A l’issue de sa dernière réunion (celle qui avait vu l’interdiction de
recrutement de joueurs étrangers), le bureau fédéral de la FAF décidé qu’à
« compter de la nouvelle saison sportive 2015/2016, et conformément à la
législation en vigueur, les entraîneurs n’auront droit qu’à un maximum de deux
licences durant la saison pour exercer, cela afin de lutter contre
l’instabilité des techniciens ».
Elle a été prise, nous dit-on, afin de mettre fin à la valse des
entraîneurs dans les championnats algériens.
Cette décision aurait été précédée par la présentation d’un bilan de la
DTN faisant ressortir ses activités en matière de formation d’entraineurs. Le directeur
technique national, après avoir porté à la connaissance des augustes membres de
cette assemblée le bilan des opérations des opérations de formation engagées,
montre que le pays dispose d’un réservoir d’entraîneurs amplement suffisant
pour satisfaire les besoins des équipes de football de performance et de pré-performance
et de leurs équipes de jeunes : plus de 700 entraîneurs détenteurs de la
licence ₺CAF A₺, 900 ₺CAF B₺et
1400 ₺CAF C₺.
Nous pensons et l’avons écrit, les instances sportives du football
national (FAF et LFP) sont la
représentation sommitale d’un système dans lequel les dirigeants sont
profondément enracinés, un système qui ne vit que par et pour les dirigeants.
Une organisation conçue à l’avantage des dirigeants de clubs et de ligues. Nous
devons reconnaitre que beaucoup d’entre eux furent, en de temps bien lointains
des acteurs directs du football (joueurs, entraîneurs, arbitres) et que au fil
des années, ils ont troqué la tenue du sportif pour le costume du dirigeant.
Il n’y a que dans l’esprit d’un dirigeant que l’on peut trouver l’idée
de l’instabilité notoire des entraîneurs. Comme si ceux-ci, bénéficiant
d’avantages certains, auraient une tendance maladive à nomadiser et à se poser
dans tous les clubs connus et inconnus du pays. S’il est vrai aussi et
malheureusement que certains d’entre eux sont en phase avec l’esprit de
mercenariat qui a domestiqué tous les rouages de la société, il n’en demeure
pas moins, pour beaucoup des membres honorables de cette corporation, la
transhumance est liée à des décisions managériales souvent impulsées par des
cercles périphériques dont les médias et les supporters et/ou les
médias-supporters sont les plus visibles et forment des lobbies.
Les entraîneurs (comme les joueurs traités également de mercenaires
motivés uniquement par l’argent lorsqu’ils ne répondent pas aux attentes
démesurées placée en eux) sont au cœur de la réussite ou de l’échec d’une
équipe formée de bric-et-de-broc par des dirigeants monopolisant le pouvoir de
décision dans les clubs au nom de l’apport financier en dépit de leurs
méconnaissances maintes fois avérées des principes et des règles élémentaires
de gestion d’un club.
A
regarder de près, la mesure prise pour réduire le « vagabondage » des
entraîneurs est la copie conforme de la règle appliquée aux joueurs de football
leur interdisant de porter les couleurs de deux clubs au cours d’une même
saison sportive (Règlement du statut et du transfert de joueurs de la FIFA,
chapitre 3, article 5.3 qui stipule qu’un «joueur peut être
enregistré auprès de trois clubs au maximum au cours d’une même saison. Durant
cette période, le joueur ne peut être qualifié pour jouer en matches officiels
que pour deux clubs).
Dans un club algérien, les éléments erratiques sont les joueurs et les
entraineurs. Ils sont ceux qui ont la propension à changer de couleurs. Ne
serait-ce que par la durée des contrats qui les lient aux clubs. Ceux-ci
(malgré la volatilité des personnes physiques qui constituent le staff
dirigeant) donnent un sentiment de pérennité, de permanence dans le temps qui
forcerait l’exemplarité des structures mais qui cependant n’est que factice.
L’instabilité des conseils d’administration et des présidents de CA de SSPA,
garants de la bonne marche du club, est la preuve que ce dernier est bâti sur
des sables mouvants.
En fait, la mesure la plus judicieuse serait d’interdire aux clubs de
changer de staff technique au cours d’une saison sportive.
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