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ans la confusion qui règne autour de Hamza Driouch, une partie de la
chronologie affichée par le jeune athlète est cependant confirmée par Jama
Aden. Celui-ci (tel Ponce Pilate ou mieux Judas dans ce fait biblique qui l’a
fait entrer dans la petite histoire) fait porter le chapeau à Abdelkader Kada.
Il affirme, sans prendre de gants, que le dopage de son ancien athlète serait
survenu après qu’ils se soient quittés en 2012. Il communique ainsi une donnée
chronologique qui confirme indirectement
qu’il avait eu sous sa coupe Hamza Driouch antérieurement à 2012. Nous
remarquerons qu’il y a comme un air de déjà vu dans cette présentation des
faits. L’athlète est surpris dopé après la séparation d’avec son entraîneur (Zahra
Bouras) ou de son équipementier (n’est-ce pas Ben Johnson ?).
Les journalistes, qui ont eu à discuter avec Hamza Driouch et à porter
médiatiquement sa version des faits, observent que « au Mondial de
Barcelone en juillet 2012, comme aux JO de Londres en août 2012, Jama Aden
apparaissait bien comme l’entraîneur du néo-Qatari ». Ils situent
la relation de proximité du duo Aden-Driouch sur la période critique débutant
en septembre 2009 pour s’achever à mars 2013. L’interruption de leur relation
aurait eu lieu quelques mois après la constatation de l’anomalie biologique. A partir de ce moment, Driouch s’entraîne avec
Kada. Jusqu’en septembre 2014 qui marque la rupture de la relation
contractuelle entre le Qatar et Kada, le coach marocain. Selon Driouch, la fédération
qatarie l’aurait contraint à retourner s’entraîner à nouveau (pendant quelques
mois, jusqu’à février 2015 où sa suspension est révélée), Kada parti, avec un
coach avec lequel il ne sentait plus en sécurité.
Pendant cette courte période (près de 6 mois) de la nouvelle
collaboration avec Aden Jama, Driouch s’est rendu à Sulultha, sur les Hauts
Plateaux éthiopiens, à 2 400 mètres d’altitude, où le coach a installé sa
base hivernale d’entrainement. Un camp d’entraînement qui n’est pas inconnu de
certains athlètes algériens pour avoir accueilli quatre d’entre eux (Amina
Bettiche, Yassine Hathat, Mohamed Amine Belferrar et Ramzi Abdenouz) qui s’y
sont installés (avec la bénédiction de la fédération algérienne d’athlétisme), au
début de cette année 2016, pour un stage de préparation ayant duré entre 60 et
75 jours selon les athlètes et les moyens financiers mis à leurs dispositions
ou de l’effort financier consenti par les parents (Ramzi Abdenouz).
Au cours du récit de ses mésaventures, Hamza Driouch indique que c’est
à l’issue de ce stage (qui a eu lieu de décembre 2014 à janvier 2015) à son
retour au Qatar qu’il a été informé de la suspension. Celle-ci, observons-le,
est portée à sa connaissance quelques deux ans et demi après la constatation
des anomalies biologiques et de comparaisons avec les analyses antérieures et
postérieures. Souvenons-nous qu’Aden Jama et ses athlètes étaient (et sont
toujours) l’objet d’investigations des instances internationales (IAAF et AMA).
A cette période, un autre entraineur célèbre, l’américain Alberto
Salazar, le fondateur du Nike Oregon Project, aussi controversé qu’Aden Jama,
est dans l’œil du cyclone. Il est suivi de près dans tous ses mouvements par
l’agence mondiale de lutte contre le dopage, la fédération britannique
d’athlétisme, les tabloïds de Grande Bretagne qui ne ratent rien de ce qui peut
concerner de près ou de loin les histoires de dopage qui alimentent à profusion
leur avidité de sensationnel.
Pour cette presse, Salazar est un bon sujet puisque son groupe
d’entraînement est basé à Eugène (Oregon), fief de l’équipementier américain
Nike dont les relations avec Sébastian Coe (ambassadeur de la firme US appointé
à 140 000 dollars par an) sont passées au crible à la suite de soupçons
d’un possible conflit d’intérêts dans l’attribution des championnats du monde
d’athlétisme 20121 à cette ville et d’un éventuel mutisme sur les affaires de
chantage et de corruption à l’IAAF de Lamine Diack and Co.
Au cours de cette période trouble, sur les sommets de l’Afrique
athlétique, dans ce camp d’entraînement, Hamza Driouch diffuse sur son compte
Facebook une photo sur laquelle on le voit avec Mo Farah, la nouvelle star du
5 000 et du 10 000 devançant dans les grandes compétitions les
meilleurs coureurs d’Afrique, du Kenya et d’Ethiopie. Les références mondiales
du demi-fond.
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