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orsque la FAA commet une bévue, elle est automatiquement suivie par
une autre qui est celle produite par une rectification irréfléchie. Dans cette
histoire de liste de "qualifiés", l’impair commis dans la liste
initiale est de première importance. Il est suivi par un autre faisant suite à une
rectification apportée par un second
communiqué. Ce dernier fait état d’une erreur qui serait né d’une confusion dans
l’esprit des rédacteurs du premier communiqué qui aurait conservé en mémoire la
sélection de Toufik Makhloufi sur le 800 mètres des championnats d’Afrique de
Durban. Emis par une source éminemment officielle, le communiqué de la FAA a été repris en l’état par toute la presse qui
s’est toutefois interrogée sur ce changement de programme.
Le communiqué rectificatif ne pouvait guère changer les choses. Le mal
avait été fait. Le lendemain du premier communiqué, à l’instar de ses
confrères, le leader de la presse généraliste francophone estomaqué n’hésitait
pas écrire que l’enfant de Madaure ne pourra pas défendre son titre olympique à
Rio. On comprend….l’incompréhension du lectorat algérien ne sachant plus sur
quel pied danser.
La presse s’est aussi interrogée sur l’énigme Larbi Bouraâda, la
décathlonien maudit, chouchou de la fédération qui cette année n’a pas encore
participé à un seul décathlon. Bien évidemment, il n’a pas pu
accomplir le minima exigé pendant la période de référence de la FAA. Si
Makhloufi a depuis début quelques chronos à son actif, Bouraâda, comme son
compère, a fait défection aux championnats d’Afrique de Durban après avoir
déclaré forfait à l’heptathlon programmé aux les championnats du monde indoor
disputés à Portland, l’hiver dernier. Blessé au dos, il s’est retrouvé malgré
lui, par la faute de son entraîneur, dans des histoires à dormir debout qu’il
aurait certainement voulu éviter. Des accrocs qui ont sans doute conduit à la
révélation de l’ »affaire Lahoulou ».
Comme le dit si bien notre confrère, « Cette Fédération a creusé un trou et elle y
est tombée ». Toutes les tentatives pour corriger une erreur
entraînent quasi-automatiquement une série d’autres erreurs. En publiant cette
liste d’ « athlètes qualifiés » qui ne
sont, rappelons-le, en principe qu’une liste des athlètes ayant réalisé les
minima, la fédération a inclus deux athlètes (Makhloufi, Bouraâda) qui ne
répondent pas aux conditions qu’elle a elle-même défini, à savoir réaliser les
minima exigés par l’IAAF au cours du premier semestre 2016. La preuve d’un
manque flagrant de rigueur et d’équité. A moins que ce ne soit l’absence de
coordination entre les structures de la FAA.
Nous observerons que cette liste ignore superbement des athlètes placés
dans exactement la même situation (avoir réalisé les minimas au cours de la
saison dernière et ayant échoué dans leurs entreprises depuis le début de
l’année 2016) que nos deux sympathiques trouble-fêtes qui n’y sont pour rien et
sont encore une fois embarqués contre leur gré dans des histoires qui les
dépassent. Ce faisant, la fédération a commis un impair flagrant vis-à-vis de Miloud Rahmani et Abdelmalek Lahoulou, les
deux spécialistes du 400 mètres haies, d’Amina Bettiche, la spécialiste du 3000
m steeple et de Salim Keddar, coureur de 1500 m. On pourrait (comme le font
allégrement les "amis" d’Amar Bouras et de Mahour Bacha) également
imputer à la fédération la blessure de Saber Boukemouche (un autre spécialiste
du 400 mètres haies) poussé impitoyablement à courir (jusqu’à la rupture) les
meetings pour être en règle avec les conditions fédérales. Du point de vue de
l’IAAF, tous ces athlètes peuvent prétendre à concourir aux jeux olympiques
selon les règles qu’elle a dégagées.
La démarche de la FAA est ambigüe. Pire, elle est irrationnelle. La
liste des « athlètes qualifiés » publiée comporte quatre coureurs de
3 000 mètres (Ali Messaoudi, Bouchicha Hichem, Zerrifi Abdelhamid et Bilal
Tabti) ayant répondu aux exigences fédérales (chronos et période). Seulement,
la fédération internationale ne permet d’inscrire que 3 athlètes par épreuves. A
la limite peu importe, le communiqué de la FAA est destiné à la consommation
nationale et ne l’engage en rien vis-à-vis de l’IAAF.
Le comble de l’ironie est que, quelques jours plus tôt, des membres du
bureau fédéral avaient été reçus par le ministre de la jeunesse et des sports
qui les avait félicités pour les efforts entrepris en vue de la structuration de l’athlétisme algérien. Cet
épisode malheureux incite à affirmer qu’il devait être bien mal en point.
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