David Torrence, selon
la première partie de son témoignage
rapporté précédemment, n’a pas été un témoin visuel de faits en relation avec
le dopage. Il indique, dans l’interview accordée au cours des jours qui
suivirent l’interpellation d’Aden Jama (ainsi que du duo composé du kiné
marocain Mounir Ouarid et de l’athlète qatari somali d’origine, Musaeb Balla), que
si il y a eu quelque chose de répréhensible cela s’est déroulé à « l'appartement
de Jama et non pas à l'hôtel, pour autant que je sache ».
Le journaliste ayant
préparé avec soin l’interview et étant à l‘écoute de Torrence, saisissant
l’opportunité qui se présente à lui, s’empare (à un autre moment de
l’entretien) de cette information pour l’interroger sur la question de
l’hébergement du groupe. La question de l’appartement semble en effet être importante
dans le dossier constitué par l’IAAF.
Du point de vue de l’organisation
de l’hébergement, Torrence signale que : « La plupart des
athlètes sont logés à l’hôtel. Il y avait des chambres à deux lits et une
télévision et des suites occupées par six athlètes. Il y avait aussi un
appartement séparé où logeaient Jama et quelques autres personnes ».
Certainement son frère et le kiné. Mais, il ne le précise pas.
Bien qu’il n’ait pas
été témoin d’actes de dopage proprement dit, Torrence a été perturbé par des situations
anormales. Il rapporte qu’un athlète non identifié (mais qualifié d’« international
bien accompli ») s’est retrouvé à un moment donné dans le creux de
la vague. En fait, dans une situation
identique à celle qu’il vit que lui. La traduction littérale est imagée « il
était dans une ornière », les coureurs diront « à la
ramasse ».
Torrence raconte que
ce coureur est allé chercher les « injections de vitamines »
et que, deux jours plus tard, il a fait
une séance d'entraînement incroyable. Torrence se garde bien d’associer à ce
fait l’éventuelle idée de dopage que l’on pourrait tirer de son récit. Il
raconte que lui, qui ne fait pas appel à ces fameuses injections de vitamines
faisant partie du processus d’entraînement selon Aden, avait eu « de
terribles séances d'entraînement » et qu’ensuite, deux jours plus
tard, il faisait une séance d'entraînement incroyable. Selon lui, il ne faut
pas mettre « les deux choses ensemble ». Cela ne
l’empêcha pas de se dire un jour « Wow. C'est incroyable
comment il a rebondi ».
Ce que nous attendons
tous est de savoir quel a été son rôle à la fois dans l’enquête de l’IAAF et
sur le raid des policiers et douaniers catalans. Son implication est à la fois réelle
et marginale.
Torrence révèle qu’il
est dans l’ignorance de la suite des événements (l’interview a été diffusée sur
Internet, le 24 juin 2016, dans le courant de la semaine qui a suivi
l’ « Opération Rial »). Il indique simplement
qu’il « travaille avec l'IAAF » et qu’il souhaite
qu'il soit clair qu'il n'a pas de son propre chef contacté l'IAAF : « Il
y avait déjà une enquête en cours. Je fus contacté par l'IAAF ».
Ce contact fut un
intermédiaire (dont la qualité n’est pas précisée) qui a « travaillé
de très près avec l'IAAF ». Un intermédiaire qui « a
appris que je quittais le groupe de Jama et avait entendu parler de certaines
choses ».
Au cours des
discussions avec cet intermédiaire, Torrence explique qu’ils ont parlé de ce
que lui savait et ont reconstitué leurs expériences et qu’il lui avait
dit : « Un gars de l'IAAF va vous appeler. Vous devez juste lui
dire tout ce que vous savez et tout ce que vous m’avez dit ».
Le journaliste fait
dire à Torrence qu’il ne fut pas la seule personne à avoir communiqué des
informations à l’IAAF. Il aurait été ravi de « prendre tout le
crédit pour cela » (être le seul lanceur d’alerte), Torrence
reconnait qu’ « il y avait certainement beaucoup de personnes
impliquées et beaucoup de différentes pièces du puzzle ».
Il admet également
qu’il ignorait la date du raid sur l’hôtel de Sabadell et qu’il était un simple
informateur. Son rôle à consister à les aider « à comprendre où
l'appartement était et des trucs comme ça ».
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