mardi 28 mars 2017

Aden et les Algériens (3), Les Algériens du « second cercle »

Toufik Makhloufi est, jusqu’à l’heure présente, car rien ne prouve le contraire, un athlète « clean ». C’est également (inutile de le nier) un athlète sur lequel pèse de forts soupçons de dopage qui prirent (outre Atlantique) une dimension indescriptible lorsque John Cook (entraîneur de David Torrence avant que ce dernier ne fasse partie du groupe Aden en 2014) a fait part de menaces qu’il aurait reçues de la part d’Aden et de son entourage à la suite des déclarations qu’il a faites après la médaille d’or remportée par Makhloufi aux jeux olympiques de Londres 2012.
Nous devons percevoir que Makhloufi, l’idole nationale, est englué dans un faisceau de présomptions négatives laissant préjuger de ces pratiques hors normes. Ne concluons toutefois pas trop rapidement et attendons la suite des événements dont le retesting de ses fluides vitaux (dont le délai a été porté à 10 ans au lieu de 8 ans précédemment) au cours des années à venir. Un retesting des analyses effectuées lors des championnats du monde et des jeux olympiques a révélé beaucoup de surprises et a confirmé des soupçons conduisant l’IAAF à revoir les podiums de ces compétitions.
D’autres athlètes algériens que Toufik Makhloufi (en petit nombre certes) font également l’objet de suspicion. En particulier ceux qui se sont préparés sous la coupe du coach Aden. Nous leur avons consacré l’année dernière une chronique portant sur les dangers (ne serait-ce que médiatique)  d’une collaboration avec Jama Aden.
Ces athlètes ont certainement fait partie du groupe d’athlètes que Barber a dénommé le « second cercle ». D’après Barber, ce groupe dans le groupe serait un groupe d’athlètes composé d’une sorte d’intermittents, de coureurs ne jouissant pas d’une proximité permanente avec Aden. Des athlètes venant s’entraîner avec lui et repartant dans leurs pays respectifs à la fin de la session avec un programme à respecter.
Des athlètes restant en contact avec l’entraîneur par courriels lorsqu’ils ne sont pas en stage sous sa direction. Cette manière de procéder est décrite dans le récit que fait David Torrence de sa relation avec le groupe Aden. On retrouve également cette approche d’entraînement à distance dans les explications connues sur le cas de l’athlète franco-marocaine Layla Traby qui n’aurait jamais été en contact direct avec l’entraîneur anglo-somalien.
A notre connaissance, quatre athlètes algériens auront pu faire partie du « second cercle ». Nous commencerons par Amina Bettiche. Cette spécialiste du 3 000 mètres steeple était, depuis la fin de la saison 2015, à la recherche d’un entraîneur. Elle venait alors de se séparer d’avec Mohamed Salem qui l’avait emmené à la compétition athlétique la plus importante de la saison, les Championnats du monde de 2015 qui se sont déroulés à Pékin. Elle y a pris part sans toutefois réaliser les objectifs espérés.
Amina Bettiche était soutenue par la fédération et bénéficiait de l’aide de la préparation olympique. Une athlète à qui il fut demandé par la FAA de renouveler les minima de participation aux jeux olympiques et qui, comme tant d’autres (dont Hathat et Belferrar) s’échina à le faire au détriment de sa préparation. Elle est également l’athlète qui ayant bénéficié d’un stage de préparation de  60 jours à Sulultha, sous la coupe d’Aden, (elle était pressentie, selon la presse proche de la fédération, pour rejoindre le groupe au titre d’une convention à signer entre la FAA et l’entraîneur) sollicita et obtint une prolongation de 15 jours accordée  par le COA ainsi que l’affirma son président en pleine «crise de Rio ».
Amina Bettiche répond pleinement aux critères d’appartenance au « second cercle » de Barber. Après ce stage de 75 jours Sulultha, elle revint au pays, pendant le mois de Ramadhan, et s’entraina, selon un plan d’entrainement concocté par Jama Aden, sur les plateaux de moyenne altitude de Bordj Bou Arreridj. Plus tard dans la saison, elle devait rejoindre le camp de base en Scandinavie.

Le quatuor d’athlètes comprenait également un duo composé d’Amine Belferrar et de Yacine Hathat (deux de coureurs de 800 réguliers ces dernières années à 1.45-1.46) qui aussi firent partie de la délégation algérienne ayant participé aux championnats du monde de Pékin. Deux athlètes entraînés par Amar Benida, l’époux et ex-entraîneur de la championne olympique du 1 500 mètres des jeux de Sidney 2000, Nouria Merah contraints de renouveler les minima pour Rio. 

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