Toufik Makhloufi est, jusqu’à l’heure présente, car rien ne
prouve le contraire, un athlète « clean ». C’est
également (inutile de le nier) un athlète sur lequel pèse de forts soupçons de
dopage qui prirent (outre Atlantique) une dimension indescriptible lorsque John
Cook (entraîneur de David Torrence avant que ce dernier ne fasse partie du
groupe Aden en 2014) a fait part de menaces qu’il aurait reçues de la part
d’Aden et de son entourage à la suite des déclarations qu’il a faites après la
médaille d’or remportée par Makhloufi aux jeux olympiques de Londres 2012.
Nous devons percevoir que Makhloufi, l’idole nationale, est
englué dans un faisceau de présomptions négatives laissant préjuger de ces
pratiques hors normes. Ne concluons toutefois pas trop rapidement et attendons la
suite des événements dont le retesting de ses fluides vitaux (dont le délai a
été porté à 10 ans au lieu de 8 ans précédemment) au cours des années à venir.
Un retesting des analyses effectuées lors des championnats du monde et des jeux
olympiques a révélé beaucoup de surprises et a confirmé des soupçons conduisant
l’IAAF à revoir les podiums de ces compétitions.
D’autres athlètes algériens que Toufik Makhloufi (en petit
nombre certes) font également l’objet de suspicion. En particulier ceux qui se
sont préparés sous la coupe du coach Aden. Nous leur avons consacré l’année
dernière une chronique portant sur les dangers (ne serait-ce que médiatique) d’une collaboration avec Jama Aden.
Ces athlètes ont certainement fait partie du groupe
d’athlètes que Barber a dénommé le « second cercle ».
D’après Barber, ce groupe dans le groupe serait un groupe d’athlètes composé d’une
sorte d’intermittents, de coureurs ne jouissant pas d’une proximité permanente
avec Aden. Des athlètes venant s’entraîner avec lui et repartant dans leurs
pays respectifs à la fin de la session avec un programme à respecter.
Des athlètes restant en contact avec l’entraîneur par
courriels lorsqu’ils ne sont pas en stage sous sa direction. Cette manière de
procéder est décrite dans le récit que fait David Torrence de sa relation avec
le groupe Aden. On retrouve également cette approche d’entraînement à distance
dans les explications connues sur le cas de l’athlète franco-marocaine Layla
Traby qui n’aurait jamais été en contact direct avec l’entraîneur
anglo-somalien.
A notre connaissance, quatre athlètes algériens auront pu
faire partie du « second cercle ». Nous commencerons
par Amina Bettiche. Cette spécialiste du 3 000 mètres steeple était, depuis
la fin de la saison 2015, à la recherche d’un entraîneur. Elle venait alors de
se séparer d’avec Mohamed Salem qui l’avait emmené à la compétition athlétique
la plus importante de la saison, les Championnats du monde de 2015 qui se sont
déroulés à Pékin. Elle y a pris part sans toutefois réaliser les objectifs
espérés.
Amina Bettiche était soutenue par la fédération et
bénéficiait de l’aide de la préparation olympique. Une athlète à qui il fut
demandé par la FAA de renouveler les minima de participation aux jeux
olympiques et qui, comme tant d’autres (dont Hathat et Belferrar) s’échina à le
faire au détriment de sa préparation. Elle est également l’athlète qui ayant
bénéficié d’un stage de préparation de 60
jours à Sulultha, sous la coupe d’Aden, (elle était pressentie, selon la presse
proche de la fédération, pour rejoindre le groupe au titre d’une convention à
signer entre la FAA et l’entraîneur) sollicita et obtint une prolongation de 15
jours accordée par le COA ainsi que
l’affirma son président en pleine «crise de Rio ».
Amina Bettiche répond pleinement aux critères d’appartenance
au « second cercle » de Barber. Après ce stage de 75
jours Sulultha, elle revint au pays, pendant le mois de Ramadhan, et
s’entraina, selon un plan d’entrainement concocté par Jama Aden, sur les
plateaux de moyenne altitude de Bordj Bou Arreridj. Plus tard dans la saison,
elle devait rejoindre le camp de base en Scandinavie.
Le quatuor d’athlètes comprenait également un duo composé d’Amine
Belferrar et de Yacine Hathat (deux de coureurs de 800 réguliers ces dernières
années à 1.45-1.46) qui aussi firent partie de la délégation algérienne ayant
participé aux championnats du monde de Pékin. Deux athlètes entraînés par Amar
Benida, l’époux et ex-entraîneur de la championne olympique du 1 500
mètres des jeux de Sidney 2000, Nouria Merah contraints de renouveler les
minima pour Rio.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire