dimanche 24 juillet 2016

« Mo » Farah, Le Somalien de l’United Kingdom

M
ohamed « Mo » ou encore « Fly Mo » Farah appartient à cette catégorie particulière de champions qui ont changé de nationalité. Des athlètes si nombreux à changer de statut qu’ ils sont à l’origine - présentement en Europe, plus particulièrement depuis les derniers championnats d’Europe d’athlétisme disputés à Amsterdam - d’une polémique qui alimentera certainement, pendant quelques temps, les colonnes de la presse sportive bien évidemment et dans quelques semaines (pendant le déroulement des jeux olympiques) celles de la presse généraliste et des télévisions qui émettent sur toutes la planète.  Celles-ci s’en donneront certainement à cœur joie dans l’ambiance délétère - résultant du renfermement  des nations européennes et des opinions publiques réfractaires  à l’arrivée massive sur leurs territoires de populations migrantes (principalement musulmanes) venues de l’hémisphère sud - prévalant actuellement. Il n’est qu’à constater les commentaires sur la composition de France de football (finaliste de l’Euro 2016) et ceux qui ont accompagné les résultats de l’équipe turque d’athlétisme.
Mo Farah est arrivé en Grand Bretagne, il y a un quart de siècle. A l’âge de 8 ans. Il est arrivé de Somalie, ce pays de la Corne de l’Afrique dont est également originaire Aden Jama. Aucune motivation n’est donnée sur cette émigration familiale que l’on évite apparemment d’évoquer tant « Mo » semble totalement intégré dans la société communautariste britannique. N’est-il pas  un citoyen du Royaume Uni qui fait flotter l’emblème britannique, l’Union Jack, sur le mat central des compétitions planétaires d’athlétisme ? Nous supposerons donc que les relations si policées et si pudiques des sujets de sa Majesté régnant sur le Commonwealth, ancienne puissance coloniale dominant les mers et les continents, empêchent de raviver des blessures à peine cicatrisées dans la mémoire de la vague d’expatriés désireux de jouir des besoins primaires chers à Abraham Maslow, ceux qui font passer avant tout la survie alimentaire et sécuritaire des populations de cette région du continent noir en proie à la guerre civile et à la famine. Souvenons-nous, pour ceux qui le peuvent encore, des images atroces d’enfants faméliques qui illustraient à l’époque les informations venues de ce pays !
Comme la grande majorité des athlètes qui marquent l’histoire de l’athlétisme international, « Mo » Farah fait irruption  dans les bilans en juniors. Pour ce qui le concerne, ce fut quand il remporta, à l’âge de 18 ans,  son premier titre majeur aux Championnats d'Europe junior en 2001, à Grosseto (Italie), sur  5000 mètres (14.09.91) avant de devenir un coureur de demi-fond long de valeur européenne et mondiale plus qu’honorable sans être toutefois exceptionnelle. « Mo » sort du lot, neuf ans plus tard, au cours de l’été 2010, lorsqu’il remporte le 5 000 et le 10 000 mètres des championnats d’Europe. Devenant le cinquième européen (et le premier britannique) a réussir le doublé.
Le tournant de sa carrière sportive se dessine alors. Il quitte, en février 2011, son entraîneur historique, Alan Storey, pour rejoindre l'entraîneur américain Alberto Salazar dans l'Oregon et s'entraîner avec le coureur américain Galen Rupp, une grosse pointure du demi-fond long mondial. Cette même année  2011, il reçoit le titre d'athlète européen de l'année 2011.


Son nouvel entraîneur, Alberto Bauday Salazar, né à La Havane à Cuba à l’époque où le castrisme triomphe de l’impérialisme américain,  est précédé par sa réputation d’athlète. Il fut un athlète américain, spécialiste des courses de fond. Marathonien précoce (selon les normes de l’époque, s’entend), il remporte en 1980 (22 ans), pour sa première participation à une course sur route de cette distance, il remporte d’abord le marathon de New York (référence mondiale s’il peut en être) en 2 heures 09 minutes  41 secondes, avant de conserver (l’année suivante) son titre en s'imposant avec le chrono  2 heures 08 minutes 13 secondes, qui aurait constitué un nouveau record du monde de la discipline s’il avait été homologué. Malheureusement pour lui, il fut constaté (après coup) que la distance parcourue était inférieure de 148 mètres aux 42,195 km officiels. Il s'adjugera par la suite un troisième succès consécutif à New York en 2 h 09 min 29 s. En 2013, les doublées (5 000 et 10 000 mètres) aux jeux olympiques de Londres et aux championnats du monde de Pékin lui valent d’être consacré par l'IAAF entraineur de l'année.

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