vendredi 17 février 2017

Contrat programme, L’argument fallacieux des révoltés

Les fédérations ou plutôt les présidents de fédérations ont signé des contrats-programme annuels et pluriannuel. Un bien grand mot pour ce qui n’est en fin de compte qu’un contrat d’objectifs engageant deux partie qui sont les fédérations sportives nationales (démultipliées à l’infini) et leur ministère de tutelle (le ministère de la jeunesse et des sports).
En contrepartie de milliards de centimes alloués annuellement à ces associations sportives par le Trésor Public, le MJS demande aux fédérations contractantes qu’elles lui indiquent, qu’elles lui désignent (par écrit et non via les médias) des objectifs sportifs à atteindre, des résultats quantifiés en titres et des médailles, niveau de participation (demi-finales, finales) à des compétitions et manifestations sportives internationales.
En plus évidemment de la participation de ces mêmes fédérations à la politique nationale de la promotion et du développement de la discipline sportive. Un discours relevant de la politique politicienne certes mais qui appartient aux servitudes d’utilité publique ou sociale qui sont celles de ces entités sportives nationales dans le cadre de la délégation du service public qui leur est confiée.
De cet aspect important, on ne le met presque plus en valeur puisque cela fait partie intégrante du discours récurrent que les présidents de fédération produisent à chacune de leurs  rencontres avec les pouvoirs publics, les médias ou de la cour de sujets qu’il s’agit de subjuguer. Le baratin tant de fois ressassé, est devenu inaudible.
Ce type de discours (bien rodé, bien appris comme sur les tapis des écoles coraniques et mis à toutes les sauces) sonnait creux, n’a plus eu d’effets tangibles sur les actes des gestionnaires du mouvement sportif…quand le MJS et les pouvoirs publics d’une manière générale, aussi bien en temps de prospérité qu’en temps de crise économique et d’austérité, ne demandaient pas réellement de rendre compte.
Les caisses des fédérations ont été continuellement alimentées et les pertes épongées. Sans qu’il n’y ait parallèlement un enrichissement en ces breloques synonymes de réussite sportive. Un échec généralisé masqué par une logorrhée témoignant rétrospectivement de l’incompétence des uns et de la suffisance hautaine des autres s’adressant à la valetaille.
Ces fédérations - dans un contexte où le sport, dans sa perception globale réunissant tant l’aspect relatif à la pratique sportive proprement dite que celui porté par le spectacle mimant la logique romaine du pain et du cirque,  s’est astreint à proposer ad aeternam au public populaire des référents anesthésiants - ont su drainer des sommes folles sans véritables résultats probants.
Ils (les présidents de fédération) ont su admirablement jouer un jeu dans lequel la poudre aux yeux, admise en tant qu’accessoire prépondérant, a permis l’établissement d’un vaste réseau invisible d’écrémage des fonds publics, de prise de pourcentage diront des observateurs n’ayant pas froid aux yeux ou connaissant le milieu.
Le constat négatif est que les canaux de distribution n’ont pas (ou insuffisamment) irrigué les structures vitales de la base, les clubs. La fameuse « Excellence », dont on nous rebat les oreilles depuis plusieurs décennies, n’a été en fait qu’un subterfuge employé soit pour recouvrir d’un voile un pillage organisé soit pour masquer les incompétences individuelles et collectives. Le choix malheureusement n’est pas large.
« Contrat-programme », « contrat d’objectifs » : deux expressions grandiloquentes, en phase avec la modernité, suscitant l’incompréhension sémantique des lecteurs qui n’y connaissent rien, ne veulent pas également faire l’effort d’en connaître le sens et auxquels la connaissance n’a pas été apportée. Sans compter cette indifférence cognitive, la marque de nos temps modernes, dans laquelle se plaisent ceux qui ont atteint leurs objectifs personnels.
A se demander aussi si quelques fois il n’y a pas eu rétention volontaire (avec le consentement complice des intéressés) pour faire des membres de l’AG (principalement concernés, gestionnaires  principaux des ligues, parfois immatures ou aveuglés par le sentiment d’impunité débridée donné par l’exercice du pouvoir au niveau local où le contrôle des structures décentralisées est minée par le népotisme et le clientélisme) des  moutons de Panurge que l’on conduit à l’abattoir ou au spectacle.
Ces deux expressions sont utilisées avec forfanterie pour éblouir les badauds et les ignares dont nous avons fait partie. Jusqu’à ce que nous ayons eu la possibilité de lire quelques lignes (les premières) de celui de la fédération algérienne d’athlétisme.
Le contrat-programme est un document dont la simplicité effraye et rassure à la fois. Il est la matérialisation d’un engagement acté par les représentants des deux parties dans lequel chacune d’elles promet pour l’une (le MJS) de dégager des moyens financiers afin de permettre à la seconde (la fédération) de réaliser les objectifs qu’elle s’est donnée ou qu’elle a habilement négocié.

(A suivre)

1 commentaire:

  1. merci pour ces informations pertinentes; je mène une étude critique sur le dit contrat d'objectif. vos suggestion svp

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