samedi 25 mars 2017

David Torrence (12), Comme dans un film

Aden dispose de plusieurs bases d’entraînement savamment réparties en Afrique et en Europe. La première base d’entrainement du groupe Aden était installée à Sulultha (en Ethiopie). Dans cette Corne de l’Afrique si prodigue en champions de courses à pieds. Une base a acquis une notoriété médiatique pour avoir accueilli, à la même période, sur les mêmes installations sportives de ce centre de préparation en haute altitude,  Hamza Driouch et « Mo » Farah à l’époque où tomba la décision de suspension du premier nommé.

Cette proximité de Farah (déjà suspecté de pratiques illicites et de participation à des expérimentations à la limite de la légalité du simple fait de son appartenance au groupe Salazar) avec les athlètes (plus particulièrement de ce jeune coureur de demi-fond qatari d’origine marocaine qui a fait l’actualité athlétique d’abord par des performances de très haut niveau (3.34) dans la catégorie junior puis pour un passeport biologique anormal lui valant une suspension) du groupe Aden a accru les controverses. Elles  reviennent régulièrement dans les articles de la presse britannique portant sur le thème du dopage au Royaume Uni.

En plus de Sulultha et de Sabadell, le groupe Aden disposait d’une troisième base en Scandinavie utilisée en été, en prévision de l’entame de la campagne des meetings nordiques de notoriété (Oslo, Stockholm, Helsinki).

Une année plus tôt, en juillet 2015, Kyle Barber avait tenté de prendre à défaut Aden et son groupe. Il avait échoué de peu dans son entreprise. Il avait cependant acquis le soutien des autorités espagnoles (agence anti-dopage et les services de police). L’opération ratée avaient permis aux Espagnols d’engager une collaboration avec l’IAAF.

En préparant l’ « Opération Rial », Kyle Barber savait que l’agence anti dopage espagnole et la police espagnole l’appuierait. L’échec de l’opération de juillet 2015 avait montré aux Catalans que les données communiquées par l’IAAF étaient fiables.

La première opération menée en commun avait consisté en l’interception, entre Sabadell et Font Romeu (centre de préparation altitude dans les Pyrénées, montagnes séparant l’Espagne de la France suspecté, au vu de nombreux cas de dopage enregistrés sur place ou au retour d’un stage, d’être une plate-forme de deal de produits interdits) d’une voiture dans laquelle voyageait la championne éthiopienne Genzebe Dibaba.

Les performances de la star du demi-fond défrayaient l’imagination humaine en améliorant les records des athlètes chinoises de « l’armée de Ma ». Les chronos de l’Ethiopienne avaient fait naitre des soupçons qui s’ajoutaient et relançaient les soupçons précédents. Selon son programme de préparation, Dibaba devait rester plusieurs semaines à Font Romeu.

Le véhicule ne fut pas intercepté (comme cela était prévu). Pourtant, finalement, à peine arrivée à Font Romeu, Genzebe Dibaba avait remis le cap sur la base habituelle de Sabadell, dans la banlieue de Barcelonaise, pour poursuivre son programme de préparation à l’issue duquel elle battra un record du monde. Le groupe d’athlètes dont elle faisait partie avait été alerté, dès son arrivée sur les lieux, de la présence de contrôleurs diligentés par l’AMA.

L’opération n’avait pas atteint son objectif consistant à trouver des produits illicites. Malgré cet échec, Kyle Barber préférait rester positif. L’un des aspects qu’il mit en valeur, en tant qu’élément prometteur pour une seconde opération, est que selon ses propos,  « On a déjà collaboré avec eux ». « Eux » signifiant dans le contexte les autorités espagnoles. Pour lui, dorénavant tout serait « plus facile. Ils ont vu qu’on a des bonnes données, des bonnes informations. Les gendarmes et douanes sont prêts à travailler avec nous».

La persévérance est un atout. Près d’une année plus tard, l’ « Opération Rial » permettra de saisir, selon la presse espagnole reprise par la presse américaine puis européenne, des preuves de cette activité que l’on cherchait à prouver.


Selon les rapports des autorités espagnoles il avait été découvert à l’hôtel de Sabadell dans lequel résidaient les athlètes du groupe Aden, dans  le fameux appartement dont avait parlé David Torrence ainsi que dans les bennes à ordures (en dehors des chambres) de l’hôtel, 62 seringues et des flacons d’EPO. Trois différents types d'EPO ! En outre, 320 bouteilles et flacons d'autres médicaments injectables ont été saisis dans l’armoire du kiné du groupe. Les policiers et douaniers s’emparèrent également des documents, des ordinateurs et des téléphones cellulaires.

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