Un bloggeur français a publié récemment un article sur le site Le
Monde.fr, un article fort intéressant sur le documentaire de la
chaîne de télévision allemande ARD et les articles du
tabloïd britannique The Sunday Times à l’origine d’un déballage médiatique dans la
presse généraliste et spécialisée. Ce sont ces deux médias qui sont à l’origine
de ce qui a pris la forme de campagne de presse visant la fédération internationale
d’athlétisme (IAAF), la première des fédérations des sports olympiques. Une
campagne de dénigrement qui, par ricochets, a porté atteinte à la crédibilité
de beaucoup de champions africains et des performances réalisées par eux.
En titrant son article « Quand les critiques manquent leur cible »,
le bloggeur a, de notre point de vue, visé juste. A l’approche de l’ouverture
des championnats du monde de la discipline qui ont lieu du 22 au 30 août à
Pékin (Chine) -dont les athlètes sont une des cibles de ce genre de critiques-
et des commentaires qui seront proposés par les journalistes sportifs et autres
consultants.
Le bloggeur a affirmé sans détours que « « une
semaine de l’ouverture de ses championnats du monde, la Fédération
Internationale des Associations d’Athlétisme (IAAF) est une nouvelle fois
accusée d’avoir caché l’ampleur des pratiques dopantes chez les sportifs ».
Suivons-le dans son argumentation.
En premier lieu, il observe que l’affirmation du Sunday Times d’un empêchement de publication
d’une étude, menée par l’université allemande de Tübingen lors des Mondiaux de
Daegu en 2011, sur la base de questionnaires anonymes soumis aux athlètes afin
d’estimer le nombre ayant eu recours au dopage n’est pas, contrairement à ce
qui est prétendu ou cru, un scoop, puisque le journal américain New
York Times en avait parlé en aout 2013 après avoir reçu le
manuscrit.
Les auteurs de l’étude s’étaient, à cette époque-là, déjà plaints du
barrage fait l’IAAF qui aurait été
embarrassée par les résultats. Le bloggeur indique que cette étude, financée
par l’Agence Mondiale Antidopage (AMA), avait été soumise, sans succès, par
l’université allemande à plusieurs revues à comité de lecture et qu’elle avait
été refusée par la prestigieuse revue Science. Il précise également que l’AMA
aurait demandé aux universitaires de suspendre leurs démarches jusqu’à ce que
l’IAAF prenne connaissance du manuscrit et donne son accord pour publication.
Le journaliste rapporte que la situation n’a pas évolué et que l’IAAF a fait savoir qu’elle n’a jamais eu de droit de véto et qu’elle
n’aurait pas eu à l’exercer puisque l’étude a été recalée par les journaux
spécialisés. Elle a déclaré que, selon les spécialistes qu’elle a pu consulter,
le protocole et l’interprétation de cette étude classée dans les sciences
humaines serait contestable.
Sunday Times, en collaboration avec la chaine de
télévision allemande ARD, a été à l’origine, au début de
ce mois d’août, d’un précédent pseudo "scoop" : sur la base des
statistiques 2001 - 2012, environ 800 athlètes sur 5000 auraient présenté des
anomalies dans leur passeport biologique soit un taux de 16 % de cas suspects.
L’IAAF aurait couvert ce fait. Il s’avère, selon notre bloggeur, que les deux
médias ont omis de préciser que l’IAAF avait publié, il y a 4 ans, dans la
revue Clinical Chemistry, avec le laboratoire d’analyse
suisse, une étude utilisant les statistiques de 2001 à 2009 intitulée "Prévalence du dopage sanguin dans les
échantillons collectés sur des athlètes élite".
On peut y lire que « un total de 7 289 échantillons sanguins a
été collecté sur 2 737 athlètes hors et en compétition internationales
d’athlétisme. (…) La prévalence estimée du dopage sanguin allait de 1 à 48 %
(selon les pays) et une moyenne de 14 % pour l’ensemble de la population
étudiée. ». Le bloggeur constatant que le taux de 14 % est très proche des 16 % rapportés par l’ARD
et le Sunday Times se demande si les deux médias connaissaient
l'existence de cette publication ou s’ils l’ont volontairement tue.
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