samedi 9 juillet 2016

Bataille des minima, Les à-peu-près de la FAA

L
a fédération algérienne d’athlétisme semble trouver un malin plaisir à s’embourber dans des polémiques interminables. En fait, il semblerait qu’elle ne puisse s’en passer en les enfilant les unes après les autres comme le ferait un cancre avec des perles.

L’ « affaire Lahoulou » n’est même pas en voie d’être oubliée que la FAA fait l’objet d’une attaque médiatique de la part de l’organe de presse qui l’avait mise à la "une". Un quotidien qui ne la porte plus dans son cœur et dont le journaliste est en guerre déclarée avec Ahmed Mahour Bacha. Le quotidien est connu dans l’espace médiatique algérien pour être édité par le patron des patrons algériens, propriétaire d’un groupe de presse (proche des décideurs) - représenté aussi bien dans la presse écrite francophone et  arabophone  que dans l’audio visuel – qui est également un magnat de la construction, détenteur de nombreux marchés publics tant dans le domaine de la construction de stades (Tizi Ouzou) que des travaux hydrauliques  et routiers, un oligarque – selon ses adversaires politiques -  en charge en particulier d’une portion de la réhabilitation de l’autoroute Est-Ouest. C’est également ce groupe  qui a procédé à la mise à niveau de la RN 43 (Jijel-Bejaïa) et entreprend l’élargissement, sur la RN 9 (Bejaia-Sétif), de la route touristique dite la « route des gorges » du côté de Kherrata.

Cette fois-ci, le débat semble être engagé sur la question des participants aux jeux olympiques de Rio et sur ce qui semble être un passe droit évident et, pour corser le tout, de la mise œuvre d’une politique de « deux poids et deux mesures ». Comme trop souvent malheureusement, il s’avère qu’il s’agit encore une fois d’un de ces ratages communicationnels que la fédération semble apprécier à plus d’un titre ou d’un de ces ballons sondes destinés à tester la réactivité du public dont certains milieux sont friands.

Cette polémique a débuté il y a quelques jours, après la réalisation des minima de participation aux jeux olympiques, qui se disputeront au mois d’août prochain, par deux athlètes (Ali Messaoudi puis Yassine Hathat). Ces deux performances ont incité la fédération à publier (certainement dans le cadre de sa politique de communication), à la fois sur son site et sa page Facebook, la liste « des athlètes qualifiés ». Cette liste est, contrairement à ce qui est pompeusement annoncée, la liste des athlètes ayant réalisés, pendant la période définie par elle (1 janvier 2015-10 juillet à minuit), les niveaux de performance exigées par l’IAAF et deux autres athlètes.

Nous noterons que cette publication n’est pas la première bavure de la fédération. En début de saison, elle  avait fait connaitre d’autres standards. Puis, elle était revenue sur sa décision tout en maintenant la période de réalisation de  ces performances antérieurement publiée. Une période qui, précisons-le, ne correspond pas à celle retenue par l’instance faîtière de l’athlétisme prenant en considération les performances établies à compter du 1er mai 2015. Nous dirons que, comme trop souvent et dans de nombreux secteurs d’activités, la fédération a voulu apporter son grain de sel, sa spécificité. Une sorte de label national.

La première liste d’athlètes ayant réalisé les minima selon les conditions définies par la FAA (malgré son appellation) était conforme aux performances établies pendant la période de référence (à compter du 1er janvier). C’est ainsi que Taoufik Makhloufi était porté sur le 800 mètres. La seconde, plus récente retire T. Makhloufi du 800 et le porte sur le 1 500 mètres. La distance qui l’avait vu remporter la victoire en 2012  et sur laquelle il espère conserver le titre olympique décroché à Londres. Sauf que (c’est là où le bât blesse, permet à notre confrère de relever cette bévue et, à juste raison, prendre à défaut la fédération) Taoufik n’a pas couru de 1 500 depuis la fin de la saison dernière. Il n’a participé qu’à des 800 et des miles. Cette distance (le mile) n’est pas répertoriée sur la liste des performances minimales exigées par l’IAAF.     

Ainsi que le note notre confrère « la Fédération algérienne d’athlétisme (FAA) est tombée dans son propre piège ». Il peut donc s’en vanter par un claquant : « on l’avait prédit ». Il se fait aussi une joie de rappeler que, dans une interview que lui avait accordée en début d’année le champion olympique, Makhloufi avait informé « qu’il comptait bien défendre à Rio son titre olympique du 1 500m ». Un choix confirmé dernièrement par son coach français Philippe Dupont.


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