lundi 10 août 2015

Début en Ligue 1, Les révoltés du Rapid


La saison 2015-2014  n’a pas encore débuté qu’apparaissent déjà les premiers mouvements de contestation. Tous les clubs de Ligue 1 sont sur des feux ardents, appréhendant à juste raison une compétition dont les dirigeants et supporteurs ont encore frais dans les mémoires que la précédente édition fut âpre avec une décantation finale faite au cours de la dernière journée. Tous ont entrepris de se renforcer, de modifier leurs effectifs en vue d’objectifs non encore définis officiellement mais que l’ensemble des compétiteurs espère favorables à leurs couleurs. Pour ce faire, ils se sont donnés, tant bien que mal, les moyens de faire leur marché, de trouver le(s) joueur(s) qui pourrai(en)t apporter le mieux attendu.
Les promus de la Ligue 2 (Blida, Tadjenanet et Relizane) ont du consentir des efforts gigantesques de renouvellement de leurs effectifs qui n’ont rien à envier à ceux du Mouloudia d’Alger (version Boualem Charef) ou de la JSK à l’aube de la saison 20114-2015 illustrant de fort belle manière les préjugés qui ont cours dans le milieu du football. En fait des idées préconçues nées de la hiérarchisation juridique des clubs en équipes professionnelles de Ligue 1, d’équipes au statut ambivalent (professionnelles et amateurs) de la Ligue 2 et d’équipes amateurs des divisions nationales amateurs. Une hiérarchie souvent démentie lors des matchs amicaux d’intersaison et surtout lors des rencontres de la Coupe d’Algérie plus discriminantes. Une hiérarchie qui se traduit en fait non pas véritablement sur les terrains de foot mais dans les statuts juridiques des entités gestionnaires (SSPA pour les clubs professionnels et CSA pour les clubs amateurs) à l’origine de beaucoup de confusion et dans les ‘fiches de paie » des joueurs et sans doute des techniciens.
La différence se situe aussi au niveau des budgets de fonctionnement, du nombre de milliards de centimes alignés, du train de vie (transport, hébergement, restauration) lié aussi bien à la longueur des déplacements qu’au coût de la vie dans les grandes agglomérations et des capacités (malheureusement plus réduites) à trouver des recettes financières.
Le Rapid de Relizane vient d’être confrontée, en cette fin de période préparatoire à la compétition, à la problématique de l’accession et des difficultés de tous ordres que le nouveau standing engendre. Les limites financières ont d’abord fait que le Rapid n’a pu organiser son stage de préparation en dehors des frontières (Tunisie, Maroc, Portugal, Espagne, Pologne) et a du, avec quelques autres équipes (dont la JSM Béjaïa au sortir d’une crise de gouvernance), se ₺contenter₺ (même si le verbe - compte tenu de la qualité des prestations offertes - n’est pas adéquat) sur les installations de l’école nationale des sports olympiques d’El Bez à Sétif (pour le standing de l’équipe et d’autres considérations qu’il faudra un jour élucider, un stage de préparation à l’étranger est plus porteur qu’un stage organisé sur le territoire national).
Depuis que le Rapid a obtenu, sur le terrain, le droit d’évoluer, en championnat de Ligue 1, les dirigeants ont du se mettre en conformité avec la réglementation et donc d’accomplir les formalités juridiques et administratives qui s’imposent à eux, dénicher les joueurs qui porteront leurs couleurs, conclure avec eux des contrats en rapport avec leur nouvelle situation et s’engager dans une nouvelle approche de gestion où les promesses sont faites, non tenues et reportées à ces jours meilleurs qui viennent avec les subventions étatiques.
Il faut croire que ces dirigeants du Rapid n’ont pas appris toutes les subtilités de ce mode de gestion ou que les joueurs recrutés ou promus ont pris une avance dans ce domaine et ont été à bonne école, à la dure école des joueurs de football jamais payés à échéance, toujours confrontés à des retards.

Promesses non tenues = joueurs en colère toujours conciliants. Ceux du Rapid, moins compréhensifs ou plus tête dure que leurs pairs en ont fait à leur tête. Pour la bonne formation des dirigeants, le délai étant passé, ils ont pris leurs cabas au petit matin, sont montés dans des taxis pour rentrer à Relizane en laissant bouche-bée les techniciens et les accompagnateurs sur les lieux du stage.  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire