Pourtant, en ce temps-là, au début de la carrière professionnelle de
Nouredinne, le prénom de son frère était souvent donné pour en être
l’entraîneur. Son découvreur, son initiateur à la course à pied est inconnu du
grand public. Un enseignant d’EPS dont le nom n’a pas marqué l’histoire. A
l’image de tous ces enseignants qui mirent le pied à l’étrier de tant de
champions. Dans la presse de l’époque, Abderrahmane était seulement signalé
comme son inspirateur.
On sait seulement des débuts de Nouredinne, qu’originaire de Sidi
Okacha, près de la ville côtière de Ténès, qu’en 1986 (Nouredinne était cadet
1), il était scolarisé à Chleff où officiait Mohamed Hamouni (anciennement
conseiller des sports puis directeur de la jeunesse et des sports de Chleff et
aujourd’hui député) qui l’accompagna à ses débuts et le sauva (en 1986) de
l’amputation d’un pied blessé par un malencontreux coup de ₺pointes₺ au national de cross de Draa Ben Khedda. Au début de la
période des premiers exploits mondiaux de N. Morceli (91-92), Mohamed Hamouni
(il exerçait alors les fonctions de directeur de la jeunesse et des sports)
éludait toutes les questions relatives à ce sujet. Seuls, les entraîneurs de
Chleff lui accordaient cette qualité.
Jusqu’à l’été 88, Nouredinne était un bon coureur de demi-fond, un
espoir pouvant…relever le niveau du demi-fond algérien déclinant. Un espoir
comme l’athlétisme national en connut par fournée. Tout changea au mois d’août
de cette année-là et la conquête de la médaille d’argent des championnats du
monde juniors du 1 500 derrière le Kenyan Wilfred Oanda Korichi qui
s’illustrait déjà auprès de ses aînés. La suite fait plus ou moins partie du
domaine public. Pourtant des zones d’ombre subsistent.
Nouredinne obtint, à en croire les récits de ses proches, une bourse
d’études au Riverside Collège en Californie grâce, on ne le crie pas sur tous
les toits, à l’entregent de Nawel Moutawakel, une athlète marocaine qui avait
fait des études universitaires au Etats Unis et avait obtenu une médaille d’or
surprise sur le 400 mètres haies des jeux olympiques de Los Angeles (1984)
amputés de la présence des athlètes de l’Europe de l’Est qui n’ y avaient pas
pris part en représailles au boycott des jeux de Moscou (1980) par les athlètes
des pays occidentaux. Khaida Lotfi (un triple sauteur qui su allié sports et
études) et Abdenouz Redha -un coureur de 800 qui revint rapidement, moins d’un
trimestre après le départ, n’ayant pas pu supporter les conditions difficiles
qui étaient les leurs. La bourse étant insuffisante, ils étaient dans
l’obligation d’exercer de petits boulots pour subvenir à leurs besoins - furent
aussi du voyage.
Pendant deux années, Nouredinne l’invincible se forgea sur les
installations du Collège, réalisa quelques chronos probants et y décrocha des
titres universitaires dont se gaussèrent quelques journalistes de la presse
sportive de l’époque. Personne ne croyait véritablement à son essor et qu’il
puisse réaliser le palmarès que l’on connait. Son entraineur américain est lui
aussi resté anonyme.
En juillet 89, Nouredinne, de passage au pays, remporta (il était
encore junior) le titre de champion d’Algérie du 1 500 sur la piste
d’athlétisme nouvellement rénovée du stade du 17 juin (aujourd’hui Chahid
Hamlaoui) de Constantine, ville natale de Hassiba Boulmerka, une autre gloire
du demi-fond algérien, future championne du monde et championne olympique sur
la même distance du 1 500 mètres.
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