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ans notre esprit, nous avions clos cette courte série de chroniques
portant sur les minima de participations aux jeux olympiques de Rio. Nous le
croyons si fermement que nous avons entamé une autre série sur les relations
entre l’athlétisme national et ce que nous pressentons être une partie d’un
système généralisé de dopage international qui ne serait pas étatique comme
cela est décrit en Russie mais s’inscrirait tout de même dans le cadre d’une organisation
où des intérêts étatiques ou privés seraient présents.
En recevant dans notre messagerie un commentaire d’Ahmed Mahour Bacha,
nous sommes dans l’obligation de revoir notre programmation. Rendant la monnaie
de sa pièce à « Faa Ahmed », pirate des comptes Facebook, nous dirons que
le commentaire de Dadi (nous espérons qu’il ne sera pas offusqué par l’emploi
de ce diminutif utilisé par ses amis), est d’une importance capitale dans la
compréhension des rouages de la pensée de la fédération algérienne
d’athlétisme.
Le commentaire ne concerne pas au départ (même si par la suite il y
viendra) directement la sélection algérienne puisque Ahmed Mahour Bacha s’est
penché sur les mécanismes de la sélection française critiqués et objets de
commentaires acidulés sur les réseaux sociaux. Une sélection qui entraîne
l’exclusion (selon le décompte présenté) de 47 athlètes (près de trois fois l’effectif
retenu par la FAA) ayant réalisé les minima de IAAF et n’ayant pu accomplir
ceux décidés par la fédération française d’athlétisme beaucoup plus sévères que
ceux de l’instance internationale.
Il relève aussi que la période
de réalisation de ces niveaux de performances est plus courte, réduite à sa
plus simple expression. Il nous amène à penser que la France ne voulait emmener
que les meilleurs des meilleurs (parmi les critères dérogatoires retenons
celui-ci : un athlète français n’ayant pas réussi les minima FFA mais
classé à la 16ème place
mondiale à la date limite est susceptible d’être retenu): un trimestre au lieu
du semestre algérien et des trois semestres de l’IAAF.
Une simple addition situe le niveau de performance de l’athlétisme
français estimé à une centaine d’athlètes
sélectionnables au vu des minima IAAF. A comparer aux 15 Algériens
retenus auxquels s’ajoute (sans explications de la part du bureau fédéral ayant
statué, jouant sans doute sur les facultés naturelles d’oubli de ceux qui ne
sont pas concernés directement et le bonheur de l’athlète et de son entourage)
Mohamed Ameur, ce marcheur dont la performance avait été invalidée, déclarée
non conforme suite, si l’on en croit les propos tenus à l’époque, d’une
distance trop courte. Mahour Bacha argumente, nous le verrons, sans le vouloir
( ?), ce revirement au nom du pouvoir décisionnaire de la fédération.
Ahmed Mahour Bacha s’attribue le droit d’estimer que « certains
minima français sont exagérément élevés ». Il précise que d’autres
pays de l’Union Européenne (Mahour Bacha cite la Belgique et les Pays Bas) sont
encore plus sévères, ce qui aurait conduit à ce que la question soit traitée à
la barre des tribunaux. Ceci est (pour nous) anecdotique car le plus
intéressant reste à venir.
Il situe le débat sur les critères de qualifications dans le cadre
organique, un sujet sur lequel il est intarissable (et sur lequel il n’a pas
toujours tort contrairement à ce que l’on peut penser lorsque l’on se
positionne uniquement en tant que contradicteur permanent des opinions qu’il
émet).
Sa pensée sur cette question a le mérite de la clarté. De plus, il
a le bon goût de noter que « la
sélection est du ressort des fédérations nationales ». C’est ici que se situe le tournant de son commentaire,
lorsque revenant sur le terrain de l’athlétisme algérien, il assène un
vigoureux : « Et le dernier mot reviendra de toute façon à la
FAA ». Il conclue ce point de vue par un argument revisitant
l’histoire de l’athlétisme national : « Comme cela a été le cas
depuis la nuit des temps ».
Toujours en restant sur le plan organique, il observe (à juste raison
d’ailleurs) que « ceux qui ne sont pas d’accord avec les critères de
participation n’avaient qu’à les contester et les amender lorsqu’ils ont été
présentés lors de l’assemblée générale ». Relevant que, s’il avait
été membre de l’AG, il aurait proposé des amendements et contesté certains
points.
Ceci étant acté, nous observerons que cette observation s’adresse aux
membres de l’assemblée générale de la FAA (100 à 120 membres statutaires)
qui, selon le principe cardinal du fonctionnement des assemblées algériennes,
ont acquiescé - à mains levées certainement- aux propositions du bureau fédéral et des
organes permanents. Le raisonnement d’AMB se tient sauf que les contradicteurs
les plus visibles ne sont pas membres de l’AG et que le droit de débattre leur
est dénié. Une autre facette de ce droit qui veut que la critique ne puisse
venir que de l’intérieur du système. Avec pour corollaire que ceux qui lui
apportent la contradiction sont automatiquement des opposants.
Sa perception de la chose a pour référent idéologique la politique
prônée, il y a un quart de siècle, par le président de la FAA d’alors qui
cumulait plusieurs casquettes (dont
celle de directeur central au MJS et de membre actif de l’AACS -association
algérienne des cadres du sport- fort influente à l’époque).
Cette politique pourrait se
traduire par le « principe d’Ahmed Mahour Bacha » résumé
en ceci : participation réduite (minima élevés) lorsque les dépenses sont
prises en charge par la FAA (championnats du monde, championnats d’Afrique,
championnats arabes), participation élargie (minima plus faciles) lorsqu’il
s’agit d’une prise en charge par le COA (Jeux olympiques, jeux africains, jeux
méditerranéens) pour …. «..lancer dans le bain, un maximum
d’athlètes afin qu’ils acquièrent de l’expérience ».
Ceci a le mérite de la clarté. Dans cette logique, on concourt aux
jeux olympiques pour envisager une médaille aux championnats arabes. Un
raisonnement que nous translaterons en : suivre des études
postuniversitaires (masters, doctorats) pour réussir au brevet des collèges.
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