mercredi 8 mars 2017

David Torrence (8) Dans le rôle d’informateur de l’IAAF

David Torrence, selon la première partie de son  témoignage rapporté précédemment, n’a pas été un témoin visuel de faits en relation avec le dopage. Il indique, dans l’interview accordée au cours des jours qui suivirent l’interpellation d’Aden Jama (ainsi que du duo composé du kiné marocain Mounir Ouarid et de l’athlète qatari somali d’origine, Musaeb Balla), que si il y a eu quelque chose de répréhensible cela s’est déroulé à « l'appartement de Jama et non pas à l'hôtel, pour autant que je sache ».

Le journaliste ayant préparé avec soin l’interview et étant à l‘écoute de Torrence, saisissant l’opportunité qui se présente à lui, s’empare (à un autre moment de l’entretien) de cette information pour l’interroger sur la question de l’hébergement du groupe. La question de l’appartement semble en effet être importante dans le dossier constitué par l’IAAF.

Du point de vue de l’organisation de l’hébergement, Torrence signale que : « La plupart des athlètes sont logés à l’hôtel. Il y avait des chambres à deux lits et une télévision et des suites occupées par six athlètes. Il y avait aussi un appartement séparé où logeaient Jama et quelques autres personnes ». Certainement son frère et le kiné. Mais, il ne le précise pas.

Bien qu’il n’ait pas été témoin d’actes de dopage proprement dit, Torrence a été perturbé par des situations anormales. Il rapporte qu’un athlète non identifié (mais qualifié d’« international bien accompli ») s’est retrouvé à un moment donné dans le creux de la vague.  En fait, dans une situation identique à celle qu’il vit que lui. La traduction littérale est imagée « il était dans une ornière », les coureurs diront « à la ramasse ».

Torrence raconte que ce coureur est allé chercher les « injections de vitamines » et que, deux jours plus tard, il  a fait une séance d'entraînement incroyable. Torrence se garde bien d’associer à ce fait l’éventuelle idée de dopage que l’on pourrait tirer de son récit. Il raconte que lui, qui ne fait pas appel à ces fameuses injections de vitamines faisant partie du processus d’entraînement selon Aden, avait eu « de terribles séances d'entraînement » et qu’ensuite, deux jours plus tard, il faisait une séance d'entraînement incroyable. Selon lui, il ne faut pas mettre «  les deux choses ensemble ». Cela ne l’empêcha pas de se dire un jour « Wow. C'est incroyable comment il a rebondi ».

Ce que nous attendons tous est de savoir quel a été son rôle à la fois dans l’enquête de l’IAAF et sur le raid des policiers et douaniers catalans. Son implication est à la fois réelle et marginale.

Torrence révèle qu’il est dans l’ignorance de la suite des événements (l’interview a été diffusée sur Internet, le 24 juin 2016, dans le courant de la semaine qui a suivi l’ « Opération Rial »). Il indique simplement qu’il « travaille avec l'IAAF » et qu’il souhaite qu'il soit clair qu'il n'a pas de son propre chef contacté l'IAAF : « Il y avait déjà une enquête en cours. Je fus contacté par l'IAAF ».

Ce contact fut un intermédiaire (dont la qualité n’est pas précisée) qui a « travaillé de très près avec l'IAAF ». Un intermédiaire qui « a appris que je quittais le groupe de Jama et avait entendu parler de certaines choses ».

Au cours des discussions avec cet intermédiaire, Torrence explique qu’ils ont parlé de ce que lui savait et ont reconstitué leurs expériences et qu’il lui avait dit : « Un gars de l'IAAF va vous appeler. Vous devez juste lui dire tout ce que vous savez et tout ce que vous m’avez dit ».

Le journaliste fait dire à Torrence qu’il ne fut pas la seule personne à avoir communiqué des informations à l’IAAF. Il aurait été ravi de « prendre tout le crédit pour cela » (être le seul lanceur d’alerte), Torrence reconnait qu’ « il y avait certainement beaucoup de personnes impliquées et beaucoup de différentes pièces du puzzle ».


Il admet également qu’il ignorait la date du raid sur l’hôtel de Sabadell et qu’il était un simple informateur. Son rôle à consister à les aider « à comprendre où l'appartement était et des trucs comme ça ».

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