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ohamed « Mo »
ou encore « Fly Mo » Farah appartient à cette catégorie
particulière de champions qui ont changé de nationalité. Des athlètes si
nombreux à changer de statut qu’ ils sont à l’origine - présentement en Europe,
plus particulièrement depuis les derniers championnats d’Europe d’athlétisme
disputés à Amsterdam - d’une polémique qui alimentera certainement, pendant
quelques temps, les colonnes de la presse sportive bien évidemment et dans
quelques semaines (pendant le déroulement des jeux olympiques) celles de la
presse généraliste et des télévisions qui émettent sur toutes la planète. Celles-ci s’en donneront certainement à cœur
joie dans l’ambiance délétère - résultant du renfermement des nations européennes et des opinions
publiques réfractaires à l’arrivée massive
sur leurs territoires de populations migrantes (principalement musulmanes) venues
de l’hémisphère sud - prévalant actuellement. Il n’est qu’à constater les
commentaires sur la composition de France de football (finaliste de l’Euro
2016) et ceux qui ont accompagné les résultats de l’équipe turque d’athlétisme.
Mo Farah est arrivé en Grand
Bretagne, il y a un quart de siècle. A l’âge de 8 ans. Il est arrivé de
Somalie, ce pays de la Corne de l’Afrique dont est également originaire Aden
Jama. Aucune motivation n’est donnée sur cette émigration familiale que l’on
évite apparemment d’évoquer tant « Mo » semble
totalement intégré dans la société communautariste britannique. N’est-il
pas un citoyen du Royaume Uni qui fait
flotter l’emblème britannique, l’Union Jack, sur le mat central des compétitions
planétaires d’athlétisme ? Nous supposerons donc que les relations si
policées et si pudiques des sujets de sa Majesté régnant sur le Commonwealth,
ancienne puissance coloniale dominant les mers et les continents, empêchent de
raviver des blessures à peine cicatrisées dans la mémoire de la vague
d’expatriés désireux de jouir des besoins primaires chers à Abraham Maslow, ceux
qui font passer avant tout la survie alimentaire et sécuritaire des populations
de cette région du continent noir en proie à la guerre civile et à la famine.
Souvenons-nous, pour ceux qui le peuvent encore, des images atroces d’enfants
faméliques qui illustraient à l’époque les informations venues de ce
pays !
Comme la grande majorité des
athlètes qui marquent l’histoire de l’athlétisme international, « Mo »
Farah fait irruption dans les bilans en
juniors. Pour ce qui le concerne, ce fut quand il remporta, à l’âge de 18 ans, son
premier titre majeur aux Championnats d'Europe junior en 2001, à Grosseto
(Italie), sur 5000 mètres (14.09.91)
avant de devenir un coureur de demi-fond long de valeur européenne et mondiale plus
qu’honorable sans être toutefois exceptionnelle. « Mo »
sort du lot, neuf ans plus tard, au cours de l’été 2010, lorsqu’il remporte le
5 000 et le 10 000 mètres des championnats d’Europe. Devenant le
cinquième européen (et le premier britannique) a réussir le doublé.
Le tournant de sa carrière sportive se dessine alors. Il quitte, en
février 2011, son entraîneur historique, Alan Storey, pour rejoindre
l'entraîneur américain Alberto Salazar dans l'Oregon et s'entraîner avec le coureur
américain Galen Rupp, une grosse pointure du demi-fond long mondial. Cette même
année 2011, il reçoit le titre d'athlète
européen de l'année 2011.
Son nouvel entraîneur, Alberto
Bauday Salazar, né à La Havane à Cuba à l’époque où le castrisme triomphe de
l’impérialisme américain, est précédé
par sa réputation d’athlète. Il fut un athlète américain, spécialiste des
courses de fond. Marathonien précoce (selon les normes de l’époque, s’entend),
il remporte en 1980 (22 ans), pour sa première participation à une course sur
route de cette distance, il remporte d’abord le marathon de New York (référence
mondiale s’il peut en être) en 2 heures 09 minutes 41 secondes, avant de conserver (l’année suivante)
son titre en s'imposant avec le chrono 2
heures 08 minutes 13 secondes, qui aurait constitué un nouveau record du monde
de la discipline s’il avait été homologué. Malheureusement pour lui, il fut
constaté (après coup) que la distance parcourue était inférieure de 148 mètres
aux 42,195 km officiels. Il s'adjugera par la suite un troisième succès
consécutif à New York en 2 h 09 min 29 s. En 2013, les doublées (5 000 et
10 000 mètres) aux jeux olympiques de Londres et aux championnats du monde
de Pékin lui valent d’être consacré par l'IAAF entraineur de l'année.
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