La saison 2015-2014 n’a pas
encore débuté qu’apparaissent déjà les premiers mouvements de contestation. Tous
les clubs de Ligue 1 sont sur des feux ardents, appréhendant à juste raison une
compétition dont les dirigeants et supporteurs ont encore frais dans les
mémoires que la précédente édition fut âpre avec une décantation finale faite
au cours de la dernière journée. Tous ont entrepris de se renforcer, de
modifier leurs effectifs en vue d’objectifs non encore définis officiellement
mais que l’ensemble des compétiteurs espère favorables à leurs couleurs. Pour
ce faire, ils se sont donnés, tant bien que mal, les moyens de faire leur
marché, de trouver le(s) joueur(s) qui pourrai(en)t apporter le mieux attendu.
Les promus de la Ligue 2 (Blida, Tadjenanet et Relizane) ont du
consentir des efforts gigantesques de renouvellement de leurs effectifs qui
n’ont rien à envier à ceux du Mouloudia d’Alger (version Boualem Charef) ou de
la JSK à l’aube de la saison 20114-2015 illustrant de fort belle manière les
préjugés qui ont cours dans le milieu du football. En fait des idées préconçues
nées de la hiérarchisation juridique des clubs en équipes professionnelles de
Ligue 1, d’équipes au statut ambivalent (professionnelles et amateurs) de la
Ligue 2 et d’équipes amateurs des divisions nationales amateurs. Une hiérarchie
souvent démentie lors des matchs amicaux d’intersaison et surtout lors des
rencontres de la Coupe d’Algérie plus discriminantes. Une hiérarchie qui se
traduit en fait non pas véritablement sur les terrains de foot mais dans les
statuts juridiques des entités gestionnaires (SSPA pour les clubs
professionnels et CSA pour les clubs amateurs) à l’origine de beaucoup de confusion
et dans les ‘fiches de paie » des joueurs et sans doute des techniciens.
La différence se situe aussi au niveau des budgets de fonctionnement,
du nombre de milliards de centimes alignés, du train de vie (transport,
hébergement, restauration) lié aussi bien à la longueur des déplacements qu’au
coût de la vie dans les grandes agglomérations et des capacités
(malheureusement plus réduites) à trouver des recettes financières.
Le Rapid de Relizane vient d’être confrontée, en cette fin de période
préparatoire à la compétition, à la problématique de l’accession et des
difficultés de tous ordres que le nouveau standing engendre. Les limites
financières ont d’abord fait que le Rapid n’a pu organiser son stage de
préparation en dehors des frontières (Tunisie, Maroc, Portugal, Espagne,
Pologne) et a du, avec quelques autres équipes (dont la JSM Béjaïa au sortir
d’une crise de gouvernance), se ₺contenter₺ (même si le verbe - compte tenu
de la qualité des prestations offertes - n’est pas adéquat) sur les installations
de l’école nationale des sports olympiques d’El Bez à Sétif (pour le standing
de l’équipe et d’autres considérations qu’il faudra un jour élucider, un stage
de préparation à l’étranger est plus porteur qu’un stage organisé sur le
territoire national).
Depuis que le Rapid a obtenu, sur le terrain, le droit d’évoluer, en
championnat de Ligue 1, les dirigeants ont du se mettre en conformité avec la
réglementation et donc d’accomplir les formalités juridiques et administratives
qui s’imposent à eux, dénicher les joueurs qui porteront leurs couleurs,
conclure avec eux des contrats en rapport avec leur nouvelle situation et
s’engager dans une nouvelle approche de gestion où les promesses sont faites,
non tenues et reportées à ces jours meilleurs qui viennent avec les subventions
étatiques.
Il faut croire que ces dirigeants du Rapid n’ont pas appris toutes les
subtilités de ce mode de gestion ou que les joueurs recrutés ou promus ont pris
une avance dans ce domaine et ont été à bonne école, à la dure école des joueurs
de football jamais payés à échéance, toujours confrontés à des retards.
Promesses non tenues = joueurs en colère toujours conciliants. Ceux du
Rapid, moins compréhensifs ou plus tête dure que leurs pairs en ont fait à leur
tête. Pour la bonne formation des dirigeants, le délai étant passé, ils ont
pris leurs cabas au petit matin, sont montés dans des taxis pour rentrer à
Relizane en laissant bouche-bée les techniciens et les accompagnateurs sur les
lieux du stage.
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