparation de « son » athlète aux autorités sportives nationales (FAA, COA et MJS) avait déprécié (devant les caméras de télévision) la compétence de ses pairs, de ses collègues algériens.
Selon les déclarations tonitruantes faites à la presse, pour atteindre les cimes mondiales et le fameux seuil des 9 000 points au décathlon, Bouraâda devait impérativement être conseillé par un entraîneur étranger.
On comprend donc mieux le rôle confié au jeune entraineur. Mais, lorsque l’on sait les capacités de dévalorisations des compétences des autres, il ne pouvait en être autrement. Même Hocine, son assistant avait été « grillé ».
Pourtant, il y a peu, le mouvement sportif national évoquait, quasiment dans son ensemble, le recours aux compétences nationales et la qualité de la formation algérienne pour atteindre l’Excellence. Comme pour le football (ayant acquis une autonomie financière par rapport aux autorités nationales), l’athlétisme est entré dans l’engrenage de la dépréciation de ses propres enfants.
La question de l’entraîneur a été réglée. Celle de la préparation en vue des championnats l’a aussi été. Deux stages ont été retenus. Le premier à Cuba. Le second aux Etats Unis. Les informations publiées dans la presse laissent entendre que l’entraîneur cubain retenu fut un bon spécialiste mondial de l’épreuve. Le second stage se déroulerait aux Etats Unis sous la coupe de l’entraîneur du multiple champion du monde et champion olympique Ashton Eaton. Comme dirait l’autre : le top du top !
Le stage à Cuba devait être entamé au début de l’année 2017. A la fin de la semaine dernière, le dossier de sortie de l’athlète n’avait pas été validé par le ministère de la jeunesse et des sports. L’athlète complet de l’Algérie, l’espoir de médaille s’entraîne toujours au Sato.

Qui connait l’histoire de l’athlétisme algérien et les mésaventures des champions, cette circonstance des plus malheureuses qui soit, appartient désormais à la routine des ratages de débuts de saison. Souvenons-nous qu’au cours de l’hiver 2014-2015, c’est à une situation quasi-similaire qu’avait été confronté Toufik Makhloufi, champion olympique 2012 du 1 500 mètres.

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