Leur domination était si écrasante que les soupçons de dopage furent
ébruités et suivirent ces athlètes tout au long de leurs carrières et
accompagna le second groupe que forma
« le général Ma». Dans la
longue histoire de la suspicion, les athlètes chinoises succédaient aux
athlètes de l’Europe de l’Est (Soviétiques, Allemandes de l’Est, Roumaines)
sur-dominatrices, taxées de cobayes de laboratoires. « Ma »
justifiait, quant à lui, tous les meilleurs chronos réalisés par ses athlètes
par un entraînement de « commandos », impitoyable, mais aussi par un régime alimentaire faisant la part
belle à la consommation de sang de tortue, l’animal pourtant réputé pour sa
lenteur.
En Europe, le nouveau record du monde réalisé par Genzebe Dibaba fait
renaître les soupçons de dopage qui accompagnent malheureusement (à tort ou à
raison, nous ne saurions le dire) toute performance exceptionnelle.
Pourtant, l’Ethiopienne n’est pas une inconnue. Une dizaine de jours
plus tôt, elle s’était déjà signalé en courant à Barcelone la même distance en
3.54.11 qui, au moment de sa réalisation, n’était rien d’autre que la 9ème performance mondiale de tous les temps. Ce
jour-là, Genzebe battait le record d’Afrique que détenait notre Hassiba
Boulmerka (3 min 55 s 30), datant de 23 ans. Excusez du peu !
Le chrono barcelonais a fait naitre la polémique. La raison ? L’athlète
se dirigeait vers le centre de préparation en altitude de Font Romeu
lorsqu’elle revint sur ses pas dans des circonstances inexpliquées. Le stage de
Font Romeu est remplacé par un autre à Barcelone. Evidemment, des rumeurs de
dopage se firent jour. Surtout qu’elle fait partie d’un groupe d’entraînement
placé sous l’autorité d’Adem Djamaa dont deux athlètes furent contrôlés
positifs. Cette proximité avec des athlètes dopés, la présence de Djamaa aux
nombreux succès jalousés font que les performances de Genzebe Dibaba sentent le
souffre ou du moins laissent penser à l’utilisation de produits qui
autoriseraient le dépassement des limites ou plus exactement celles d’un être
humain lambda relevant de cette « normalité » statistique qui sert de
caution à toutes les dérives subjectives.
Comme pour aggraver son cas, son pays (l’Ethiopie) qui est aussi celui
de Gebrselassie, de Bekele et de tant d’autres de coureurs de demi-fond et de
fond, se trouve dans cette corne de l’Afrique qui fournit, depuis quelques
années, les meilleurs coureurs (coureuses) de demi-fond et de fond de la
planète. Des athlètes qui se répartissent
entre l’Ethiopie, l’Erythrée, Djibouti, la Somalie et le Soudan. Grands rivaux de
leurs voisins du Kenya sur lesquels planent, depuis quelques temps, de fort soupçons
de dopage de masse, les performances des coureurs et coureuses du pays de l’ex-Roi
des Rois sont scrutés la loupe.
Pourtant, Genzebe Dibaba n’est pas une nouvelle venue dans le monde de
l’athlétisme mondial. Au contraire, elle est connue des spécialistes depuis
bien des années. Elle détient trois records du monde en salle sur 1 500 m,
3 000 m et 5 000 m. Les deux premiers depuis l’hiver 2014 et le
dernier a été amélioré l’hiver dernier. Et avant, elle avait été sur le devant
de la scène athlétique dès 2007.
A 17 ans (elle est alors cadette), elle se classa à la 5ème
place des championnats du monde de cross. L’année suivante (2008), elle
remporta le titre qu’elle conserva, un an plus tard, en 2009 pour devenir la
première athlète de la catégorie à réaliser le doublé.
Sur piste, en 2008, à Oslo, dans la course remportée par sa sœur
Tirunesh en établissant le record du monde de la distance, Genzebe se rapproche
des 15 minutes sur 5 000 m (15 min 02 s 41) puis se classe seconde du
championnat du monde junior du 5 000 derrière sa compatriote Sule Utura.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire